Le 11 juin 2017 à 21:41,
Bertrand Fessard de Foucault <b.fdef@wanadoo.fr>
a écrit au député sortant
Score récompensant ton travail et ta présence, cher Hervé.
Responsabilité que la tienne et celle de tous les amis de gauche
qui feront partie de la nouvelle majorité présidentielle : le pluralisme, le
débat, le vote de conscience.
Chaleureusement.
Le 12/06/2017 à 19:24, Hervé PELLOIS a écrit :
Merci Bertrand,
Cette future victoire sera
aussi celle de notre président Macron qui nous fait surfer sur une vague très
porteuse.
Amitiés
Hervé
Le 13/06/2017 à 00:07,
Bertrand Fessard de Foucault a écrit à Hervé PELLOIS, député divers
gauche sortant, investi par la République en marche:
Ton élection est voulue par celles et ceux qui t'estiment depuis vingt ou trente ans. Dont moi, quoique - comme toi - j'eusse aimé courir la chance en 1997 : Mitterrand après de Gaulle, cette France que je crois intacte, la vraie de toujours, et que j'ai pratiquée, même si je n'ai jamais eu de carrière politique, a fortiori élective.
Des Macron, par les temps qui viennent il y en aura de plus en plus : quel froid ! quel inconnu ! j'ai cherché par mes messages à l'Elysée pendant cinq ans à convertir François Hollande à la gauche dont la France avait et a encore besoin : invention, générosité, imprégnation de tout ce qui est nous et qu'ont si bien incarnée tant de héros depuis Pelletan, Jaurès, Brossolette, Deffere, Mauroy, Mitterrand, Bérégovoy que j'ai vraiment connu et aimé. Structuré par de Gaulle, j'ai vu en la gauche qui s'efforçait tant depuis 1971, sa succession. Il nous faut refaire le parti socialiste, il faut vouloir cet avenir et il faut aussi comprendre comment depuis 1997 les choses ont été dévoyées. Il va falloir l'étudier, le dire, le vivre tout en inventant la suite. C'est en comprenant pourquoi et comment la gauche s'est laissée intimider sur tous les sujets depuis vingt ans, et chaque année davantage en se mentant à elle-même et aux Français, aux siens, et à tous, que nous verrons comment éviter les obstacles et aller au but.
De même, le gaullisme après de Gaulle a été gaspillé, dévoyé, trahi. Les Républicains ont perdu faute de chef, le Parti socialiste au gouvernement faute d'idéologie, Emmanuel Macron a gagné parce qu'il est chef, et seul chef depuis un an, c'est un gage pour rallier à soi beaucoup de monde, il pourrait être le serviteur d'une ambition européenne, d'une sincérité démocratique, d'une réinvention de la relation travail-capital. Il ne donne aucun signe de cela, je ne lui sens ni compassion ni imagination. Il rendra des copies complètes et sur commande : inspection des finances. Ce sera cohérent et dit comme Hollande ne sut pas le faire, mais ce ne sera pas nous. Les abstentions d'hier - pas les habituelles, mais les nouvelles qui les ont fait plus que doubler - sont une forme de résistance passive, éminemment lucide et même civique.
Sans doute, essaierai-je de représenter au président actuel ce qu'il devrait faire puisqu'il peut faire beaucoup. Ce beaucoup n'est pas les trois projets de loi : moralisation, travail et entreprise, sécurité. C'est l'élan national. Je ne crois pas qu'il le suscite. Il y a plus utile que le conseiller ou le soutenir. Il y a la gauche à rendre au pays, et le pays à l'Europe. Je n'ai pas qualité pour cela ni position pour y aider autant que je le voudrai, malheureusement.
Je peux me tromper sur Emmanuel Macron dont toi et beaucoup parlent avec expérience de moments et de travaux ensemble : je souhaite me tromper. En revanche, je ne crois pas me tromper sur nos perspectives. Nous ne sommes pas plus sur la bonne voie avec lui qu'avec François Hollande. Peut-être même est-ce pire tant grand est le contraste entre des espérances et des ralliements, entre un souhait global que beaucoup ont et une sensation de vide à la tête du pays. Le temps continue de passer tandis que tant de nos concitoyens sont disponibles. Cette disponibilité et cette péremption des anciens partis, Emmanuel Macron en a fait sa prise du pouvoir. L'avenir est à une véritable résurrection collective, la gauche, les gauches me semblent être plus propres à cet élan, ces retrouvailles. Il me semble que nous entrons avec Emmanuel Macron dans un nouveau dévoiement peut-être plus efficace tristement, mais pire au regard de ce à quoi nous tenons et surtout pour ce qui est nécessaire au pays. En ce moment, selon le pouvoir et selon les silencieux, les mêmes mots n'ont plus le même sens. La gauche et une espérance de gauche, pas un cri mais un gouvernement, manquent encore plus maintenant qu'il y a un an.
Voeux pour ton élection, voeux ensuite pour notre démocratie, ce qui commencera à l'Assemblée nationale prochaine. Je sais ton sens du pays et de nous tous, tes concitoyens. Et nous ne perdrons pas contact.
Amicalement avec toi.
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