vendredi 29 avril 2022
jeudi 28 avril 2022
mercredi 27 avril 2022
journal personnel "en danger de vie" . Avril 1969 . le referendum sur la régionalisation et la transformation du Sénat est négatif, le général de Gaulle démissionne, fondant ainsi la mise en jeu de la responsabilité présidentielle
+ Vendredi 25 Avril 1969
Minuit
Quinze jours que je n’ai pris aucune note .
Et je suis passé à un nouveau cahier . sans achever le
précédent . et en changeant la couleur …
L’essentiel et la raison de tout cela : petites choses de détail
en vérité –
et mes fiançailles avec … . le mardi 8 avril .
. . .
Ce que je peux déjà écrire .
car je l’expérimente profondément . c’est
– le mariage est un immense changement
de vie . d’échelle d’affection et de confiance . d’horizon .
de liberté . Extraordinaire pari sur l’autre et sur soi .
– l’amour est sûrement à la racine
une intense confiance en l’autre . en sa capacité de
vous comprendre et de vous rendre heureux
– tout cela se vit seul
ma décision . ma conviction . ma joie ou mon angoisse
personne n’y peut rien .
Mais – confiance en l’autre
confiance en Dieu .
*
* *
Ce qui me remplit aussi beaucoup l’esprit . tous ces temps-ci
c’est bien sûr le referendum du 27 Avril .
Mon opinion politique fondamentale est formée depuis l’automne 1962 1
et depuis que je vote – présidentielle de 1965 –
je vote suivant la stricte obédience dès le premier tour et
sans hésitation .
Cette fois-ci . il n’y a pas de problème . et peut-être moins que
jamais s’il y en eut
– le projet est un progrès considérable et très ouvert sur l’avenir
– le referendum est un excellent procédé . dans la mesure où il
est éducatif . et fait participer concrètement à la décision .
Ceci posé . à l’échelon national . le problème a pris une toute
autre gravité .
. le combat s’est placé sur le terrain politique et du régime .
Ce que voulait ou a – au moins – nettement accepté le
Général de Gaulle
. on a glissé – dans le calme . et c’est profondément étonnant –
vers l’hypothèse du succès du ‘non’ . et du départ du Général
Cela s’est fait progressivement . et sans panique .
C’est devenu une éventualité pour la majorité dès samedi dernier
suivant les sondages : 50% . et un peu plus . au non 2
Puis officiellement . annonce par Defferre à la TV mercredi
se fondant sur un sondage opublié par le Figaro jeudi : 53% pour le non
Et aujourd’hui . France Soir : 51% pour le non .
. l’enjeu du débat a été modifié par la remarquable intervention
de Defferre (toujours très opposition dynastique depuis son discours
du 12 Janvier 1964) : occasion extraordinaire . de départ
du Général dans le calme et la paix .
et ce soir . allocution du Général . donnant l’alternative : maintenant ou
dans 3 ans .
Autour de ces faits .
comment s’ordonnent les positions
. leaders centristes n’ont pas pris position au départ .
n’ont fait que suivre ce qu’ils ont cru être le courant dominant .
au moins à terme : Duhamel et Giscard 3.
. Pompidou a été relativement ambigu
et n’a vraiment coupé court aux insinuations qu’aujourd’hui à Lyon .
a fait campagne pour la fidélité
. électorat indécis pour un tiers jusqu’à ces derniers jours
crédibilité du départ du Général : 65% . qui y croient
. argument du départ joue moins fort
car – Pompidou est là
– de toutes façons . même si on le voulait . de Gaulle
n’est pas éternel : et dans 3 ans . ou maintenant .
quelle différence .
Ce soir . rediffusé deux fois . discours du Général
clôturant la campagne .
– le départ est absolument certain si le non l’emporte
– appel à l’émotion populaire . en découvrant le futur départ –
celui qu’il demande – à la fin du mandat
– soutien très net à ceux qui de toutes façons représentent l’avenir de
la patrie .
Mon impression ce soir est la suivante
– la prise de conscience de l’électeur va vraiment s’opérer
et il va y avoir effectivement un vote de fidélité
– le oui l’emportera dimanche .
pas de beaucoup . mais nettement tout de même .
Ce que j’espère . c’est que le Général retrouve
sa majorité présidentielle de 55%
ce qui étant donné la tournure actuelle des événements –
serait un beau succès .
Sur le plan de l’échiquier politique . la situation ne semble
pas avoir été assez analysée
– le referendum . du seul fait qu’il existe et de sa date
(et c’était sûrement un des calculs du Chef de l’Etat)
exorcisait le rendez-vous de Mars . et l’anniversaire de Mai
C’est beaucoup
– de Gaulle est seul sur le podium .
et victoire ou défaite . ce sera la sienne
– Pompidou maintient ses chances . et Couve a manqué
son baptême du feu .
(Il est vrai que Pompidou n’a eu le sien finalement . qu’au bout de 6 ans)
– la gauche existe moins que jamais
le parti socialiste est plus petit que feu la Fédération . puisqu’il ne
comprend pas le parti radical . Mitterrand est hors jeu
– si succès du non .
candidature Poher serait typiquement celle d’un PR style
IV° République : Coty en moins honnête .
et ce serait bel et bien la catastrophe pour les institutions .
qqn se ferait élire pour émasculer les pouvoirs présidentiels .
De Gaulle est à Colombey depuis cet après-midi
Au fond . actuellement le parti de l’ordre victorieux en Juin 1968
relève son masque . ce que voulait de Gaulle :
une bonne part reflue vers le non .
C’est bien la clarification des électeurs que voulait de Gaulle
– veut-on de Gaulle ?
– veut-on les réformes ?
Et si le oui l’emporte . ce sera un % nettement plus substantiel
qu’aux élections : d’au moins 9 à 10 points .
J’espère .
0 h 40
+ Dimanche 27 Avril 1969
23 h 30
Le referendum est négatif .
De Gaulle a perdu
sur 24 . Mons . 19 Mons de votants
52 % non . 46,9 % oui
Pourquoi a-t-il mis son mandat en jeu ?
Et fait-il appel des élections du 30 Juin ?
Et mis en cause toute son œuvre ?
_
Et moi . ce soir . j’ai peut-être perdu S ...
Elle a vraiment compris que je ne l’aimais pas vraiment
et elle souffre depuis huit jours . horriblement .
Et moi . quel échec . Et quelle saloperie
que ma vie entière et sur tous les plans ?
Peut-elle me revenir ?
Peut-elle me garder confiance et estime ?
_
Dégoût profond . de moi-même .
+ Lundi 28 Avril 1969
23 h 45
Geste extraordinaire de S... aujourd’hui .
qui malgré tout ce que « je lui ai fait voir »
depuis quinze jours . et sa crainte que cela ne
recommence périodiquement
fait front . et accepte de reprendre pleinement la route .
Fermée et en larmes hier dans l’auto .
Ce matin . en la conduisant au cours : dubitative et
disant avoir réfléchi
Et puis à midi : « Mon amour . je t’aime »
Moi-même . ai-je vraiment pris ma décision
Je veux l’avoir prise .
Je veux l’aimer .
Mais je ne sais toujours pas si je l’aime .
Et en tout cas . ni détente . ni bonheur .
Et elle a presque toutes les qualité du monde .
Et elle m’aime passionnément et je crois – de plus en plus
lucidement
_
Immense tristesse : de Gaulle n’est plus là .
La France . l’Etat . la politique paraissent complètement vides .
Cela me touche profondément .
Il n’y a pas de successeur possible .
C’est lui ou rien .
A moins . qu’il ne soit clairement convenu qu’il continue de
gouverner par personne interposée .
je vais m’abstenir aux prochaines élections présidentielles .
Et s’il était candidat ?
Le fait qu’il ne soit plus à la tête des affaires .
me paraît une monstrueuse anomalie .
_
Maison . et Maman chamboulées .
par mes embardées de cœur . et mes hésitations .
Je fais souffrir tout le monde
Et pourtant . pour voir clair . et « retomber amoureux »
– ou au moins en expérimenter la certitude – il me faut être calme
et détendu . et ne penser à rien .
Qu’est-ce qu’aimer ?
Un sentiment . une « évidence » ?
Se donner complètement . consentir et s’abandonner .
_
Copie lettre manuscrite adressée à La Boisserie Mardi 29 Avril 1969
Mon Général,
je suis bouleversé par votre départ
et me sens profondément triste et vide
jusqu’à l’âme .
La France . et chacun de ceux qui
croient vraiment en elle . et partagent
du fond de leur esprit et de leur cœur
l’idée si noble et exaltante que
vous avez d’elle . se sentent seuls
et ramenés à de minuscules dimensions
et à de bien pauvres possibilités
et visions d’avenir .
Nous voilà profondément divisés
et démunis . Car vous seul
pouviez et vouliez rendre aux Français
confiance dans leur pays et dans son avenir
et élever le débat . pour en faire
une ambition et une vie nationales .
qui font que l’on se sent fier d’être
Français . Fierté que j’ai vêcu de
tout mon être depuis que vous êtes
à la tête de l’Etat .
Au sortir de l’Ecole Nationale d’Administration .
je suis à la veille d’entrer dans le service public .
et je me sens – avec votre départ –
sans raison de servir et de me dévouer .
sinon l’espérance que votre œuvre va être
continuée sur tous les plans . et strictement
et que nous ne nous abandonnerons pas à
nouveau .
Je pense à vous . à votre exemple .
à votre action . et à tout ce que
vous nous avez dit et montré sur
notre pays . sur la façon de le voir .
de l’aimer . de le faire rayonner
au maximum .
Mais votre action est-elle vraiment
terminée ? je refuse de penser
à vous . au passé . mais ne peux
dominer ma tristesse . devant l’issue présente .
Veuillez agréer . mon Général .
l’expression de ma profonde et très
respectueuse affection et l’hommage
de mon fidèle et total dévouement .
Je souhaiterai pouvoir vous exprimer
tout cela . de vive voix . si cela était
possible . et surtout recueillir
directement votre pensée et votre
espérance .
A ces fins . je sollicite l’immense
honneur d’être reçu par vous .
quand vous le voudrez
Bertrand Fessard de Foucault
2 av. Hoche 75 . Paris 8°
+ Mardi 29 Avril 1969
22 h 45
De Gaulle :
– tout ce qui était en cours est tranché net .
toutes les actions diplomatiques . les rendez-vous . les anniversaires
ce qui est cruel . et aussi toute la vision d’une œuvre
institutionnelle
– sur tout cela . il ne sera pas remplacé
déjà . on loue la « simplicité » de Poher . que j’exècre
et plus d’un est tenté par le retour au Président bonhomme et potiche
Quant à Pompidou . il se servira du nom de de Gaulle .
et encore … « Il est candidat d’ouverture et de continuité »
du meilleur style III° .
– comme le règne aura été court !
Il semble que de Gaulle n’a fait que passer .
_
une page – journal des sentiments
+ Mercredi 30 Avril 1969
16 h
deux pages = journal des sentiments
Candidature de Pompidou .
« continuité et ouverture » le meilleur langage de « politicien
radical » .
Il y a chez lui un sens aigu de l’opinion . et le souci
probable de la suivre .
Faire du gaullisme . sans le dire . mais en le réalisant .
Ou bien . compromettre à l’infini . et ne pas poursuivre
ce qui a été engagé .
De toutes façons . en période électorale . l’ambiguité est de règle
Egalement . maintenir à tout prix les institutions .
et le rôle du Président de la République :
ce que Pompidou et probablement Defferre feraient .
Mais sûrement pas Poher . ou une candidature Guy Mollet .
_
une page = journal des sentiments
A voir la facilité avec laquelle l’opinion publique
Et la « classe » politique acceptent le départ du
Général de Gaulle .
On a l’impression que la chose est parfaitement naturelle
et va presque de soi .
(C’est peut-être pour cela qu’il a choisi de partir :
il n’y avait plus de « nécessité » à ce qu’il soit là)
On peut se demander si finalement il y a des habitudes
prises ?avec lui
Et pourtant . cette élection présidentielle en est bien une
que de Gaulle nous lègue . et elle est finalement
la clé de voûte de sa pensée et de son œuvre :
un Chef de l’Etat . élu et dépendant du peuple . et
du coup pouvant agir sur lui . avec lui .
et gouvernant .
L’œuvre est-elle terminée ?
Le terme est impropre . Pour le Général . c’est plutôt d’action
qu’il faut parler . Et une action n’est jamais terminée .
Aucune œuvre . historique . n’est achevée .
Il n’y a pas pour un peuple et un Etat .
un état de perfection et d’aboutissement mot illisible . où il n’y aurait
plus à faire . ni à défendre .
Ce n’est qu’une tranche de vie .
Mais ce qui manque déjà .
c’est l’allure . le style . le verbe . la hauteur de vues .
quel que soit le gagnant des présidentielles .
c’est le retour de Monsieur tout le monde .
avec le bon sens . le veston . et les mots usuels
et sans éclat . qui reviennent .
Pressentiment que ce qu’en politique extérieure
on va changer très vite . et peut-être de Gaulle y songeait-il
déjà . mais ne pouvait abandonner son idée et son rêve :
c’est vis-à-vis de l’Allemagne .
Les guerres et positions d’influence se gagnent maintenant
diplomatiquement et économiquement . et nous sommes en guerre
avec l’Allemagne .
_
40ème
Le Quai est possible . si je fais un bon exposé oral .
_
1 - j’étais à la Muette
2 - écrit en plus petit que le reste de ma page …
3 - Jacques Duhamel . Centre démocratie et progrès, n’a pas voté la censure en Mai 1968 . va être ministre de Georges Pompidou – Valéry Giscard d’Estaing, que celui-ci, craignant sa concurrence, a écarté du gouvernement en 1966, à la suite de la difficile réélection présidentielle du général de Gaulle
4 - N’obtenant pas le Quai d’Orsay, en choix d’affectation à la sortie de l’Ecole nationale d’administration, de la promotion Turgot « amphi » du vendredi 31 Mai 1968– j’obtiens de redoubler la dernière année, au motif que ma vie sentimentale a perturbé ma scolarité (fiançailles de Janvier à Mai 1967, nouées sur un « coup de foudre », et rompues par N… ayant réalisé qu’elle peut s’émanciper sans se marier
lundi 25 avril 2022
abstentions aux élections présidentielles et législatives
2022
présidentielle
1er tour – participation 73,69 % = Emmanuel Macron 27,84% ; Marine Le Pen 23,15%; Jean-Luc Mélenchon 21,95 % des suffrages exprimés
2ème tour – participation 71,99 % = Emmanuel Macron 58,54 % des suffrages exprimés ; Marine Le Pen 41,46%
par rapport aux inscrits, Emmanuel Macron 20,07 % au 1er tour ; au 2ème tour 38,52 % (Sarkozy 43% et Hollande 39%) - contre Jean-Marie Le Pen en 2002, Jacques Chirac 62% des inscrits
record au 2ème tour abstention 28,01 % = trois points de plus qu’en 2017
blancs (6 ,35 %) et nuls (2,25%) = 8,60 % des votants
2017
présidentielle
1er tour – participation 77,77% = Emmanuel Macron 24,01% ; Marine Le Pen 21,30%; François Fillon 20,01% ; Jean-Luc Mélenchon 19,58 % des suffrages exprimés
2ème tour – participation 74,56 % = Emmanuel Macron 66,10 % des suffrages exprimés ; Marine Le Pen 33,90%
par rapport aux inscrits, Emmanuel Macron 17,84 % au 1er tour ; au 2ème tour 44% (Sarkozy 43% et Hollande 39%) - contre Jean-Marie Le Pen en 2002, Jacques Chirac 62% des inscrits
records au 2ème tour abstention 25,44%
blancs (8,51%) et nuls (2,96%) = 11,47% des votants, soit plus que Marine Le Pen
législative
abstention 1er tour : 51,30% - 2ème tour : 57,36%
2012
présidentielle
1er tour – participation 79,47% = François Hollande 28,63 % c/ Nicolas Sarkozy 27,18% expr.
2ème tour – participation 80,34 % = François Hollande 51,64% suffrages exprimés
législative
abstention 1er tour : 42,77% - 2ème tour : 44,59%
2007
présidentielle
1er tour – participation 85% = Nicolas Sarkozy 31,18% ; Ségolène Royal 25,87% ; François Bayrou 18,8% ; Jean-Marie Le Pen 11%.
2ème tour – abstention 15 % = Nicolas Sarkozy 53%
législative
abstention 1er tour : 39,27% - 2ème tour :
2002
présidentielle
1er tour – participation 69,19 = Jacques Chirac 19,88% ; Jean-Marie Le Pen 16,86% ; Lionel Jospin 16,18%
2ème tour – abstention 19,6 % = Jacques Chirac 82,21% c/ Jean-Marie Le Pen 17,79%
législative
abstention 1er tour : 35,38% - 2ème tour : 39,68%
1995
présidentielle
1er tour – abstention 20,6% = Lionel Jospin 23,3% ; Jean-Marie Le Pen 16,86% ; Edouard Balladur 18,5%
2ème tour – abstention 20,30% = Jacques Chirac 52,6% c/ Lionel Jospin 47,3%
1988
présidentielle
1er tour – abstention 20,6% = François Mitterrand 34,1% ; Jacques Chirac 19,95% ; Raymond Barre 16,53% ; Jean-Marie Le Pen 14,38%
2ème tour – abstention 19,7% = François Mitterrand 54,01% c/ Jacques Chirac 45,97 %
législative
abstention 1er tour : 34,26% - 2ème tour : 29,74%
1981
présidentielle
1er tour – abstention 20,6% = Valéry Giscard d’Estaing 28,31 % ; François Mitterrand 25,84% ; Jacques Chirac 17,99% ; Georges Marchais 15,34%
2ème tour – abstention 20,3% = François Mitterrand 51,75% c/ Valéry Giscard d’Estaing 47,3%
législative
abstention 1er tour : 29,64% - 2ème tour : 25,54%
1974
présidentielle
1er tour – abstention 15,7% = François Mitterrand 42,2% ; Valéry Giscard d’Estaing 32,6% ; Jacques Chaban-Delmas 15,1%
2ème tour – abstention 12,06% = Valéry Giscard d’Estaing 50,8% c/ François Mitterrand 49,2%
1969
présidentielle
1er tour – abstention 21,80% = Georges Pompidou 43,95% ; Alain Poher 22,85% ; Jacques Duclos 22,51%
2ème tour – abstention 30,94% = Georges Pompidou 57,58% (37,17% des inscrits) c/ Alain Poher 42,41%
1965
présidentielle
1er tour – abstention 14,99% (métropole) = général de Gaulle 43,71% ; François Mitterrand 32,23% ; Jean Lecanuet 15,57%
2ème tour – abstention 15,70% = général de Gaulle 55,20% (45,24% des inscrits) c/ François Mitterrand 44,80%
résultats élections législatives distantes des présidentielles
1997
abstention 1er tour : 32,04% - 2ème tour : 29%
1993
abstention 1er tour : 31,07% - 2ème tour : 28,92%
1978
abstention 1er tour : 16,73% - 2ème tour : 28,92%
1973
abstention 1er tour : 18,75% - 2ème tour : %
1968
abstention 1er tour : 19,99% - 2ème tour : 28,92%
1967
abstention 1er tour : 19,07% - 2ème tour : 28,92%
résultats élections législatives suivant un referendum positif
1958
referendum (la Constitution de la Vème République) . abstention 15,1%
(élection du Front populaire . abstention 15,6%)
élection législative ler tour : 22,9% (21,9% en 1946, 19,8% en 1951, 17,3% en 1956)
1962
referendum (l’élection présidentielle au suffrage direct) . abstention 23,3%
élection législative abstention ler tour : 31,25%
dimanche 24 avril 2022
samedi 23 avril 2022
vendredi 22 avril 2022
jeudi 21 avril 2022
mercredi 20 avril 2022
mardi 19 avril 2022
Emmaüs - l'oeuvre de l'Abbé Pierre, que j'ai rencontré et connu pendant " l'affaire Garaudy " - appelle à voter Macron
Sujet : |
Prise de position exceptionnelle d’EMMAUS France pour le second tour de l’élection |
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Date : |
Tue, 19 Apr 2022 09:05:52 +0000 |
De : |
Président <president@emmausvannes.org> |
Copie à : |
Responsables <responsables@emmausvannes.org>, responsable.adjoint <responsable.adjoint@emmausvannes.org> |
Bonjour à toutes et à tous.
Nous allons voter ce dimanche. Ce n’est pas faire injure à la démocratie que d’admettre que chaque vote n’a pas la même importance, mais sacrebleu le vote de ce dimanche présente une gravité particulière.
Vous êtes adhérent à une association qui gère une communauté Emmaüs, ce n’est pas rien, ce n’est pas neutre, comme ne l’est pas le choix qui nous est proposé.
Vous trouverez ci-joint un écrit du président d’Emmaüs France concernant ce rendez-vous électoral. Il est clair et pondéré, il n’est pas sûr que l’abbé Pierre pour évoquer ce même sujet n’eut pas employé d’autres mots !
Il est possible que plusieurs me reprochent cet envoi et ces commentaires mais ce qui est envisagé est si éloigné des valeurs d’Emmaüs que je ne pouvais pas, compte tenu des enjeux, garder sous le boisseau cet écrit.
Bien cordialement
Gilles
Gilles VIDAL
Président Emmaüs Pays de Vannes
Cécité et oubli - mon point de vue (suite)
Cécité et oubli
Paul Ricoeur, dont Emmanuel Macron documenta les notes d’un des livres et le fit, abondamment, savoir depuis… me fit observer la dernière fois qu’il me reçut – friand alors de rencontrer Michel Jobert – qu’en France, nous ne savons pas débattre. Le quittant, j’entendis à la radio la nomination de Jean-Pierre Raffarin à Matignon, aujourd’hui zélateur de Xi Jiping : conclusion d’une dissolution manquée par Jacques Chirac en 1997 sans que le signataire désavoué démissionne, prodrome du referendum sur le projet de Constitution pour l’Europe, en 2005, dont le résultat négatif ne fit pas non plus démissionner « le papy que tous les Français voudraient avoir », au moins avait-il refusé de débattre avec Jean-Marie Le Pen entre les deux tours de sa réélection en 2002, facilitée par l’adoption grâce à une abstention massive et sans précédent d’une durée plus courte du mandat présidentiel, la même durée que le mandat des députés. Nous sommes depuis enfermés pour cinq ans avec pour seul instant d’auto-détermination le premier tour de l’élection présidentielle. Formalité pour le sortant puisqu’en bonne logique son adversaire, la même qu’en 2017, devrait voir son parti interdit, comme le fut le Parti communiste en 1939 à la suite du pacte germano-soviétique.
Nous ne choisissons pas. L’ostracisme nous constitue désormais. Il est sacrilège de voter pour Marine Le Pen : la revue de notre presse quotidienne ou hebdomadaire le signifie, Emmaüs-France le proclame. Elle, ses électeurs, son parti de famille sont hors la République. Pourquoi pas hors la loi ? Ce qui permet, par abstention ou par un vote nominal de réélire une personne qui n’est qu’apparemment publique – mais dont nous ne savons rien d’intime ni de décisif, hors une formation au théâtre dès l’adolescence. Sans doute, Emmanuel Macron confesse ses convictions, en hebdomadaire, et son expérience du pouvoir, de la guerre, de l’amour et de la mort. Son père de sang apparaît pour que soit salué son courage, et ainsi de suite depuis des semaines, tandis que la présidence semestrielle du conseil de ministres de l’Union européenne (mais non du Conseil européen) et la guerre en Ukraine par téléphone l’accaparaient et le faisaient excuser de ne pas faire campagne pour le premier tour, de ne pas débattre avec ses compétiteurs, ceux-ci préférant d’ailleurs se condamner mutuellement.
C’est ainsi que nous allons reconduire un exercice dont nous avons expérimenté – circonstances aidant – qu’il n’a rien de démocratique mais qu’il a fait se succéder des parodies : un « grand débat national » dont les principaux vœux furent tournés presque en dérision par la conférence de presse concluant l’exercice… une « conférence citoyenne » (formée comme un jury de cour d’assises) censé amener au referendum, « sans filtre », des propositions pour la sauvegarde du climat (149) et qui n’aboutirent qu’au plus pâle projet de loi. Même méthode pour désembourber l’Europe : une boîte à idées en conférence, également citoyenne. Une confiance illimitée dans une capacité personnelle de raisonner et de séduire a inauguré un nouveau genre sur la « scène » internationale, mais qui n’a rien produit ni à Versailles, ni au Kremlin, ni nulle part d’autant que la France est souvent regardée comme arrogante au moins chez ses diplomates et pour l’expression d’elle-même. Et l’Ukraine gagnera sans nous tandis que celui qui nous représente ergote sur la portée juridique du mot « génocide ». Pour notre honte...
Un exercice qui s’est inauguré avant la date par le constat obligé de notre échec au Sahel, par une soudaine décision sans débat ni planification de revenir au nucléaire, dont l’abandon avait fait le débat des précédentes élections présidentielles. Ultime et cocasse contradiction, le candidat vient d’affirmer à Marseille ne pas vouloir « faire cinq ans de plus ».
L’anathème nous a conduit à la cécité et nous y ajoutons notre amnésie. Avec assurance et gravité, un jeune agrégé de droit public, exerçant à l’université de Lille renverse tout le dispositif qu’a exposé – avec cohérence – Marine Le Pen en conférence de presse à Evreux, au lendemain du premier tour. Un referendum tendant à réviser la Constitution ne peut se faire que selon son article 89, c’est-à-dire qu’avec la permission du Sénat, à supposer que le Rassemblement national dispose, d’ici quelques semaines, d’une majorité à l’Assemblée nationale. De même affirme-t-on qu’Emmanuel Macron sera le premier président réélu hors cohabitation, alors que réélu en Décembre 1965, le général de Gaulle disposait de la majorité conquise au Palais-Bourbon, à la suite d’un referendum décisif : celui d’Octobre 1962, faisant adopter, selon la procédure de l’article 11 de notre Constitution, la révision qui nous donne aujourd’hui, à tous, de pouvoir élire le président de notre République, au suffrage universel direct.
Ce qui fait oublier aussi que la procédure référendaire – selon l’article 11 – qu’il sera loisible à Marine Le Pen d’user à propos, notamment, d’une organisation autoritaire et exclusive de l’immigration chez nous, a son corollaire : l’initiateur du referendum doit – par respect de la démocratie et du vote populaire – démissionner s’il est désavoué.
Qui a retenu la leçon du 27 Avril 1969 ? et qui, d’ailleurs, exploite le legs du général de Gaulle en organisation de notre pays, en hantise de la participation de tous aux décisions qui les concernent, en vision du monde et mise des relations internationales en perspectives réalistes autant qu’éthiques ? Qui ? Qui pense librement ?