vendredi 3 mai 2019

compte-rendu du "grand débat national"


Le Monde.fr – mardi 9 avril 2019

« Grand débat » : Edouard Philippe promet des décisions « puissantes et concrètes »

Le premier ministre, qui a présenté mardi un bilan du grand débat devant les députés, a annoncé que le chef de l’Etat compte ouvrir de « grands chantiers ». 

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 18h00, mis à jour à 18h55
 Le premier ministre, Edouard Philippe, le 9 avril à l’Assemblée nationale. THOMAS SAMSON / AFP
Après trois mois de grand débat, place à la restitution et aux annonces. Après un premier discours lundi, le premier ministre, Edouard Philippe, était devant les députés mardi 9 avril. Le chef du gouvernement a notamment affirmé que le président de la République, Emmanuel Macron, va prendre des décisions immédiates qui seront « puissantes et concrètes » et compte ouvrir de « grands chantiers ».
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S’il n’a pas précisé quels étaient ces « grands chantiers », M. Philippe a fait savoir qu’ils concerneront « les sujets qui devront faire l’objet d’une concertation ». « En ce qui me concerne, j’en retiens une [conclusion] principale : c’est un puissant besoin de transformation », a poursuivi Edouard Philippe devant les députés. « Ce n’est pas le statu quo dont la France a besoin, mais de transformations », a-t-il insisté en concluant son intervention.
Les concertations qui devraient suivre les annonces d’Emmanuel Macron se feront « avec les élus locaux quand il s’agit de l’avenir de nos territoires, avec les organisations syndicales et patronales quand il s’agit de faire vivre la démocratie sociale, et avec les associations dont le grand débat a rappelé le rôle essentiel dans notre vie citoyenne ».
Lors de son intervention au Grand Palais lundi, le premier ministre avait évoqué quatre grands axes de réformes, à commencer par une baisse plus rapide des impôts pour répondre à « une immense exaspération fiscale ». S’il n’a pas davantage précisé mardi quels impôts, et selon quelles modalités, le ministre de l’économie Bruno Le Maire plaide, lui, pour que baisse « en priorité » l’impôt sur le revenu.

« Remettre des fonctionnaires sur le terrain »

Après cinq mois de crise des « gilets jaunes », le premier ministre a également annoncé mardi l’intention de « remettre du service public, et donc de remettre des fonctionnaires sur le terrain ». Décrivant « l’isolement et l’abandon » de certains territoires, le chef du gouvernement a assigné l’objectif de « réconcilier les métropoles avec leur territoire proche ».
Faisant le bilan de cette consultation qui a duré trois mois, M. Philippe a estimé que le grand débat a montré qu’un « mur de défiance » sépare les Français et les représentants : élus, fonctionnaires, syndicalistes, journalistes... Si les pratiques de la vie politique se sont « considérablement assainies », cette défiance a prospéré sur des « échecs collectifs » comme le « chômage de masse » et « le blocage de l’ascenseur social » mais aussi des « maladresses et des malentendus. Et j’en prends toute ma part ».
Après le discours du premier ministre, tous les chefs de file des différents groupes parlementaires ont eu l’occasion de lui répondre dans l’hémicycle. Dans un discours très offensif, Christian Jacob (Les Républicains) s’en est notamment pris à M. Macron en demandant « une nouvelle élection » :
« En vérité, le contrat qui le lie aux Français, celui de son élection, est déchiré. Ce n’est plus réellement d’un débat dont le pays aurait besoin, mais d’une nouvelle élection. Pourquoi une élection? Simplement parce qu’en démocratie, l’élection est le seul juge de paix pour s’assurer de la légitimité d’un gouvernement. »
M. Jacob s’était auparavant livré à un réquisitoire contre les premières années du quinquennat du président de la République, résultat, selon lui, « d’une double effraction : son élection et celle de sa majorité ».
« Celui qui aspirait à transformer le pays, a réussi l’impensable : mettre le pays dans un état pré-insurrectionnel », a déploré le député, estimant que le président avait « perdu la confiance, et plus grave encore, le respect des Français ».
« On nous a survendu un “nouveau monde” qui est en fait pire que l’ancien car il est blessant, hautain et condescendant », a-t-il fustigé, considérant que le pouvoir payait aujourd’hui « sa verticalité sans aucune fondation solide », et « sa volonté d’exclure tous les corps intermédiaires et les élus ».
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