vendredi 9 juin 2017

circulaire aux mairies de l'Aisne, de l'Ardèche, du Cantal, de la Charente, du Doubs, de la Drôme, de la Dordoghne, de la Creuse, de l'Eure et du Gard

Ce que je suis en train d'adresser - aux bons soins de leurs mairies respectives - aux maires des dix départements que j'avais prospectés en vue d'obtenir leur parrainage pour l'élection présidentielle
Observations et suggestions bien-venues.

Je vais - avec une aide de mes destinataires quotidiens que je vais solliciter - essayer de composer une liste nominative - ayant remarqué qu'elle est accessible dans beaucoup de départements, selon un site dont le système doit être général. Ce sera long si je ne suis pas aidé. Après les législatives, je ferai une circulaire à toutes les mairies dont j'ai l'adresse internet, y compris celles destinataires maintenant - cela représentera la moitié de nos communes.


Madame le Maire, Monsieur le Maire,

ne disposant pas encore de votre nom et de votre adresse internet personnelle, je me permets de vous courieller de nouveau.

Sollicitant il y a trois mois vos conseils, votre appui et votre signature pour la présentation de ma candidature à l'élection présidentielle, je vous avais fait attendre une lettre familière et périodique quel que soit le résultat de ma tentative. Il s'agissait et il s'agit toujours d'énoncer des propositions de bon sens et dont la plupart nous sont communes - le sommaire de mon livre, en fin de ce message les énumère - et de recueillir assez d'écho pour les porter au plus haut niveau de notre Etat et les répandre dans les médias : une fonction de tribun du peuple. Nous en avons besoin et de ce que je résume selon une expérience et des observations de notre vie politique depuis cinquante ans, c'est-à-dire depuis notre re-fondation avec le général de Gaulle, et d'une telle approche, la plus directe possible, de celle ou celui qui exerce le pouvoir censément suprême. Je persévère, mais dialoguer avec vous sera bien plus qu'un encouragement : ce sera le partage de votre propre expérience - la vie quotidienne de notre démocratie, les conditions pratiques de la participation de tous et ce qui empêche ou facilite l'une et l'autre. Ce sera aussi la mise au point plus ajustée de ce qu'il faut faire parvenir au pouvoir. Bien d'autres, vous peut-être, le font à raison de leur élection et de leur fonction. Il me semble cependant qu'une génération très différente de la sienne, un autre type de raisonnement, d'expérience et de mémoire, une liberté d'expression écrite et orale sans aucune attache d'aucun groupe ou intérêt, peuvent être utiles à celui qui dispose apparemment de tout mais également est enfermé - physiquement et mentalement - par tout.


Le changement intervenu ces dernières semaines est à la tête de l'Etat. Il n'est pas contagieux sauf pour la montre et l'imposer par le "système des dépouilles" (les directeurs d'administrations centrales examinés en loyauté et en conformisme...) serait perdre continuité et expérience..Le nouveau Président a fait preuve de coup d'oeil quant aux caractères de ceux qui nous gouvernaient ou nous avaient gouvernés, et plus encore quant à la péremption de partis ayant progressivement perdu l'élan de leurs origines : le gaullisme, le libéralisme au seul sens politique, le socialisme. Moyennant beaucoup de chances (le rejet d'un président plus occupé à ses entretiens privés avec des journalistes, la faillite du candidat dit de la droite et du centre, l'impossible émergence d'une candidature de succession à raison d'un bilan sans relation avec l'espérance courtement majoritaire de 2012 et trop tardivement exprimée), le futur Président n'a eu comme adversaire que le repoussoir réduisant la compétition au seul premier tour, et a bénéficié d'une énième chance, celle moins prévisible un faire-valoir, tant la présidente du Front national a montré dans le débat d'entre les deux tours un manque de psychologie pour le face à face, et de vrai travail sur nos urgences.


Mais cette table rase n'est pas encore fertile.

Plusieurs raisons :

1° le candidat d'En Marche n'a pas compris que le clivage exigé par la démocratie et ménagé par les institutions, et auquel il a prétendu mettre fin, n'est pas un clivage droite/gauche. Celui-ci ne fait n'existait plus et l'alternance au pouvoir - effectivement stérile - n'était pas une alternance des politiques et des grandes options. Le vrai clivage, nécessaire et vérifiable, est le dialogue majorité/opposition. C'est ce qui fonctionna avec de Gaulle : pour ou contre les nouvelles institutions, pour ou contre des orientations fortes en redémarrage du pays et en relations extérieures. "C'est pas la France, la gauche. C'est pas la France, la droite". Ce ne sont ni les partis ni les syndicats qu'il faut moquer ou éluder : bien au contraire, vous le savez et le vivez, ils sont nécessaires à la participation citoyenne. Ce qu'il faut vivre avec le sérieux qui se constate dans toutes les réunions électorales (vraies occasions de rencontres et de réflexions de toutes sortes dans notre pays), c'est l'examen et la force des alternatives. L'union nationale n'est pas la composition d'une équipe - si tant est qu'il y ait actuellement une véritable équipe - mais l'entente, sur des points précis, de la plupart des forces politiques, des familles d'esprit. Il faut que celles-ci se reconstituent, aussi bien selon chacun de nous, que selon des appareils et des traditions. Recomposition sans doute, mais certainement pas une table durablement rase.

2° les conditions d'émergence de la candidature présidentielle qui l'a emporté doivent beaucoup aux médias, accentuant une forme de totalitarisme. Ne pas soutenir le candidat de la nouveauté, douter de lui a passé pour une complaisance dangereuse et coupable envers le Front national. Les débuts du quinquennat donnent lieu à une adulation sans précédent chez nous, dont n'ont jamais bénéficié nos grands personnages contemporains tels de Gaulle ou Pierre Mendès France. Ce n'est évidemment pas propice ni au débat - celui-ci est interdit puisqu'il est réputé contestataire - ni à la réflexion. Il faut une opposition, rien ne la facilite dans le système "officiel" et son émergence par des refus sociaux ou des manifestations de masse serait un long et difficile retour.


3° le nouveau héros, lui-même, n'incite pas à la démocratie et au débat, au contraire de ses dires fondateurs du mouvement qu'il a créé et dont les candidats - nouveaux venus à la participation politique ou ralliés de toutes origines, de toutes générations et de tous grades - semblent être les plus nombreux dans notre prochaine Assemblée nationale. En effet, Emmanuel Macron qu'on l'écoute ou qu'on lise son livre (je l'ai fait, plume en main) ne se fait pas connaître ni en personnalité propre ni en orientations de fond. La copie est celle de l'Inspection des Finances, bien présentée, elle ne porte que sur le présent et ne s'inscrit pas dans un projet d'ensemble, elle ne tient pas compte de ce qu'il y a eu d'heureux et de réussi autrefois ou récemment. La personnalité, comme le regard - à la télévision, en affiches - sont insaisissables. Nous nous remettons donc totalement et directement, sans structures puisque toutes auraient périclité en politique et sont à éluder dans l'entreprise, à un homme que nous ne connaissons pas.

les premières pratiques inquiètent. En relations extérieures, d'abord le mimétisme qui a perdu le prédécesseur : courir à Berlin dans l'heure de l'investiture, sans proposition européenne forte, laquelle à mon sens ne peut être que l'option démocratique (l'élection du président de l'Union au suffrage direct de tous les Européens : nous serons enfin d'une seule voix pour l'extérieur et appelés vraiment à la solidarité et à l'imagination pour nos fonctionnements entre nous). Ensuite, avec la complaisance des médias, y compris de l'étranger, la figuration des agendas (sommets à Bruxelles, accueil du président russe à Versailles), de la figuration sans contenu, et probablement des erreurs de bon sens ou de bonne éducation : la poignée de main au président américain a été ressentie par celui-ci comme un défi, le dialogue de pupitre à pupitre à Versailles a ressemblé au débat d'entre-les-deux tours mais cette fois le manque de psychologie et les mises en demeure discourtoises ont été le fait du président français. Enfin, la prétention de représenter ainsi l'Europe n'a pu que froisser nos partenaires. Rien ne répond encore aux urgences, aux changements de donne presque partout : comprendre les permanences et discerner les éruptions. L'intuition en campagne (entretien avec Bourdin le 18 Avril) de réduire les dictatures en favorisant leurs contestataires en leur sein, n'est pas reprise comme vecteur désormais d'une diplomatie dialoguant encore plus avec les peuples et les personnes qu'avec les gouvernements.

En politique intérieure, annoncer à l'avance un vote global et forcé à la nouvelle Assemblée nationale, alors même qu'on ne sait pas qui la composera ni si elle n'aura pas une majorité confiante, est un déni de l'élection en cours. Le projet sur la vie des entreprises est la version que le Président eut voulu faire voter et qu'il aurait signée en place de la loi Travail. Elle élimine les conventions collectives et le contrat individuel, elle refuse le pluralisme des délégations syndicales. Elle est la projection sociale de la table rase des formations politiques. Pérenniser en le banalisant l'état d'urgence ne va pas à la compréhension des psychologies tournant au terrorisme mais peut permettre des abus contraires aux nécessités de cohésion sociale. La loi de moralisation de la vie publique ressemble à la pétition d'un président de 2007-2008 que notre démocratie, avec lui, soit irréprochable. Le maintien au gouvernement d'une personnalité, intouchable parce qu'elle a été le premier concours politique voyant de celui qui a finalement gagné, est un contre-exemple. - En revanche, bien des imaginations, bien des logiques partant, précisément, des prémices d'un an de candidature présidentielle, ne sont pas énoncées ni exploitées. Ce sera ma seconde lettre au nouveau Président de la République, la première est en pièce jointe.


Je sens bien que mes propos - dont vous voudrez bien excuser la longueur - peuvent vous paraître éloignés de l'exercice de vos responsabilités quotidiennes à la tête de votre commune, et au contact de vos administrés. Je vous dis mon inquiétude, et plus bas, les remèdes que je crois efficaces - y compris ces réinventions nationales d'un service universel militaire et civique pour garçons et filles, d'une planification pluriannuelle mettant toutes nos forces, nos ressources, nos finances publiques ou d'entreprises ensemble pour projeter l'avenir. Je crains qu'on fasse passer une nouvelle stagnation en tout, mais avec des apparences et aussi des consignes de silence censées produire une impression contraire, et une adhésion nationale.

J'espère me tromper. Comme je l'ai tenté pendant cinq ans avec François Hollande, je demande à rencontrer périodiquement mais très brièvement chaque fois le nouveau président pour qu'en tête-à-tête soit vérifiée son indifférence à l'encens qui l'entoure depuis des mois et peut l'enfumer, surtout si cela correspond (qui le sait ?) à un tempérament profond, et sa passion pour nous parler et faire parler les événements aux fins d'un retour de la France au mouvement. Pour elle-même et donc à une inspiration pour l'Europe, et par là le monde. Je n'ai pas encore sa réponse. J'ai cependant des témoignages précis, directs  de son aménité avec chacun de ceux qui travaillent ou ont travaillé avec lui, de son attention, de sa mémoire aussi des sujets et des circonstances de ces mises en commun : c'est positif.

Notre nécessaire novation est possible. nous tous la souhaitons, elle ne peut être le fait d'un seul, que ce soit son système ou notre tolérance. Le renouveau ne sera fera qu'à tous, dans une sereine et heureuse répartition des rôles et même invention de beaucoup encore innommés.


Recevoir de vous critiques, suggestions et apports - ainsi sur la fiscalité locale, la diminution du nombre de nos circonscriptions électorales, de nouvelles répartitions des compétences entre collectivités et entre celles-ci et l'Etat - m'honorera et m'aidera. J'ai foi en nous, j'essaie, comme je peux, de nous la rendre encore plus sensible et motivante.

Pardonnez-moi d'avoir pris de votre temps, dites-moi - s'il vous plaît - quelles rédactions plus précises ou d'objet unique peuvent vous être utiles.


                                                                                                                                                                                 Bertrand Fessard de Foucault - Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur - tél. 06 80 72 34 99 
- ancien élu municipal à Pontarlier (1983-1989) et à Surzur (Mobihan 1995-2001) - expérience aussi des prospections et contentieux de nos entreprises à l'étranger


sommaireaprès la présidentielle, comment ?
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      présentation :  pour quoi ?   page 12  

      établir la démocratie     page 31
33 . la liberté du vote
36 . le contrôle des électeurs sur leurs élus
39 . la parole et la décision au peuple
43 . revenir à l’ancienne durée du mandat présidentiel
46 . libérer les candidatures à l’élection présidentielle
51 . abandonner les leurres et faire confiance au fond

      cultiver notre bien commun     page 61  
71 . le creuset d’un service national universel garçons et filles
75 . le civisme et le patriotisme des cadres de la nation
78 . la réappropriation de notre patrimoine
81 . la mise  en œuvre de notre épargne propre
84 . le rétablissement de la planification dite souple à la française
86 . l’intelligence de nos acquis

      vivre un patriotisme européen   page 93    
101 . confirmer les fondateurs
108 .  inventer maintenant la démocratie entre nous, citoyens européens
113 . nous défendre
119 . nous imposer
125 . accepter notre consistance et notre endroit
130 . vivre une France agrandie, multiple, cohérente
   
     réfléchir en famille     page 135      
137 . nous ne jouons plus collectif
144 . nos ensembles, quelle que soit leur fin, ont oublié leur vertu fondatrice
151 . des modèles survivent mais n’aboutissent pas assez
156 . seul, un projet fédère et organise
159 . le hors-sol est stérile s’il n’est pas entretenu
162 . la considération mutuelle est le meilleur matériau de construction 

6°      respirer chacun de nos jours   page 167
169 . échanger
176 . fonctionner
179 . appartenir
183 . travailler                                      
188 . aimer
193 . prier

     conclusion testament d’un encore vivant grâce à d’autres que lui   page 199
207 . Moktar Ould Daddah
212 . Maurice Couve de Murville
219 . Jacques Fauvet
225 .  René Andrieu
228 . Michel Jobert
234 . Pierre Bérégovoy
242 . Pierre Messmer
247 . Jean-Marcel Jeanneney
254 . Jean Charbonnel
258 . Pierre Arpaillange


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