26/09/2022 18:54 Chine, Ukraine, euthanasie, voyages... Ce que le pape François a dit dans l’avion au retour du Kazakhstan
https://www.la-croix.com/print/article/1201233478 1/3
Dans l’avion qui le ramenait du Kazakhstan à Rome, le pape François a admis, jeudi 15 septembre, que la
distribution d’armes en Ukraine pouvait être « morale », à certaines conditions.
Après trois jours d’un voyage « dense » au Kazakhstan, le pape François a répondu aux journalistes, au
cours d’une conférence de presse de 45 minutes, dans l’avion qui le ramenait jeudi 15 septembre de
Noursoultan à Rome.
► Ukraine. Dialoguer avec la Russie ? « Cela sent mauvais, mais on doit le faire »
Il faut continuer à dialoguer « avec tous ». Envers et contre tout, a affirmé, en substance, le pape. « Je crois
qu’il est toujours difficile de comprendre le dialogue avec les États qui ont provoqué la guerre », a-t-il admis.
Avant, toutefois, de défendre cette option.
« Je n’exclus pas le dialogue avec un pays en guerre, quel qu’il soit, même s’il est l’agresseur », a insisté
François, sans citer la Russie. « Le dialogue se fait comme cela. Mais on doit le faire. Cela sent mauvais, mais
on doit le faire. »
https://www.la-croix.com/print/article/1201233478 1/3
Dans l’avion qui le ramenait du Kazakhstan à Rome, le pape François a admis, jeudi 15 septembre, que la
distribution d’armes en Ukraine pouvait être « morale », à certaines conditions.
Après trois jours d’un voyage « dense » au Kazakhstan, le pape François a répondu aux journalistes, au
cours d’une conférence de presse de 45 minutes, dans l’avion qui le ramenait jeudi 15 septembre de
Noursoultan à Rome.
► Ukraine. Dialoguer avec la Russie ? « Cela sent mauvais, mais on doit le faire »
Il faut continuer à dialoguer « avec tous ». Envers et contre tout, a affirmé, en substance, le pape. « Je crois
qu’il est toujours difficile de comprendre le dialogue avec les États qui ont provoqué la guerre », a-t-il admis.
Avant, toutefois, de défendre cette option.
« Je n’exclus pas le dialogue avec un pays en guerre, quel qu’il soit, même s’il est l’agresseur », a insisté
François, sans citer la Russie. « Le dialogue se fait comme cela. Mais on doit le faire. Cela sent mauvais, mais
on doit le faire. »
Également interrogé sur la possibilité pour un pays de se défendre, le pape a admis que la distribution
d’armes à l’Ukraine pouvait « être morale », à condition de respecter certains critères. « Se défendre est non
seulement licite, mais c’est aussi une expression d’amour de la patrie. Si on ne se défend pas, on n’aime pas. Si
l’on aime, on se défend », a poursuivi le pape.
Pour François, le jugement moral à porter sur la distribution d’armes dépend donc des « motivations » de
celle-ci. Un jugement qui avait déjà été porté par Mgr Paul R. Gallagher, le « ministre des affaires
étrangères » du pape, ou par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, mais jamais aussi clairement par
François.
La petite minorité catholique d’Asie centrale est venue rencontrer le pape
Mais « cela peut être immoral si cela est fait avec l’intention de provoquer plus de guerres, de vendre plus
d’armes, ou de se débarrasser des armes qui ne servent plus », a précisé l’auteur de l’encyclique Fratelli tutti.
Qui a par ailleurs renouvelé sa ferme condamnation de la fabrication d’armes. « Un commerce assassin », a-t-
il dit.
► L’euthanasie ? « Tuer, ce n’est pas humain »
Interrogé sur l’euthanasie, alors que les débats sur la fin de vie s’intensifient en France, François a rappelé
en peu de mots la position classique de l’Église catholique sur le sujet. « Tuer, ce n’est pas humain. Point, a-t-
il répondu. Si tu tues avec des motivations, tu finiras par tuer de nouveau. Ce n’est pas humain. Tuer, laissons
cela aux bêtes. »
Euthanasie, suicide assisté, fin de vie : ce que dit l’Église catholique
► Comprendre la Chine, « cela prend des siècles, c’est un peuple d’une patience infinie »
Alors que le Vatican et Pékin négocient actuellement activement le renouvellement de l’accord sur la
nomination des évêques en Chine, qui doit arriver à échéance en octobre, le pape a défendu « la voie du
dialogue » entrepris avec la Chine.
Au Kazakhstan, le pape François met en garde contre « l’effet domino » des conflits
« Cela prend des siècles de comprendre » la Chine, a-t-il jugé. « Il existe une commission bilatérale vaticano-
chinoise, qui avance bien, lentement, a ajouté le pape. Parce que le rythme chinois est lent. Eux, ils ont une
éternité pour avancer. C’est un peuple d’une patience infinie. » Cette voie de la compréhension mutuelle passe
par des discussions avec Pékin, a poursuivi François. « Il n’est pas facile de comprendre la mentalité chinoise,
mais elle doit être respectée. »
Ombres chinoises sur voyage kazakh
Interrogé sur le sort du cardinal Zen, archevêque émérite de Hong Kong, qui doit comparaître devant les
juges chinois lundi 19 septembre, le pape François a semblé vouloir faire preuve de prudence. « Le cardinal
Zen est un aîné qui va être jugé ces jours-ci, n’est-ce pas ? a prudemment interrogé le pape. Il dit ce qu’il sent,
à savoir que là-bas, il y a des limitations (à la liberté religieuse) », a poursuivi François, sans plus de
commentaire.
► Prochains voyages : Bahreïn, Soudan du Sud, RD-Congo
François n’a pas renoncé aux voyages. Même s’ils demeurent « difficiles », a-t-il admis, « parce que le genou
n’est pas encore guéri ». Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège a confirmé un « projet de voyage »
au mois de novembre à Bahreïn.
Mais François a aussi évoqué la possibilité d’un prochain voyage au Soudan du Sud et au RD-Congo, où il
devait se rendre en juillet, avant que le Vatican n’annule le voyage en raison de son état de santé.
Face aux Congolais de Rome, la forte exhortation du pape François à la paix
« J’ai parlé, l’autre jour, avec Mgr Welby et nous avons identifié comme possibilité en février pour aller au
Soudan du Sud », a confirmé François, en mentionnant le nom de l’archevêque de Canterbury, Justin Welby,
primat de l’Église d’Angleterre (anglicane). « Nous devons (y) aller tous les trois, le chef de l’Église d’Écosse,
Mgr Welby et moi », a ajouté François. Une visite au Soudan du Sud qui sera jointe, comme cela était prévu
en juillet, à un voyage au RD-Congo, a précisé le pape.
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