Antiterrorisme : le gouvernement compte faire entrer l’état d’urgence dans le droit commun
Selon le projet de loi que « Le Monde » a pu consulter,
les préfets pourront décider assignations à résidence et perquisitions,
écartant de fait l’autorité judiciaire.
Le gouvernement d’Edouard Philippe se prépare à aller très loin
dans la logique sécuritaire. Afin de sortir de l’état d’urgence, il a concocté
un projet de loi « renforçant
la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure » soumis
au Conseil de défense, mercredi 7 juin au matin. Selon ce texte, que « Le Monde » a pu
consulter, ce sont quasiment toutes les mesures de l’état d’urgence qui vont se
retrouver dans le droit commun.
Assignations à résidence, perquisitions administratives,
fermetures de lieux de culte, zones de protection et de sécurité, toutes ces
mesures emblématiques du régime d’exception créé en 1955 pendant la guerre
d’Algérie et perfectionné par touches successives depuis les attentats du
13 novembre 2015, devraient se retrouver dans le droit commun avec
quelques modifications marginales.
La marque de fabrique de cette transposition est que l’autorité
judiciaire est maintenue à l’écart. Toutes ces mesures resteront l’apanage
du ministère de l’intérieur et des préfets, sans l’intervention d’un juge
judiciaire.
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