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à jour au 22 juillet 2019 à
23:58 – après la diffusion
d’inédits sur la 4 . ce soir -là
Buzz Aldrin aux pieds du
LEM.
Apollo 11 est une mission du
programme
spatial américain Apollo au cours de laquelle, pour la
première fois, des hommes marchent sur la
Lune,
le
21 juillet
1969,
à 2 h 56
UTC
(dimanche
20
juillet 1969
21 h 56 à Houston, lundi
21
juillet 1969
3 h 56
UTC+1
en France). L'
agence
spatiale américaine, la
NASA,
remplit ainsi l'objectif fixé par le
président
John
F. Kennedy en
1961
de poser un équipage sain et sauf sur la Lune avant la fin des
années 1960
dans le but de démontrer la supériorité des
États-Unis
sur l'
Union
soviétique mise à mal par les succès soviétiques au début de
l'
ère
spatiale dans le contexte de la
guerre
froide qui oppose ces deux pays. Ce défi est lancé alors que la
NASA n'a pas encore placé en orbite un seul
astronaute.
Le projet aboutit grâce à une mobilisation de moyens humains et
financiers considérables, ce qui permet à l'agence spatiale de
rattraper son retard sur le programme spatial soviétique, puis de
dépasser celui-ci.
Apollo 11 est l'aboutissement d'une série de missions qui
permettent la mise au point des techniques spatiales nécessaires,
des vaisseaux spatiaux et d'un
lanceur
géant ainsi que la reconnaissance des sites d'atterrissage sur la
Lune. C'est la troisième mission habitée à s'approcher de la Lune,
après
Apollo 8
et
Apollo 10,
et la cinquième mission avec équipage du
programme
Apollo. Le vaisseau spatial emportant l'équipage est lancé
depuis le
centre
spatial Kennedy le
16
juillet 1969
par la fusée géante
Saturn
V développée pour ce programme. Elle emporte un équipage
composé de
Neil
Armstrong, commandant de la mission et pilote du
module
lunaire, de
Buzz
Aldrin, qui accompagne Armstrong sur le sol lunaire, et de
Michael
Collins, pilote du
module
de commande et de service qui restera en orbite lunaire.
Armstrong et Aldrin, après un alunissage comportant quelques
péripéties, séjournent 21 heures et 36 minutes à la
surface de la Lune et effectuent une
sortie
extravéhiculaire unique d'une durée de 2 heures et
31 minutes. Après avoir redécollé et réalisé un
rendez-vous
en orbite lunaire avec le module de commande et de service, le
vaisseau Apollo reprend le chemin de la Terre et
amerrit
sans incident dans l'
océan
Pacifique à l'issue d'un vol qui aura duré 8 jours,
3 heures et 18 minutes.
Au cours de cette mission, 21,7 kilogrammes de
roche
et de
sol lunaire
sont collectés et plusieurs instruments scientifiques sont installés
sur la surface de notre satellite. Bien que l'objectif scientifique
d'Apollo 11 ait été limité par la durée du séjour sur la Lune et
la capacité d'emport réduite des vaisseaux spatiaux utilisés, la
mission fournit des résultats substantiels. Son déroulement, en
particulier les premiers pas sur la Lune filmés par une caméra
vidéo et retransmis en direct, constituent un événement suivi sur
toute la planète en
mondovision
par des centaines de millions de personnes.
Contexte
Le programme
Apollo
Article détaillé :
Programme
Apollo.
Le
programme
Apollo est lancé par le président
John
F. Kennedy lors de son
discours
du 25 mai 1961. Il fait suite au lancement du premier homme dans
l'espace par les
Soviétiques
(
Youri
Gagarine, 12 avril 1961). Le président Kennedy fixe comme
« objectif, avant la fin de cette décennie, de faire atterrir
un homme sur la Lune et le ramener sain et sauf sur Terre ». Il
s'agit de démontrer la supériorité des
États-Unis
sur l'
Union
soviétique dans le domaine spatial, devenu un enjeu politique
dans le contexte de la
guerre
froide qui oppose les deux
superpuissances
de l'époque. L'objectif est particulièrement ambitieux car, à
cette date, aucun
vol
orbital habité américain n'a encore été réalisé. Pour
atteindre le but fixé par le président, l'
agence
spatiale américaine, la
NASA,
lance plusieurs programmes spatiaux destinés à préparer les
futures expéditions lunaires : le
programme
Gemini pour mettre au point les techniques de rendez-vous
spatial et des programmes de reconnaissance (
programme
Surveyor,
Ranger,
etc.) pour, entre autres, cartographier les zones d'atterrissage et
déterminer la consistance du sol lunaire. Pour atteindre la Lune,
les responsables finissent par se rallier à la méthode audacieuse
du
rendez-vous
en orbite lunaire, qui nécessite de disposer de deux vaisseaux
spatiaux, dont le
module
lunaire destiné à l'atterrissage sur la Lune. La fusée géante
de 3 000 tonnes
Saturn
V, capable de placer en orbite basse 118 tonnes, est
développée pour lancer les véhicules de l'expédition lunaire. Le
programme draine un budget considérable (135 milliards de
dollars
US valeur 2005) et mobilise jusqu'à 400 000 personnes.
L'incendie au sol du vaisseau spatial
Apollo
1, dont l'équipage périt brûlé, entraîne un report de
près de deux ans du calendrier.
Les missions spatiales préparatoires : d'Apollo 7 à Apollo 10
Après plusieurs missions sans équipage destinées à tester en
orbite terrestre basse la fusée
Saturn
V et les deux vaisseaux spatiaux, la NASA lance dans un laps de
temps très court de 7 mois quatre missions avec équipage qui
permettent d'achever la qualification des vaisseaux en effectuant une
répétition des différentes phases d'une mission lunaire hormis
l'atterrissage. Toutes ces missions se déroulent sans anomalie
majeure :
-
Apollo
7 (octobre 1968) est la première mission habitée du programme
Apollo. Son but est de valider les modifications effectuées
sur le vaisseau spatial à la suite de l'incendie d’
Apollo
1 (CMS version 2). Une fusée
Saturn
IB est utilisée car le
module
lunaire ne fait pas partie de l'expédition. Au cours de son
séjour en orbite, l’équipage répète les manœuvres qui seront
effectuées lors des missions lunaires
1.
-
Apollo
8 (décembre 1968) est le premier vol habité à quitter
l’orbite terrestre. À ce stade d'avancement du programme, il
s'agit d'une mission risquée car une défaillance du moteur du
vaisseau Apollo au moment de sa mise en orbite lunaire ou de son
injection sur la trajectoire de retour aurait pu être fatale à
l'équipage, d'autant que le module lunaire a été remplacé par
une maquette. Mais les dirigeants de la NASA redoutent un coup
d'éclat des Soviétiques pour la fin de l'année et décident de
courir le risque. Les astronautes font au total 10
révolutions
autour de la Lune. Durant ce vol, ils réalisent de nombreux clichés
de la Lune dont le premier lever de Terre. Apollo 8 permet pour la
première fois à un homme d'observer directement la « face
cachée » de la Lune. L'une des tâches assignées à
l'équipage consistait à effectuer une reconnaissance
photographique de la surface lunaire, notamment de la
mer
de la Tranquillité où doit se poser Apollo 11
2.
-
Apollo
9 (mars 1969) constitue le premier essai en vol de l’ensemble
des équipements prévus pour une mission lunaire : fusée
Saturn V, module lunaire et vaisseau Apollo. Les astronautes
effectuent toutes les manœuvres de la mission lunaire tout en
restant en orbite terrestre. Le module lunaire simule un
atterrissage puis réalise le premier rendez-vous réel avec le
vaisseau Apollo. Les astronautes effectuent également une
sortie
extravéhiculaire de 56 minutes pour simuler le transfert
d'équipage du module lunaire au vaisseau Apollo en passant par
l'extérieur (manœuvre de secours mise en œuvre en cas d'amarrage
infructueux entre les deux vaisseaux). En outre, ils testent
l'utilisation du module lunaire comme « canot de sauvetage »
dans la perspective d'une défaillance du vaisseau Apollo
3.
-
Avant le lancement d'Apollo
10 (mai 1969) les dirigeants de la NASA ont envisagé que cette
mission soit celle du premier atterrissage sur le sol lunaire, car
l'ensemble des véhicules et des manœuvres ont été testés sans
qu'aucun problème majeur n'ait été détecté. Mais, dans la
mesure où les Soviétiques ne semblent pas préparer de mission
d'éclat, ils préférèrent opter pour une dernière répétition
au réalisme encore plus poussé. Une fois le train spatial placé
en orbite autour de la Lune, le module lunaire, surnommé
« Snoopy », entame la descente vers le sol lunaire qui
est interrompue à 15,6 km de la surface. Après avoir largué
l'étage de descente non sans quelques difficultés dues à une
erreur de procédure, le LEM réalisa un rendez-vous avec le
vaisseau Apollo4.
L'équipage d'Apollo 11
Les trois astronautes de l'équipage
Apollo 11 se familiarisent avec la disposition des équipements à
l'intérieur du
module
de commande.
Armstrong avant une séance d'entraînement avec le
LLRV.
L'équipage d'Apollo 11 est composé de trois astronautes qui ont
tous déjà au moins un vol à leur actif :
Neil
Armstrong, qui commande la mission et qui doit piloter le
module
lunaire jusqu'à la surface lunaire,
Buzz
Aldrin, deuxième membre de l'équipage à aller sur le sol
lunaire, et
Michael
Collins qui est le pilote du
module
de commande.
En cas de défaillance de l'équipage titulaire avant l'envol
(maladie, accident…), celui-ci doit être remplacé par
Jim
Lovell (commandant),
Fred
Haise (copilote du
module
lunaire) et
Bill
Anders (pilote du
module
de commande).
L'insigne choisi
pour la mission représente un
pygargue,
emblème des États-Unis, portant des rameaux d'olivier dans ses
serres
Note
1,
8.
Support au sol
Durant le déroulement de la mission, plusieurs équipes
installées au
centre
de contrôle des vols habités à
Houston
se relaient 24 heures sur 24 pour surveiller le fonctionnement des
vaisseaux et fournir des informations permettant à l'équipage
d'accomplir sa mission. Les responsables au sol de la mission,
chargés de prendre les décisions importantes, sont Cliff
Charlesworth (lancement et
activité
extravéhiculaire),
Glynn
Lunney,
Gene
Kranz (atterrissage sur la Lune) et Milt Windler. Le contact
entre l'équipe au sol et l'équipage est assuré par des astronautes
baptisés CAPCOM (
Capsule Communicator, interlocuteur
vaisseau). Ils sont chargés de transmettre les instructions des
techniciens et des scientifiques au sol et de répondre aux demandes
de l'équipage. Les CAPCOM d'Apollo 11 sont
Charles
Moss Duke, Jr.,
Ronald
Evans,
Owen
Garriott (CAPCOM),
Don
L. Lind,
Ken
Mattingly,
Bruce
McCandless II,
Harrison
Schmitt,
Bill
Pogue,
Jack
Swigert.
Les objectifs de la mission Apollo 11
L'équipage d'Apollo 11 le 24 mai 1969.
De gauche à droite, Buzz Aldrin, Neil Armstrong et Michael Collins.
Saturn V sur son pas de tir le 11 juillet 1969. Le système
d'accès mobile est retiré pour un test du compte à rebours.
Apollo 11 est la première mission Apollo à poser des hommes sur
le sol lunaire. Même si une partie de son déroulement a fait
l'objet d'une répétition au cours du vol
Apollo
10, des phases cruciales comme l'atterrissage et le décollage de
la Lune, ainsi que l'utilisation de la combinaison spatiale sur le
sol lunaire, n'ont encore jamais été réalisées et présentent des
risques importants. Dans ce contexte, la recherche scientifique joue
un rôle secondaire dans la mission : l'équipage d'Apollo 11 a
pour objectif principal de réaliser une
sortie
extravéhiculaire sur le sol lunaire et de revenir sain et sauf
sur Terre. Il aura ainsi atteint le but fixé par le
président
John
F. Kennedy dans son
discours
du
25 mai
1961 : déposer
un homme sur la Lune et revenir sur Terre, avant la fin de la
décennie.
Les objectifs secondaires de la mission
sont
9 :
-
fournir des éléments
permettant de valider les solutions techniques retenues pour
l'atterrissage lunaire (examen du train d'atterrissage), le séjour
sur la Lune et les sorties extravéhiculaires ;
-
évaluer les capacités et les
limitations d'un équipage humain se déplaçant sur le sol
lunaire ;
-
-
collecter des échantillons du
sol et des roches lunaires à proximité immédiate du module
lunaire, tester la résistance mécanique du sol, évaluer la
visibilité ;
-
déployer quatre instruments
scientifiques puis récupérer les résultats de deux des
expériences :
-
Le
sismomètre
passif est un des deux composants de l'
Early
Apollo Scientific Experiments Package. Il s'agit d'un prototype
de l'instrument qui fera partie de la suite instrumentale
ALSEP
des quatre missions Apollo suivantes. Cet équipement d'une masse
de 47,7 kg comporte 3 capteurs à longue période (15
secondes) disposés orthogonalement pour mesurer les déplacements
de la surface à fois dans le plan vertical et horizontal et un
capteur à courte période pour mesurer les déplacements verticaux
à haute fréquence (période de résonance de 1 seconde).
L'instrument comprend un système de télécommunications qui
permet de recevoir une quinzaine de types d'instruction préparés
par les scientifiques sur Terre et de transmettre les données
sismiques recueillies vers les stations terrestres. L'étalonnage
de l'instrument (verticalité des sismomètres avec une précision
de 2 secondes d'arc) est effectuée depuis la Terre en agissant sur
des moteurs télécommandés
10.
L'instrument est alimenté en énergie par deux panneaux solaires
qui fournissent jusqu'à 46 watts d'électricité. Durant la
longue nuit lunaire où la température chute à −170 °C,
l'instrument est maintenu à une température supérieure à −54 °C
grâce à la décomposition radioactive de deux pastilles de
34 grammes de
plutonium
238 qui génèrent 15 watts de chaleur
11.
-
Le
réflecteur
laser est le deuxième composant de l'EALSEP. Il s'agit d'un
dispositif optique passif qui permet de réfléchir une impulsion
lumineuse dans la direction exacte de sa source. Un faisceau
lumineux homogène et concentré est émis à l'aide d'un laser
vers l'emplacement du rétroréflecteur ; en mesurant le temps
mis par ce rayon pour revenir vers sa source, on peut déterminer
avec une grande précision la distance entre l'émetteur et le
réflecteur
12.
En mesurant la distance Terre-Lune avec une précision qui devrait
atteindre 15 cm au lieu des 500 mètres à la date de
l'expérience, les scientifiques devraient obtenir de manière
indirecte de nombreuses informations sur la Terre telles que
l'évolution de sa vitesse de rotation, le déplacement des pôles
ainsi que sur la physique de la Lune (
libration,
déplacement du centre de masse, taille et forme)
13.
Le réflecteur installé par l'équipage d'Apollo 11 comporte 100
coins de cube en quartz de 3,8 cm de diamètre disposés en 10
rangées de 10
14.
-
un collecteur de particules du
vent solaire
SWC (
Solar Wind Collector) ;
-
un détecteur de rayons
cosmiques.
Sélection du site d'atterrissage
Le site d'atterrissage d'Apollo 11 photographié par la sonde LRO
en 2012 : on peut distinguer le module lunaire, des traces de
pas et certains équipements installés par l'équipage.
Le site
d'atterrissage sur la Lune devait répondre à un grand nombre de
contraintes
15 :
-
le site doit se situer sur la
face de la Lune visible depuis la Terre pour permettre les échanges
radio entre l'expédition et le contrôle au sol et sur la partie
éclairée de celle-ci ;
-
la quantité de carburant
consommée par les vaisseaux Apollo durant les manœuvres lunaires
est d'autant plus importante que la
latitude
du site d'atterrissage est élevée. La latitude du site retenu est
pour cette raison inférieure à 5° ;
-
la zone d'atterrissage ne doit
pas être cernée de falaises, de reliefs trop élevés ou de
cratères profonds qui pourraient fausser les mesures du radar
d'atterrissage du module lunaire chargé de déterminer l'altitude
du vaisseau ;
-
la zone d'atterrissage ne doit
pas comporter un trop grand nombre de cratères, ni de rochers et la
pente doit être inférieure à 2 % pour limiter le risque d'un
atterrissage violent qui pourrait interdire le décollage et être
donc fatal à l'équipage ;
-
pour
que le pilote du module lunaire puisse repérer le site retenu pour
l'atterrissage, il doit bénéficier de conditions d'éclairage très
particulières : le Soleil doit éclairer le sol depuis l'est
sous un angle compris entre 4° et 14° pour que les ombres des
cratères permettent à l'équipage d'identifier ceux-ci
Note
2. La
fenêtre
de lancement résultante est de 16 heures tous les 29,5 jours
pour un site d'atterrissage donné (l'élévation du Soleil change à
une vitesse de 0,5° par heure) ;
-
les responsables du programme
souhaitent disposer de plusieurs fenêtres de lancement par mois,
pour limiter le décalage du calendrier de lancement en cas de
report du tir pour des raisons techniquesNote
3. Le site d'atterrissage primaire doit donc se situer à l'est
pour qu'un ou plusieurs sites de rechange puissent être trouvés
plus à l'ouest.
Trente sites
d'atterrissage avaient été passés en revue par un comité de
sélection interne de la NASA en s'appuyant sur les observations
réalisées à l'aide de
télescopes
terrestres. Les sondes lunaires du
programme
Lunar Orbiter ont effectué entre 1966 et 1967 une
reconnaissance photographique de la Lune des sites présélectionnés.
Un seul site, situé dans la
mer
de la Tranquillité, parvient à satisfaire l'ensemble des
contraintes énoncées ci-dessus
15.
Le vaisseau
Apollo
Articles détaillés :
Module
de commande et de service Apollo et
Module
lunaire Apollo.
L'équipage d'Apollo 11 embarque à bord d'un vaisseau formé d'un
ensemble de quatre modules distincts (cf. Schéma 1, ci-dessous).
-
D'une part le
module
de commande et de service Apollo (CSM,
acronyme
de
Command and Service Module), de plus de 30 tonnes,
qui transporte les astronautes à l'aller et au retour, et qui est
lui-même composé du module de commande (CM,
Command module),
dans lequel les trois astronautes séjournent durant la mission,
sauf lorsque deux d'entre eux descendent sur la Lune, et du module
de service (SM,
Service Module) dans lequel sont regroupés
presque tous les équipements nécessaires à la survie de
l'équipage : moteur de propulsion principal, sources
d'énergie, oxygène, eau. Le module de commande et de service a été
baptisé « Columbia » en référence au roman
De
la Terre à la Lune de
Jules
Verne, mais également à la
figure
mythique éponyme des États-Unis
16
Michael Collins indiqua ultérieurement
17
que c'était également en référence à
Christophe
Colomb. Son indicatif radio est
Odyssey.
-
D'autre part, le module
lunaire Apollo (LM, Lunar Module), utilisé uniquement à
proximité de la Lune par deux des astronautes pour descendre,
séjourner à la surface puis remonter en orbite avant de s'amarrer
au module de commande et de service. Le module lunaire est lui-même
composé de deux étages : un étage de descente permettant
d'atterrir sur la Lune et servant par ailleurs de plate-forme de
lancement au deuxième étage, et l'étage de remontée, qui ramène
les astronautes au vaisseau Apollo en orbite à la fin de leur
séjour sur la Lune. Le module lunaire a été baptisé « Aigle »
en référence à l'insigne de la mission. Son indicatif radio est
Aquarius.
Schéma 1 - Les quatre modules formant le vaisseau spatial
lancé vers la Lune .
Étage de descente du module lunaire :
0 Jupe inférieure du module de descente -
1 Train
d'atterrissage -
2 Échelle -
3 Plateforme.
Étage
de remontée du module lunaire :
4 Écoutille -
5
Propulseurs contrôle d'attitude -
6 Antenne
bande
S -
7 Antenne bande S orientable -
8 Antenne du
radar de rendez-vous -
9 Hublot utilisé pour le rendez-vous
orbital lunaire -
10 Antenne VHF -
11 Cible utilisée
pour l'amarrage -
12 Écoutille supérieure.
Module de
commande :
A Compartiment équipage -
G
Bouclier thermique -
H Hublots -
I Tunnel de
communication.
Module de service :
B Radiateurs
des piles à combustible -
C Propulseurs contrôle d'attitude
-
D Radiateurs du système de contrôle de l'environnement -
E
Antennes grand gain orientables -
F Tuyère du moteur
principal.
Les quatre modules qui composent ces deux vaisseaux sont :
Le module de commande et de service Apollo (CSM).
Schéma de la partie avant de la cabine du module lunaire Apollo.
Le lanceur
Saturn V
Saturn V SA-506, le lanceur d'Apollo 11, est convoyé du
Vehicle
Assembly Building vers le
complexe
de lancement 39.
Le vaisseau Apollo est placé en orbite par le
lanceur
géant
Saturn V
développé par la
NASA
pour le
Programme
Apollo. Cette énorme fusée d'un peu plus de 3 000 tonnes,
haute de 110,6 m et d'un diamètre de 10,1 m est capable de
placer 140 tonnes en
orbite
terrestre basse20,
21.
C'est le troisième
lanceur
(aprés l'Atlas-Centaur et la Saturn 1) mettant en œuvre des moteurs
brûlant le mélange cryogénique performant d'
hydrogène
et d'
oxygène
liquides. Il reste en 2019 le lanceur le plus puissant (
charge
utile) jamais développé. Saturn
V
est le dernier représentant de la famille de lanceurs
Saturn,
développée à compter de 1960 pour mettre au point progressivement
les différents composants de la fusée géante. La fusée est en
grande partie le résultat de travaux antérieurs menés par le
motoriste
Rocketdyne
sur la propulsion cryotechnique
oxygène/
hydrogène
et les moteurs de forte puissance. Le développement de la fusée est
placée sous la responsabilité du
Centre
de vol spatial Marshall (MSFC) à
Huntsville,
en
Alabama,
dirigé par
Wernher
von Braun avec une forte implication des sociétés
Boeing,
North
American Aviation,
Douglas
Aircraft Company et
IBM.
Les caractéristiques de la fusée Saturn V sont étroitement liées
au scénario retenu pour l'envoi d'un équipage sur le sol lunaire
(
rendez-vous
en orbite lunaire). La puissance de Saturn V lui permet de lancer
une
charge
utile de 45 tonnes vers la Lune qui correspond au poids
cumulé des vaisseaux
module
lunaire Apollo et
Module
de commande et de service Apollo22.
Déroulement de la mission
Décollage
Le
16
juillet 1969
à 13 h 32 UTC (9 h 32 heure locale) le lanceur
Saturn V, pesant
plus de 3 000 tonnes, décolle du
complexe
de lancement 39 de
Cap
Canaveral. Près d'un million de personnes ont fait le
déplacement pour assister à cet événement. Après une phase
propulsée sans incident le troisième étage de la fusée Saturn V,
le
module
de commande et de service (CSM) et le
module
lunaire (LEM) se placent en
orbite
basse autour de la Terre pour attendre que le positionnement
relatif de la fusée, de la Terre et de la Lune permettent d'arriver
à proximité de la Lune à la distance et au moment prévus. Deux
heures trente plus tard conformément au planning et alors que le
vaisseau Apollo a effectué une révolution et demi autour de la
Terre, le troisième étage est rallumé durant six minutes (manœuvre
de TLI
Translunar
Injection) pour permettre au « train spatial » de
s'arracher à l'attraction terrestre et le placer sur une trajectoire
qui doit le conduire à proximité de la Lune.
Le transit entre la Terre et la Lune
Environ une
demi-heure après cette manœuvre, le module de commande et de
service (CSM) se détache du reste du train spatial puis pivote de
180° pour venir s'arrimer avec le module lunaire (Le LEM, surnommé
« Eagle ») dans son carénage. Après avoir vérifié
l'arrimage des deux vaisseaux et pressurisé le LEM, les astronautes
déclenchent par
pyrotechnie
la détente des ressorts situés dans le carénage du LEM :
ceux-ci écartent le LEM et le CSM du troisième étage de la fusée
Saturn à une vitesse d'environ 30 cm/s. Le troisième étage va
alors entamer une trajectoire divergente
Note
4 qui le place en orbite autour du
Soleil23.
Après un trajet de trois jours (72 heures), le vaisseau Apollo
se
place en orbite lunaire.
Après avoir stabilisé son orbite au cours de treize
révolutions
autour de la Lune, le vaisseau Apollo se scinde en deux :
Collins reste seul dans le CSM restant en orbite, pendant
qu'Armstrong et Aldrin entament sa descente vers le sol lunaire dans
le module lunaire
Eagle.
Atterrissage du module lunaire Eagle
Les différentes phases de la descente vers le sol lunaire
Les différentes phases de la descente du module lunaire vers le
sol lunaire.
Pour économiser les propergols de
l’étage de descente du module lunaire, la trajectoire de la
descente est découpée en plusieurs phases. Le module lunaire, quand
il se sépare du CSM, se trouve sur une orbite circulaire à environ
110 kilomètres d'altitude. Il va dans un premier temps utiliser
brièvement sa propulsion pour abaisser son périgée à une altitude
de 15 km. Lorsque celle-ci est atteinte après avoir parcouru
une demi-orbite, commence la phase de freinage proprement dite. Le
module lunaire doit annuler sa vitesse qui est de 1 695 m/s
(6 000 km/h). Pour y parvenir le moteur est poussé à fond
de manière continue. Lorsque l'altitude n'est plus que de 12-13 km,
le radar d'atterrissage accroche le sol et se met à fournir des
informations (altitude, vitesse de déplacement) qui vont permettre à
l'équipage de vérifier que la trajectoire est correcte. Celle-ci
était jusque là extrapolée uniquement à partir de l'accélération
mesurée par la
centrale
à inertie. À 7 kilomètres du site d'atterrissage commence la
phase d'approche. Le module lunaire, qui était jusque là en
position horizontale pour diriger la poussée de son moteur à
l'opposé du sens de son déplacement, est progressivement redressé
en position verticale fournissant au pilote une meilleure vision du
terrain. Celui-ci peut ainsi localiser le point d'atterrissage auquel
conduit sa trajectoire actuelle grâce à une échelle gravée sur
son hublot graduée en degrés. Si le pilote juge que le terrain
n'est pas propice à un atterrissage ou qu’il ne correspond pas au
lieu prévu, il peut alors corriger l'angle d'approche en agissant
sur les commandes de vol par incrément de 0,5° dans le sens
vertical ou 2° en latéral
24.
Lorsque le module lunaire est descendu à une altitude de 150 mètres
ce qui le place théoriquement à une distance de 700 mètres du
lieu visé (point désigné sous le terme de
low gate),
démarre la phase d'atterrissage. Si la trajectoire a été
convenablement suivie, les vitesses horizontale et verticale sont
respectivement alors de 66 km/h et 18 km/h. La procédure
prévoit que le pilote prenne la main pour amener le module lunaire
au sol mais il peut, s'il le souhaite, laisser faire l'ordinateur de
bord qui dispose d'un programme de pilotage pour cette dernière
partie du vol
Note
5. En prenant en compte les différents aléas (phase de repérage
allongée de deux minutes, modification de la cible de dernière
minute de 500 mètres pour éviter un relief, mauvaise
combustion finale, jauge de propergol pessimiste), le pilote dispose
d'une marge de trente-deux secondes pour poser le module lunaire
avant l'épuisement des ergols. La dernière partie de la phase est
un déplacement horizontal à la manière d’un hélicoptère qui
permet à la fois d’annuler toutes les composantes de vitesse mais
également de mieux repérer les lieux. Des sondes situées sous les
semelles du train d’atterrissage prennent contact avec le sol
lunaire lorsque l'altitude est inférieure à 1,3 mètre et
transmettent l’information au pilote. Celui-ci doit alors couper le
moteur de descente pour éviter que le LEM ne rebondisse ou ne se
renverse
25.
Durant toute la descente l'
ordinateur
de bord gère le
pilote
automatique, assure la navigation et optimise la consommation de
carburant (optimisation sans laquelle il serait difficile de se poser
avec la faible quantité de carburant disponible). Sa puissance est
équivalente à celle d'une
calculatrice
bas de gamme des
années
2000Note
6,
26
Les péripéties de la descente d'Apollo 11 sur le sol lunaire
Durant la phase de descente, l'équipage est gêné par une alarme
« 1202 » émise par l'
ordinateur
de bord pouvant amener à l'annulation de la mission.
Steve
Bales (en),
25 ans, l'un des programmeurs de l'ordinateur de bord, présent dans
le centre de contrôle Houston, détermine que l'alarme correspond à
une saturation des capacités de l'ordinateur qui peut être ignorée,
et après 30 longues secondes Houston confirme que la mission peut se
poursuivre
27.
L'enquête effectuée par la suite révélera que la surcharge de
l'ordinateur était due à l'envoi à l'ordinateur de signaux par le
radar de rendez-vous à fréquence très rapprochée. Il y avait en
fait deux erreurs : d'une part la procédure fournie aux
astronautes indiquait à tort de laisser le radar de rendez-vous
allumé et d'autre part il y avait un défaut de conception dans
l'interface entre l'ordinateur et le radar de rendez-vous. Les
simulations réalisées n'avaient pas permis de détecter l'anomalie,
car l'ordinateur de rendez-vous n'était pas branché pour les
atterrissages. Le problème sera corrigé pour les missions
suivantes. Par ailleurs, des mesures seront prises (modification des
programmes de calcul de trajectoire et accroissement des corrections
de trajectoire intermédiaires) pour que les pilotes disposent de
plus de marge en carburant
28.
Steve Bales sera reçu à la Maison-Blanche par le président Nixon
et remercié d'avoir ainsi sauvé la mission
29.
Accaparé par ces alarmes, Armstrong laisse passer le moment où,
selon la procédure, il aurait dû exécuter une dernière manœuvre
de correction de la trajectoire. Le LEM dépasse de 7 km le site
sélectionné pour l'atterrissage (« Site n
o 2 »)
et s'approche d'une zone encombrée de rochers. Armstrong n'a pas le
temps d'étudier la situation avec Houston et de reconfigurer
l'ordinateur de bord. Il prend le contrôle manuel du module lunaire
pour survoler à l'horizontale le terrain à la recherche d'un site
adapté à l'atterrissage. À Houston on est inquiet de la durée
anormalement longue de l'atterrissage, et l'abandon de la mission est
de nouveau envisagé. Lorsque s'affiche le signal indiquant qu'il ne
reste plus que 60 secondes de carburant, le LEM est désormais très
proche du sol et soulève un nuage de poussière qui gêne la
visibilité. Armstrong avait déjà posé le simulateur du LEM, le
LLTV, avec moins de quinze secondes de carburant restant à plusieurs
reprises et était par ailleurs convaincu que le module lunaire
pouvait résister à une chute de 15 m en cas de besoin. À la
recherche d'une zone non accidentée, Armstrong fait avancer le LEM
en rasant le sol dans la direction de sa fenêtre afin d'avoir le
nuage derrière lui et de garder de la visibilité, pendant qu'Aldrin
indique l'altitude, la vitesse horizontale et les secondes de
carburant restant.
Le module lunaire « Eagle » se pose dans la
mer
de la Tranquillité le dimanche 20 juillet 1969 à 20:17:40 UTC
(15 h 17 min 40 s CDST, heure de
Houston, 102 h 46 après le décollage)
30,
avec 20 secondes restant
31
du
propergol
réservé à l'atterrissage, à 7 km du lieu prévu à
l'origine
32.
Les premiers
mots d'Armstrong destinés au contrôle de la mission sont :
« Houston, ici la base de la Tranquillité. L'Aigle a aluni… »
Armstrong et Aldrin se félicitent d'une poignée de main et une tape
dans le dos avant d'entamer la liste de contrôle destinée à
vérifier que le module est prêt pour un décollage d'urgence si la
situation le justifie
33.
À Houston, le
capcom
Charlie Duke
s'exclame : « Reçu, Tranquillité. Nous comprenons que
vous êtes au sol. Vous aviez un paquet de types en train de devenir
bleus. On respire à nouveau, merci », trahissant la nervosité
qui régnait au contrôle de mission
34.
Malgré le soulagement et l'euphorie de l'évènement, Armstrong et
Aldrin ne peuvent que brièvement observer la surface lunaire :
dans l'éventualité d'un problème grave, ils doivent en effet se
préparer pour un décollage immédiat et programmer l'ordinateur
pour le rendez-vous en orbite avec Collins, opération qui dure
environ deux heures. S'ensuit alors une longue séquence avant la
sortie des astronautes :
listes
de vérification, pose des combinaisons spatiales et
vérifications, dépressurisation du LEM.
En attendant l’ouverture des portes, Aldrin demanda aux
radio-spectateurs de prendre un moment de réflexion puis, en privé,
il prit le pain et le vin que son église presbytérienne lui avait
donné puis accomplit le rituel de la
communion;
cette partie ne fut pas diffusée, la NASA craignant des poursuites
judiciaires de la part de
Madalyn
Murray O'Hair comme à l'occasion de la lecture des premiers
chapitres de la
Genèse
lors de l'expédition
Apollo
835,
36,
37.
Sortie des
astronautes
Aldrin est photographié par Armstrong
alors qu'il sort à son tour du
module
lunaire.
Carte du site d'atterrissage avec l'indication des reliefs, des
prises de vue effectuées et des équipements installés.
Dans les premiers plans
établis pour cette première mission sur la Lune, la
sortie
extravéhiculaire devait durer 4 heures, soit la durée
maximale autorisée par les réserves d'
oxygène
et d'
énergie
électrique des
combinaisons
spatiales A7L.
Ce temps était nécessaire notamment pour installer l'ensemble des
instruments scientifiques de la station
ALSEP.
Le développement de celle-ci ayant pris du retard, elle avait été
remplacée pour Apollo 11 par l'ensemble EALSEP limité à deux
instruments et la durée de la sortie avait été ramenée à deux
heures même si les combinaisons spatiales permettaient une durée
double
38.
Après un ultime test radio, la dépressurisation est lancée, l'air
de la cabine s'échappant dans le vide lunaire. Au bout de quinze
minutes, la pression n'est toujours pas tombée à zéro et Houston
suggère d'ouvrir tout de même l'écoutille carrée, large de 80 cm,
à ras du plancher sous le tableau de bord. Armstrong se met à
genoux et passe ses jambes à reculons, guidé par son coéquipier.
Puis il se redresse sur l'échelle de descente. Aldrin tend alors à
Armstrong le
Jettison
Bag [archive]
contenant les emballages vides des repas et autres déchets
39,
40,
41.
La « poubelle » est jetée par l'astronaute et apparaitra
distinctement sur le premier cliché pris à la surface
42,
43,
avant qu'elle ne soit poussée sous le module, où l'on peut la
distinguer sur plusieurs clichés célèbres
44.
L'astronaute sur l'échelle à neuf barreaux ouvre alors un
compartiment extérieur pour allumer la caméra de télévision. Les
premières images sont inversées. Le dernier barreau pose un
problème car il est à un mètre du sol environ : il était
prévu que le choc de l'alunissage serait absorbé par les pieds du
LEM, qui s'écraseraient légèrement et verraient leur longueur
diminuée, rapprochant ainsi l'échelle suffisamment près du sol.
Mais l'alunissage d'Armstrong fût si doux que l'écrasement attendu
n'a pas eu lieu dans les proportions prévues et le dernier barreau
de l'échelle est éloigné du sol : les astronautes devront
sauter de près d'un mètre pour atteindre le pied
d’
atterrissage-seuil. Armstrong est retenu par un filin
déroulé par Aldrin
40.
Armstrong, descendu sur le pied du LEM, vérifie qu'il est bien
capable de sauter jusqu'au premier barreau de l'échelle pour
réintégrer ultérieurement le LEM. Il l'atteint d'un saut
vigoureux, assisté par la faible gravité lunaire. Puis il teste au
préalable la résistance du sol avec le bout de son pied et le
décrit comme « constitué de grains très très fins, presque
comme une poudre »
45.
Neil Armstrong
effectue le premier pas sur la
Lune
le lundi
Note
7 21
juillet 1969
à 2 h 56 min 20 s
UTC
(3 h 56 min 20 s heure française ; le
20 juillet
21 h 56 min 20 s (CDST) à
Houston,
6 h 41 après l'alunissage)
30,
devant plusieurs centaines de millions de téléspectateurs écoutant
les premières impressions de l'astronaute. Celui-ci, en posant le
pied sur le sol lunaire, lance son message resté célèbre :
« That's one small step for [a] man, one
giant leap for mankind » (« C'est un petit pas
pour [un] homme, [mais] un bond de géant pour l'humanité »)
46,
47.
La consistance du
sol
lunaire avait été la source de beaucoup d'interrogations depuis
le lancement du programme Apollo. Toutefois, les observations
effectuées par les sondes lunaires du
programme
Surveyor avaient fourni des indications importantes sur sa
consistance et avaient en particulier permis d'écarter
a
priori le scénario d'un engloutissement des engins
spatiaux par une épaisse couche de poussière. Néanmoins, une part
d'inconnu subsistait. Armstrong avant de poser son pied sur le sol
lunaire constate que celui-ci semble poudreux. Après avoir posé son
pied gauche tout en se tenant fermement à l'échelle, il observe que
l'empreinte de sa semelle s'est parfaitement moulée dans le sol. En
grattant celui-ci avec sa chaussure il constate que le matériau
lunaire adhère sur celle-ci comme du
charbon
de bois pulvérisé. Armstrong fixe ensuite sur son torse un
appareil photo
Hasselblad
qu' Aldrin lui a descendu à l'aide d'une corde depuis l'intérieur
du module lunaire puis, après s'être éloigné de quelques mètres
du LEM, il collecte rapidement un peu de
régolithe
et quelques petites
roches
lunaires en utilisant une petite pelle pliable munie d'un sac à
échantillons : le prélèvement est effectué en grattant
superficiellement la surface car le sol est très ferme à quelques
centimètres de profondeur. L'objectif de cette collecte rapide est
que les scientifiques à Terre soient certains de disposer
d'échantillons de sol au cas où les astronautes auraient à
décoller prématurément. Armstrong tente d'enfoncer le manche de
son instrument dans le sol mais il est stoppé dans ses efforts à
environ 15 cm de profondeur.
Quinze
minutes après son coéquipier, Aldrin descend à son tour l'échelle
du module lunaire et dit qu'il fait « attention de ne pas
claquer le verrou en sortant ». Armstrong répond en riant que
c'est « une très bonne idée »
39,
40,
avant de photographier la descente de son coéquipier. Arrivé sur le
dernier barreau de l'échelle, Aldrin se laisse tomber sur le pied du
LEM, puis vérifie à son tour qu'il peut bien sauter pour poser un
pied sur le premier barreau. Il doit s'y reprendre à deux fois avant
de réussir.
Buzz
Aldrin pose à son tour le pied sur le sol lunaire, 19 minutes
après Armstrong, devenant le
deuxième
homme à fouler le sol lunaire, et s'exclame « Belle vue »
avant de préciser son sentiment par un « Magnifique
désolation ». Aldrin racontera que son premier acte a été de
donner un coup de pied dans la
poussière
lunaire. Son second a été de satisfaire un besoin physiologique
dans le slip collecteur d'urine de
sa
combinaison spatiale, Aldrin déclarant avec une pointe de
désinvolture qu'« Armstrong a peut-être été le premier
homme à marcher sur la Lune, mais j'ai été le premier à faire
pipi sur la lune
48 ».
Armstrong se
joint alors à lui pour dévoiler une plaque commémorative fixée
sur un des pieds de l'étage de descente qui doit rester sur la Lune
après le départ des astronautes. Sur celle-ci figure le dessin des
deux hémisphères terrestres, un texte avec le nom et la signature
des trois astronautes et du président
Richard
Nixon. Armstrong lit le texte à haute voix : « Ici
des hommes de la planète Terre ont pris pied pour la première fois
sur la Lune, juillet 1969 apr. J.-C. Nous sommes venus dans un esprit
pacifique au nom de toute l'humanité. »
Note
8. Armstrong détache ensuite la caméra de télévision de son
support sur l'étage de descente d'où elle avait filmé les premiers
pas sur la Lune ; il l'installe sur un pied tripode à 20 mètres
au nord-ouest du module lunaire pour que les activités de l'équipage
puissent être filmés
49.
-
-
L'empreinte de la botte de Buzz Aldrin s'est
imprimée de manière très nette sur le sol lunaire.
-
Aldrin extrait le sismomètre de la baie du module
lunaire.
-
La caméra installée sur son trépied à une
certaine distance du module lunaire.
-
La plaque commémorative « we came in
peace ».
Déploiement des instruments scientifiques
Aldrin transporte les deux instruments scientifiques de l'EASEP
jusqu'au site d'installation.
Les
astronautes disposent de relativement peu de temps pour accomplir le
volet scientifique de leur mission. Aldrin déploie le capteur de
particules du
vent
solaire SWC qui se présente sous la forme d'une feuille
d'
aluminium
tendue par une hampe. Ce
Solar
Wind Composition Experiment, seule expérience d'origine
non-américaine pour cette mission, est d'origine suisse et est
déployé avant le drapeau du
Lunar
Flag Assembly (en)50.
Malgré la fermeté du sol, Aldrin parvient à planter le dispositif
à la verticale en orientant la feuille vers le
Soleil.
Pendant ce temps, Armstrong déroule et plante dans le sol le
drapeau
américain qui en l'absence d'atmosphère et donc de vent est
maintenu tendu par une baguette. Cet acte ne reflète pas une
revendication territoriale mais a pour objectif de marquer cette
« victoire » américaine dans la
course
à l'espace engagée avec l'
Union
soviétique. Tandis qu'Armstrong déballe les deux petites
valises qui doivent être utilisées pour stocker les échantillons
de sol lunaire, Aldrin réalise conformément au programme un
ensemble d'exercices destinés à tester sa mobilité sur le sol
lunaire. Il effectue plusieurs allers et retours devant la caméra
vidéo en courant : il ne ressent aucune gêne pour se déplacer
mais indique que lors d'un changement de direction il faut effectuer
plusieurs pas pour être certain d'être en équilibre, difficulté
accrue par le fait que le
centre
de gravité de l'astronaute est inhabituellement haut en raison
du poids élevé de l'encombrant PLSS
38.
À
23 h 45 (heure de Washington) Houston demande aux
astronautes de se déplacer dans le champ d'une des caméras pour un
échange
téléphonique avec le
président
des États-Unis Richard
Nixon qui suit la retransmission télévisée de l'atterrissage
sur la Lune depuis le bureau ovale la
Maison-Blanche38.
Au cours de l'échange, de deux minutes, Armstrong déclare
« It
is a great honor and privilege for us to be here representing not
only the United States, but men of peaceable nations, men with an
interest and a curiosity, and men with a vision for the future. »
(« c'est un grand honneur et un privilège pour nous que d'être
ici, représentant non seulement les États-Unis mais les hommes de
paix de toutes les nations, et qui ont un intérêt, de la curiosité
et une vision pour le futur. »)
51.
Les
astronautes reprennent leur travail : tandis qu'Armstrong
collecte rapidement des échantillons avec sa pelle, Aldrin effectue
une série de photos : une empreinte de botte sur le sol
lunaire, des images du train d'atterrissage du module lunaire pour
permettre d'évaluer son comportement ainsi que plusieurs photos
panoramiques du site. L'équipage a accumulé à ce stade 30 minutes
de retard par rapport à l'horaire prévu. Armstrong effectue des
prises
de vue stéréoscopiques de la surface avec un appareil dédié
tandis qu'Aldrin décharge les deux instruments scientifiques de
l'
Early
Apollo Scientific Experiments Package (EALSEP) qui sont stockés
dans la baie arrière gauche de l'étage de descente du LEM baptisée
MESA (
Modularized Equipment Stowage Assembly). Il les
transporte rapidement à 20 mètres au sud-ouest du module
lunaire
Note
9 et commence à installer le
sismomètre
tandis qu'Armstrong le rejoint pour mettre en place le
réflecteur
laser. Ce dernier, complètement passif, doit simplement être
orienté vers la Terre avec une précision de 5°. L'installation du
sismomètre nécessite par contre plus de manipulations : Aldrin
doit d'abord orienter les panneaux solaires correctement vers le
Soleil puis placer l'appareil parfaitement à l'horizontale ce qu'il
réalise avec quelques difficultés. Le fonctionnement de l'appareil
est immédiatement vérifié par les opérateurs sur Terre :
ceux-ci constatent que le sismomètre est suffisamment sensible pour
détecter le déplacement des deux astronautes
38.
Normalement, les deux astronautes devaient disposer ensuite de 30
minutes pour effectuer une collecte d'échantillons de sol et de
pierres lunaires dans leur contexte géologique c'est-à-dire en les
photographiant sur le sol avant de les ramasser. Mais avec le retard
pris sur l'horaire,
McCandless,
leur interlocuteur au centre de contrôle, ne leur accorde que 10
minutes. Aldrin a la charge de prélever une
carotte
du sol mais, malgré les vigoureux coups de marteau assénés sur le
tube prévu à cet effet, il ne parvient pas à enfoncer celui-ci.
Les ingénieurs ont conçu l'instrument en partant de l'hypothèse
que le sol serait peu compact et un renflement à l'intérieur du
tube, qui est destiné à empêcher la carotte de retomber, gêne
l'enfoncement dans le sol. Aldrin effectue une nouvelle tentative
trois mètres plus loin avec le même résultat. Finalement il
renonce à enfoncer le tube jusqu'au bout. Aldrin ramène ensuite la
carotte obtenue ainsi que la feuille d'aluminium du collecteur de
particules jusqu'au MESA (
Modularized Equipment Stowage Assembly)
pour qu'Armstrong puisse les inclure dans le paquetage. Après avoir
été rappelé à l'ordre à plusieurs reprises par McCandless,
Aldrin réintègre l'habitacle du module lunaire, après avoir lancé
un
« Adios amigo », premiers
mots non-anglais prononcés sur la Lune
40,
52.
Durant ce temps, Armstrong décide d'aller voir de plus près le
cratère qu'il a dû éviter immédiatement avant l'atterrissage et
qui se situe à seulement 45 mètres du module lunaire. Il se
dirige rapidement vers le rebord du cratère sans commenter sa
décision. Parvenu sur le rebord du cratère, il constate que
celui-ci est suffisamment profond pour que des morceaux du socle
rocheux situé sous la couche de régolithe
Note
10 aient été arrachés par l'impact. Il ne ramasse aucune de
ces pierres mais effectue un panorama du cratère avec le module
lunaire en arrière-plan. Il collecte ensuite rapidement plusieurs
rochers qu'il place dans une des deux valises à échantillons qu'il
cale en ajoutant 6 kg de régolithe. Il hisse ensuite les deux
valises d'échantillons avec un système à poulie jusqu'au niveau du
sas de l'habitacle où celles-ci sont récupérées par Aldrin. Puis
Armstrong réintègre sans un mot l'habitacle
53.
À l'issue de leur
sortie
extravéhiculaire les astronautes ont récolté 21,55 kg
d'échantillons de
sol
lunaire. Ils ont parcouru 1 000 mètres et séjourné
2 h 31 à l'extérieur du module lunaire
54.
Retour sur Terre
Le vaisseau Columbia vient
d'amerrir.
La parade de l'équipage d'Apollo 11 dans les rues de New York le
13 août 1969.
Alors que Buzz Aldrin réintègre l'habitacle étroit du module
lunaire, avec l'encombrant
PLSS
dépassant de son dos, il casse par inadvertance le bouton du
coupe-circuit qui permet l'armement de la mise à feu du moteur de
l'étage de remontée du LEM et donc le décollage. Le
contrôle
au sol confirme que le coupe-circuit est en position ouverte
(armement impossible) ce qui est sa position normale dans cette
phase. Pour déclencher la mise à feu il faut pouvoir enfoncer un
objet suffisamment fin dans l'orifice occupé autrefois par le
bouton. Une dizaine d'heures plus tard, lorsque le décollage impose
de refermer le coupe-circuit, Aldrin utilise à cette fin la pointe
d'un stylo, qu'il raconte avoir conservé en souvenir avec l'accord
de la NASA
55.
À la suite de cet incident, la NASA décide que des protections
seront placées sur les coupe-circuits pour les missions suivantes et
ajoute des check-lists supplémentaires pour contrôler l'état des
coupe-circuits
56,
57.
Les astronautes rouvrent l'écoutille pour jeter au-dehors paquetages
inutiles et PLSS, Houston déclarant que l'impact des
sacs a
été enregistré par le sismographe
40.
Après avoir consacré trois heures à
différentes tâches (dont la mise en oxygène de l'habitacle) et à
leur repas, les astronautes entament une nuit de repos 114 h 53 min
après le début de la mission. L'habitacle offre très peu d'espace.
Aldrin s'allonge sur le sol dans la partie la plus large de la
cabine, toutefois pas suffisamment large car il doit replier en
partie ses jambes. Armstrong est perpendiculaire à lui couché sur
un hamac situé en hauteur avec la tête dans un renfoncement situé
au-dessus du capot du moteur de remontée et les pieds au niveau de
la partie centrale du tableau de bord. Tous deux dorment avec leur
casque qui leur permet d'être moins gêné par le bruit ambiant
généré par les pompes. Mais leur sommeil est peu reposant car
d'une part ils sont dérangés par la lumière du Soleil qui traverse
les stores abaissés sur les hublots mais insuffisamment opaques (la
journée lunaire d'une durée de 14 jours terrestres est à peine
entamée) et de différents voyants lumineux. D'autre part ils sont
également dérangés par le froid (il fait environ 16 °C), et
par les bruits ambiants malgré leur casque
58.
Les deux astronautes sont réveillés environ 6 heures 30 plus tard
(121 h 40 min). Ils entament la longue procédure
préparant le décollage. Celui-ci a lieu 124 h 22 min
après le début de la mission. Les vannes libèrent
aérozine
et
tétraoxyde
d'azote vers la chambre de combustion, des boulons explosifs
désolidarisant l'habitacle de la plateforme. Le drapeau américain,
planté trop près du module lunaire, est couché par le souffle du
décollage
59,
40.
Armstrong déclare
« The Eagle has wings »
(« l'Aigle a déployé ses ailes »)
60.
Les astronautes sont restés 21 heures et 36 minutes sur la
Lune. Le
LEM
effectue avec succès la manœuvre de
rendez-vous
en orbite lunaire avec le module de commande et de service resté
en orbite lunaire avec Collins à bord. L'équipage abandonne l'étage
de remontée du module lunaire et l'injecte dans une trajectoire de
collision avec la Lune. Il entame ensuite la manœuvre d'injection
sur une orbite de rencontre avec la Terre (TransEarth Injection –
TEI)
61.
Le trajet retour de la
Lune vers la Terre ne dure que 2 jours et demi (62 heures) contre 3
jours (73 heures) pour le trajet aller
62.
Arrivé à proximité de la Terre, le module de service est largué
15 minutes avant d'entamer la
rentrée
atmosphérique. Le vaisseau pénètre dans l'atmosphère à
environ 11 km/s et amerrit 15 minutes plus tard à
16 h 50 min 59 s
TU
dans l'
océan
Pacifique à 3 km du point visé : l'amerrissage a lieu
à 2 660 km à l'est de l'atoll de
Wake
et à 380 km au sud de l'
atoll
Johnston. Le porte-avion
USS
Hornet chargé de récupérer l'équipage se trouve à
22 km du point d'amerrissage (
13° 19′ N,
169° 09′ O). Il s'est écoulé 195 heures et 19
minutes depuis que le vaisseau a décollé.
Conclusion
Les trois astronautes sont mis en
quarantaine
pendant 21 jours, une pratique qui perdura pendant les trois missions
Apollo suivantes, avant que la Lune ne soit déclarée
stérile
et sans danger de
contamination.
Le 21 juillet, la sonde soviétique
Luna
15, qui devait aussi ramener des échantillons de Lune, s'écrase
sur le sol lunaire après 52 révolutions autour de l'astre,
témoignant de l'avance prise par les Américains dans la
course
à l'espace.
Le 16 septembre une conférence de
presse télévisée est organisée durant laquelle l'équipage décrit
la mission puis répond aux questions des journalistes
63.
Du 29 septembre au 5 novembre les
astronautes se rendent dans 23 pays à l'occasion d'une tournée
mondiale
64.
Chronologie de l'ensemble de la mission
65
Temps
écoulé
|
Date (UTC)
|
Évènement
|
Remarques
|
00 h 00
|
16/7 à 13 h 32
|
Décollage du centre spatial Kennedy |
|
00 h 12
|
|
Insertion en orbite basse |
Premier arrêt du troisième étage Saturn V
|
02 h 44
|
|
Injection en orbite de transit vers la Lune |
Rallumage du troisième étage de Saturn V durant 6 minutes
|
03 h 15
|
|
Début du largage du troisième étage |
Manœuvre de retournement et amarrage au module lunaire
|
75 h 50
|
19/7 à 17 h 22
|
Insertion en orbite lunaire |
Propulseur principal utilisé durant 6 minutes et demie
|
100 h 12
|
20/7 à 17 h 44
|
Séparation du LEM et du CSM |
|
102 h 46
|
20/7 à 20 h 18
|
Atterrissage du LEM sur la Lune |
|
109 h 27
|
21/7 à 2 h 56
|
Premiers pas sur la lune |
|
111 h 58
|
21/7 à 5 h 37
|
Derniers pas sur la lune |
|
114 h 53
|
21/7 à 8 h 32
|
Phase de sommeil |
|
121 h 40
|
21/7 à 15 h 19
|
Préparation au décollage |
|
124 h 22
|
21/7 à 17 h 54
|
Décollage du LEM de la Lune |
|
128 h 03
|
21/7 à 21 h 35
|
Amarrage du LEM et du CSM |
|
130 h 10
|
21/7 à 23 h 42
|
Largage du LEM |
|
135 h 24
|
22/7 à 4 h 56
|
Insertion sur une orbite de retour vers la Terre |
|
194 h 49
|
24/7 à 16 h 21
|
Largage du module de service |
|
195 h 04
|
24/7 à 16 h 36
|
Début de la rentrée atmosphérique |
|
195 h 19
|
24/7 à 16 h 51
|
Amerrissage de la capsule Apollo |
|
En cas d'échec
La mission
Apollo 11 était considérée comme risquée. L'un des aléas les
plus importants concernait le décollage depuis la Lune, car aucune
solution de secours n'était disponible en cas de défaillance du
système d'allumage du
moteur.
Apollo 11 était intrinsèquement plus risquée que les missions
suivantes car il n'y avait eu aucune répétition de l'atterrissage
proprement dit. Aussi, un discours, qui devait être lu par le
président Nixon, avait été préparé par
William
Safire, pour le cas où la mission aurait échoué et l'équipage
aurait péri (ce discours est aujourd'hui conservé à la
Richard
Nixon Presidential Library and Museum). Il était prévu que le
président appelle l'épouse de chacun des trois astronautes
66,
67.
Retransmission
en mondovision
Article détaillé :
Mondovision.
Pour ce premier atterrissage sur la
Lune, la NASA renforce considérablement les moyens mis en œuvre
pour la retransmission des images de la mission vers la Terre. Les
antennes
paraboliques de 64 mètres de
Goldstone
en
Californie
et de
Parks
en
Australie
sont chargées de réceptionner les signaux vidéo émis depuis la
surface de la Lune. Celles-ci permettent de gagner 8 à 10
dB
par rapport aux antennes de 26 mètres utilisées jusque-là
pour les missions Apollo. Pour faire face aux conditions d'éclairage
extrêmes rencontrées sur la Lune, la caméra mise en œuvre pour
filmer les astronautes à sa surface utilise un tube mis au point par
les militaires américains et couvert par le secret défense. La
caméra est fixée à l'extérieur du module lunaire dans le MESA
(
Modularized Equipment Stowage Assembly), un compartiment
contenant des équipements utilisés par les astronautes. Armstrong
devait abaisser ce compartiment depuis la plateforme pour que la
caméra puisse filmer sa descente vers le sol lunaire. Une fois ces
images prises, la caméra était détachée de son support et fixée
sur un trépied pour filmer l'activité des astronautes au sol
68.
Les premiers pas sur la Lune sont retransmis en direct sur l'ensemble
de la planète et sont suivis par environ 600 millions de
téléspectateurs
69,
70,
71
et d'auditeurs qui ont suivi l'atterrissage et la marche du premier
Homme sur la Lune. L'audience est de près de 20 % de la
population mondiale qui était de 3,5 milliards d'humain à l'époque
(un taux qui ne sera dépassé qu'en 2011 par le
Mariage
du prince William et de Catherine Middleton avec près de 30 %
de la population mondiale). Trente-six chaînes de télévision sont
présentes au centre de Houston, dont celle de la télévision
publique roumaine, seul pays du
bloc
de l'Est présent. La salle de presse de Houston a accueilli
3 497 journalistes accrédités dont des délégations
étrangères composés de 111 journalistes japonais, 80 italiens, 64
britanniques, 57 français, 44 allemands, 38 argentins, 38 mexicains,
32 canadiens, 21 australiens, 20 espagnols et 19 brésiliens. Les
images et sons en provenance de l'Eagle depuis la
mer
de la Tranquillité sont récupérés par le
Goldstone
Deep Space Communications Complex.
Les vidéos, en noir et blanc, tournées durant la mission Apollo 11,
ont été transmises de la Lune à la Terre par signal radio en
SSTV,
un signal de faible qualité, et à une époque où la technique
vidéo ne permettait pas une grande qualité d'image. Les données
étaient reçues par des
radiotélescopes
situés en Australie et en Californie et enregistrées au sol sous
forme de données brutes sur des bandes d'un pouce. Les images
diffusées en direct durant la mission ont été obtenues en filmant
les moniteurs sur Terre avec des caméras de télévision, après
démodulation du signal, et envoyées par satellite aux stations de
télévision. Ce sont ces « copies à la qualité dégradée »
qui sont utilisées couramment par la suite. En août 2006, la NASA,
qui tente de restaurer des vidéos de meilleure qualité, annonce
qu'elle ne dispose plus des cassettes de bande magnétique d'origine
contenant les vidéos et les télémesures d'origine de la mission
Apollo 11 et que les seuls enregistrements disponibles résultent des
conversions dans des formats plus récents des copies en version
dégradée. L'agence spatiale nomme une équipe
72
de six personnes, qui est dirigée par l'ingénieur Richard Nafzger
et comprend Stan Lebar (81 ans en 2006), ancien responsable des
images pour Apollo 11 (tous deux sont à la retraite) et qui est
chargée de retrouver les bandes d'origine
73.
Après avoir tenté de retrouver les bandes originales de meilleure
qualité, La NASA annonce, lors d'une conférence de presse le 16
juillet 2009, que les bandes originales ont vraisemblablement été
effacées pour être réutilisées, comme il était courant à
l'époque. Cependant, des copies vidéo à la qualité moins dégradée
(avant transfert par satellite) sont retrouvées. Ces images sont
restaurées en 2009 sur une durée de trois heures et un montage des
moments forts de la mission est présenté pour la première fois au
public le 6 octobre 2010 en Australie
74,
75,
76.
Résultats scientifiques
Étude des roches lunaires
Échantillon de roche lunaire conservé dans le laboratoire de
Houston.
Au retour de la mission les échantillons de roches et du sol lunaire
ramenés par l'équipage d'Apollo 11 sont stockés et examinés dans
le laboratoire LRL (
Lunar Receiving Laboratory) créé à cet
effet à
Houston
et conçu pour empêcher toute diffusion d'éventuels organismes
extraterrestres
Note
11. Des échantillons de roche lunaire sont confiés pour analyse
à 150 spécialistes scientifiques sans distinction de nationalité.
Les pierres lunaires de taille importante se révèlent être des
basaltes riches
en
fer et en
magnésium
qui se sont
cristallisés
il y a 3,57 à 3,84 milliards d'années. Ils sont très proches dans
leur composition des roches terrestres bien que plus riches en
titane :
cette particularité est à l'origine de la couleur plus foncée des
mers lunaires.
Leur existence constitue la preuve que la Lune est un corps
différencié
invalidant la théorie d'une Lune constituée du matériau primitif
du
Système
solaire défendue par
Urey.
Une des caractéristiques les plus frappantes est l'absence de
minéraux hydratés. La faible proportion en
sodium
a entrainé une grande fluidité des laves qui ont formé le basalte,
ce qui explique l'absence de relief à la surface des mers
lunaires
77,
78.
Mesures sismiques
Le sismomètre passif a été installé le 21 juillet 1969. Il a
fonctionné durant une journée lunaire complète, survécu à une
nuit lunaire mais est tombé en panne le 27 août 1969 à la suite
d'une défaillance du système de réception et de traitement des
commandes transmises depuis la Terre. L'instrument a été
opérationnel durant 21 jours (il ne fonctionnait pas durant la nuit
lunaire faute d'énergie). Les données fournies ont permis de
démontrer que l'activité sismique de la Lune était très faible :
la composante verticale du bruit de fond sismique est de 10 à 10 000
fois plus faible que celui de la Terre. Du fait des limitations du
prototype, dont la correction était planifié avant même le
débarquement sur la Lune, sur le sismomètre embarqué par
Apollo
12, aucune donnée exploitable n'a pu être obtenue sur la
structure interne de la Lune.
Tir laser vers un réflecteur lunaire depuis l'observatoire
McDonald.
Le rapport scientifique de la mission,
rédigé quelques mois après son achèvement, émet plusieurs
recommandations concernant le sismomètre
79 :
-
les phénomènes de
dilatation/contraction de la structure de l'étage de descente du
module lunaire resté sur la Lune ont été source d'un bruit de
fond qui a perturbé les mesures : il est recommandé pour les
missions suivantes que le sismomètre soit disposé le plus loin
possible du module lunaire ;
-
du fait de la faiblesse de la
sismicité de la Lune, il est nécessaire d'augmenter la sensibilité
de l'instrument ;
-
pour la même raison, il est recommandé de recourir à la
génération d'ondes sismiques artificielles en faisant s'écraser
sur la Lune l'étage Saturn ou le module de remontée du module
lunaire.
Mesure de la distance Terre-Lune à l'aide du réflecteur laser
Le réflecteur laser installé par l'équipage d'Apollo 11 est
utilisé de manière continue à compter de 1969 pour mesurer de
manière plus précise la distance entre la Terre et la Lune. Des
tirs laser sont effectués depuis plusieurs observatoires installés
sur Terre en direction des réflecteurs laser déposés par la
mission Apollo 11 ainsi que par les missions Apollo 14 et 15.
-
Au cours des premières années
la précision de la distance entre la Terre et la Lune est passée
grâce à ces tirs d'environ 500 mètres à 25 cm.
-
En améliorant les techniques
utilisées, de nouvelles mesures ont permis de ramener cette
incertitude à 16 cm en 1984.
-
-
Enfin depuis mi-2005 l'observatoire
du Point Apache au Nouveau-Mexique
a pris le relais en utilisant un équipement encore plus
perfectionné et effectue des mesures avec une précision inférieure
au millimètre81,82.
Galerie
Vidéos
-
L'atterrissage sur la Lune filmé par la caméra placée
dans l'habitacle face à un des deux hublots frontaux.
-
Les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune.
-
0:00
Enregistrement des paroles prononcées
par Neil Armstrong lors de son premier pas sur la LuneNote
12.
Photos
-
Aldrin près du drapeau américain.
-
Aldrin près d'un des pieds du module lunaire.
-
« Eagle a atterri » : édition du Washington
Post parue le lendemain des premiers pas des deux premiers
hommes sur la Lune.
-
Gros plan sur la plaque commémorative installée sur l'étage de
descente du module
lunaire resté sur la Lune.
-
Le président Richard
Nixon rend visite aux astronautes en quarantaine
après leur amerrissage.
-
Les gants d'entrainement de Buzz Aldrin, Apollo 11, exposé au
Kennedy Space Center.
Apollo 11 dans les médias
Documentaires
-
-
Le documentaire Apollo
11, réalisé par Todd Douglas Miller sorti aux États-Unis
le 8 mars 2019 et prévu pour septembre 2019 en France84,85,
utilise les images retrouvées par Dan Rooney et son équipe dans
les archives de la Nasa parmi les 279 bandes de 16, 35, 65 et 70 mm,
la plupart inédites. Avec une restauration de ces images et seule
l'utilisation de la voix de Walter
Cronkite et des échanges radio entre les astronautes et le
centre spatial à Houston, le documentaire montre de façon fluide
les dessous de la mission86.
Œuvres biographiques
-
L'expédition
d'Apollo 11 fait l'objet d'un roman de
Norman
Mailer,
Bivouac sur la Lune (
Of a Fire on the Moon)
et d'une version enrichie de photographie
Moonfire87.
-
-
First
Man : film de Damien
Chazelle sorti en 2018, basé sur la vie de Neil
Armstrong et la mission Apollo 11.
Œuvres de fiction
Notes et références
Notes
-
↑
Initialement, le pygargue avait les rameaux dans son bec et les
serres tendues vers la Lune, mais la NASA choisit une image moins
agressive pour souligner le caractère pacifique du projet.
-
↑
Durant la phase finale d'atterrissage, la trajectoire du module
lunaire suit une pente de 16°. Si le Soleil éclaire le sol sous un
angle de 16°, il se trouve exactement dans l'axe de la trajectoire
et la lumière est réfléchie par le sol, rendant difficile
l'identification des reliefs.
-
↑
La NASA est sous pression car elle redoute que l'Union soviétique
parvienne à réaliser une première lunaire avant qu'une mission
Apollo se soit posée sur le sol lunaire. Par ailleurs les marges
disponibles pour tenir l'objectif fixé par le président Kennedy
(un homme sur la Lune avant la fin de la décennie) sont réduites.
-
↑
L'étage de la fusée reçoit une poussée supplémentaire grâce à
l'éjection des propergols non brûlés.
-
↑
Il s'agit du programme P65 qui ne sera jamais utilisé au cours des
missions Apollo.
-
-
↑
Pour l'anecdote, lundi est le jour de la Lune.
-
↑
Texte original :
« Here Men from the
planet earth first set foot upon the moon. July 1969 AD. We came in
peace for all mankind. »
-
↑
L'emplacement est choisi pour être suffisamment écarté du module
lunaire en particulier des moteurs de contrôle d'attitude placés
aux quatre coins de l'étage de remontée.
-
↑
Le planétologue
Eugene
M. Shoemaker avait estimé que le socle rocheux au niveau du
site d'atterrissage serait recouvert par une couche de régolithe
épaisse de 3 à 6 mètres.
-
↑
Ces mesures de précaution, extrêmes compte tenu des conditions
lunaires peu propices à la conservation de la vie, seront
abandonnées à partir de la mission
Apollo
15.
-
↑
That's one small step for (a) man (lors de la
transmission en direct, par suite d'une légère perturbation,
l'article « a » s'est perdu. Il fut cependant
réintroduit dans le compte rendu officiel de la mission.), one
giant leap for mankind. En français : « C'est un
petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l'humanité ».
Références
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(en) Tim Furniss,
One Small Step: The
Apollo Missions, the Astronauts, the Aftermath,
Haynes, 1989, p. 27.
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↑
Joelle Nicolas,
La Station Laser Ultra Mobile de l'obtention
d'une exactitude centimétrique des mesures à des applications en
océanographie et géodésie spatiales (thèse), 2000
(lire
en ligne [archive]),
p. 16-23.
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Brooks, Courtney G.; Grimwood, James M.; Swenson, Loyd S. Jr.
(1979). Chariots for Apollo: A History of Manned Lunar Spacecraft
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116
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↑
Franck Ferrand, «
Ils
ont marché sur la Lune »,
Historia,
n
os 871-872, juillet-août 2019, p. 94-98.
-
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↑
Le débriefing sur Terre révèlera qu'il restait 45 secondes, en
raison d'une imprécision de mesure de la jauge.
-
-
-
-
↑
Domitille Farret d'Astiès,
« On
a communié sur la Lune » [archive],
sur Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la
spiritualité et le lifestyle, 16 juillet 2019
(consulté
le 19 juillet 2019)
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↑
(en-GB) Matthew Cresswell,
« How
Buzz Aldrin's communion on the moon was hushed up »,
The Guardian, 13 septembre 2012
(ISSN 0261-3077,
lire
en ligne [archive],
consulté le 19 juillet 2019)
-
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↑
Philippe Henarejos,
Ils ont marché sur la Lune : le
récit inédit des explorations Apollo, Paris, Belin, août
2018, 510 p.
(ISBN 978-2-410-00072-6),
p. 34
-
-
-
-
↑
Ils ont marché sur la Lune, de Philippe Henarejos, Editions
Belin, page 33.
-
↑
Si le monde entendit Neil Armstrong dire "That's one small step
for man; one giant leap for mankind", comme Andrew Chaikin l'a
expliqué dans "A Man on the Moon", Neil a indiqué après
la mission qu'il avait bien prévu de dire 'one small step for a
man' et cru qu'il l'avait fait. Il a constaté que le 'a' était
effectivement inaudible dans les enregistrements mais le point
important est que le monde a parfaitement compris le sens de la
phrase. [...] La retranscription " That's one small step for
(a) man; one giant leap for mankind" respecte l'intention de
Neil. Traduit de l'anglais depuis le site de la NASA :
One
Small Step [archive].
-
↑
C'est bien « C'est un petit pas pour un homme » et non
« pour l'Homme » comme précisé par le biographe
officiel de Neil Armstrong, James R. Hansen : Armstrong voulait
dire « That's one small step for A man, one giant leap for
mankind », traduit en "C'est un petit pas pour un homme,
un bond de géant pour l'Humanité". Cette déclaration « un
homme » est en accord avec la modestie de Neil Armstrong qui a
d'ailleurs déclaré à propos de cette phrase « J'y ai pensé
après l'alunissage » (
Ils ont marché sur la Lune, de
Philippe Henarejos, Editions Belin, page 35).
-
↑
(en) Ronald Weber,
Seeing earth: literary
responses to space exploration, Ohio University Press,
p. 39.
-
-
-
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-
-
-
↑
Buzz Aldrin, conférence Apollo du 18 juillet 2015 à Cap Kennedy.
-
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-
-
-
-
↑
Voir l'article de Sandrine Marques, « « Moonwalk One » :
un petit pas pour Armstrong, un grand film »,
Le Monde,
30 juillet 2014, p. 12.
-
-
-
-
-
↑
https://www.imdb.com/title/tt0115560/plotsummary?ref_=tt_ov_pl [archive].
Annexes
Sources et
bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet
article.
- Rapports et documents officiels
antérieurs à la mission
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(en) NASA -
Centre spatial Johnson,
Apollo 11 mission
report, novembre 1969, 109 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF]).
Rapport à
destination des responsables de la NASA décrivant la mission Apollo
11 avant son lancement (document no JSC07904).
-
Dossier de
présentation à la presse de la mission Apollo 11 (document NASA
no Special Publication-4214).
-
(en) General Electric,
EASEP Handbook for
Apollo 11 flight crew, 1969, 35 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Manuel décrivant
les instruments scientifiques emportés à la surface de la Lune
(EASEP)
-
(en) NASA,
Apollo operation handbook Block
II spacecraft : Volume 1 Spacecraft description,
1969, 978 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Manuel utilisateur
du module de commande et de service bloc 2
-
(en) North American Rockwell Corp.,
Apollo
Spacecraft News Reference, 1979, 350 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Description
détaillée mais non technique du module de commande et de service
-
Description
détaillée mais non technique du module lunaire
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(en) Société Grumman,
Apollo Operations
Handbook, Lunar Module, LM 10 and Subsequent, vol. 1 :
Subsystems Data, 1970, 804 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Description des
sous-systèmes du module lunaire
-
(en) Société Grumman,
Apollo Operations
Handbook, Lunar Module, LM 10 and Subsequent, vol. 2 :
Operational Procedures, 1971, 974 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Procédures du
module lunaire
-
(en) F. V. Bennett,
Apollo Experience
Report - Mission Planning for Lunar Module Descent and Ascent,
1972, 49 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF]).
Définition et analyse postérieure des
trajectoires de descente et de remontée du module lunaire Apollo 11
et 12 (document NASA n° TM X-58040)
- Rapports et documents officiels
postérieurs à la mission
-
(en) NASA
- Centre spatial Johnson,
Apollo 11 mission
report, novembre 1969, 359 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Rapport post
mission décrivant son déroulement, ses performances, les anomalies
rencontrées, ... (MSC-00171)
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(en) NASA - Centre spatial Johnson,
Apollo
11 Technical Crew Debriefing, 31 juillet 1969, 156 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Débriefing de
l'équipage à l'issue de la mission Apollo 11 (interviews).
-
(en) NASA - Centre spatial Johnson,
Apollo
11 Preliminary Science Report, octobre 1969
(lire
en ligne [archive]
[PDF]).
Rapport
scientifique préliminaire de la mission Apollo 11.
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(en) NASA - Centre spatial Johnson,
Apollo
11 Lunar Sample Information Catalogue, février 1977,
478 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Catalogue des
roches lunaires collectées dans le cadre d'Apollo 11.
-
(en) NASA - Centre spatial Johnson,
Photogrammetric
Analysis Of Apollo 11 Imagery:New camera-station map with improved
locations, 2010
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Localisation des
différentes photos prises à la surface de la Lune prises lors de
la mission Apollo 11.
-
(en) NASA - Centre spatial Johnson,
Apollo
mission trajectory reconstruction and postflight analysis,
1970, 142 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Reconstruction de la trajectoire de
descente du module lunaire vers la surface de la Lune.
- Ouvrages et sites de la NASA
décrivant le déroulement de la mission
-
Portail regroupant
l'ensemble des documents officiels disponibles sur la mission dont
la transcription des échanges radios et une liste commentée des
photos prises.
-
Déroulement de la
mission Apollo 11 durant les phases de vol : transcription des
échanges radio associée à des explications de spécialistes.
-
(en) W. David Compton,
Where No Man Has
Gone Before: A History of Apollo Lunar Exploration Missions,
NASA, 1989
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Histoire du projet
scientifique associé au programme Apollo (document NASA no
Special Publication-4214).
.
- Autres ouvrages
-
Déroulement
détaillé d'une mission lunaire Apollo.
-
Déroulement
détaillé consacré uniquement à la phase de séjour sur la Lune
des missions Apollo avec nombreuses illustrations, contexte
géologique détaillé et quelques développements sur les missions
robotiques de cette période.
-
Ouvrage de
référence des principaux faits et dates des missions Apollo.
.
-
Un grand nombre de
statistiques sur le programme Apollo (NASA SP-2000-4029)
-
(en) David A. Mindell,
Digital Apollo Human
and Machine in Spaceflight, The MIT Press, 2008
(ISBN 978-0-2621-3497-2)
Histoire de la conception des systèmes
informatiques embarqués du programme Apollo
Documentaires
Articles connexes
Liens externes
-
Ressources relatives à l'astronomie
Dans d’autres
langues
wikipédia
à jour au 22 juillet 2019 à
23:58 – après la diffusion
d’inédits sur la 4 . ce soir -là
Apollo 11
Buzz Aldrin aux pieds du
LEM.
Apollo 11 est une mission du
programme
spatial américain Apollo au cours de laquelle, pour la
première fois, des hommes marchent sur la
Lune,
le
21 juillet
1969,
à 2 h 56
UTC
(dimanche
20
juillet 1969
21 h 56 à Houston, lundi
21
juillet 1969
3 h 56
UTC+1
en France). L'
agence
spatiale américaine, la
NASA,
remplit ainsi l'objectif fixé par le
président
John
F. Kennedy en
1961
de poser un équipage sain et sauf sur la Lune avant la fin des
années 1960
dans le but de démontrer la supériorité des
États-Unis
sur l'
Union
soviétique mise à mal par les succès soviétiques au début de
l'
ère
spatiale dans le contexte de la
guerre
froide qui oppose ces deux pays. Ce défi est lancé alors que la
NASA n'a pas encore placé en orbite un seul
astronaute.
Le projet aboutit grâce à une mobilisation de moyens humains et
financiers considérables, ce qui permet à l'agence spatiale de
rattraper son retard sur le programme spatial soviétique, puis de
dépasser celui-ci.
Apollo 11 est l'aboutissement d'une série de missions qui
permettent la mise au point des techniques spatiales nécessaires,
des vaisseaux spatiaux et d'un
lanceur
géant ainsi que la reconnaissance des sites d'atterrissage sur la
Lune. C'est la troisième mission habitée à s'approcher de la Lune,
après
Apollo 8
et
Apollo 10,
et la cinquième mission avec équipage du
programme
Apollo. Le vaisseau spatial emportant l'équipage est lancé
depuis le
centre
spatial Kennedy le
16
juillet 1969
par la fusée géante
Saturn
V développée pour ce programme. Elle emporte un équipage
composé de
Neil
Armstrong, commandant de la mission et pilote du
module
lunaire, de
Buzz
Aldrin, qui accompagne Armstrong sur le sol lunaire, et de
Michael
Collins, pilote du
module
de commande et de service qui restera en orbite lunaire.
Armstrong et Aldrin, après un alunissage comportant quelques
péripéties, séjournent 21 heures et 36 minutes à la
surface de la Lune et effectuent une
sortie
extravéhiculaire unique d'une durée de 2 heures et
31 minutes. Après avoir redécollé et réalisé un
rendez-vous
en orbite lunaire avec le module de commande et de service, le
vaisseau Apollo reprend le chemin de la Terre et
amerrit
sans incident dans l'
océan
Pacifique à l'issue d'un vol qui aura duré 8 jours,
3 heures et 18 minutes.
Au cours de cette mission, 21,7 kilogrammes de
roche
et de
sol lunaire
sont collectés et plusieurs instruments scientifiques sont installés
sur la surface de notre satellite. Bien que l'objectif scientifique
d'Apollo 11 ait été limité par la durée du séjour sur la Lune et
la capacité d'emport réduite des vaisseaux spatiaux utilisés, la
mission fournit des résultats substantiels. Son déroulement, en
particulier les premiers pas sur la Lune filmés par une caméra
vidéo et retransmis en direct, constituent un événement suivi sur
toute la planète en
mondovision
par des centaines de millions de personnes.
Contexte
Le programme
Apollo
Article détaillé :
Programme
Apollo.
Le
programme
Apollo est lancé par le président
John
F. Kennedy lors de son
discours
du 25 mai 1961. Il fait suite au lancement du premier homme dans
l'espace par les
Soviétiques
(
Youri
Gagarine, 12 avril 1961). Le président Kennedy fixe comme
« objectif, avant la fin de cette décennie, de faire atterrir
un homme sur la Lune et le ramener sain et sauf sur Terre ». Il
s'agit de démontrer la supériorité des
États-Unis
sur l'
Union
soviétique dans le domaine spatial, devenu un enjeu politique
dans le contexte de la
guerre
froide qui oppose les deux
superpuissances
de l'époque. L'objectif est particulièrement ambitieux car, à
cette date, aucun
vol
orbital habité américain n'a encore été réalisé. Pour
atteindre le but fixé par le président, l'
agence
spatiale américaine, la
NASA,
lance plusieurs programmes spatiaux destinés à préparer les
futures expéditions lunaires : le
programme
Gemini pour mettre au point les techniques de rendez-vous
spatial et des programmes de reconnaissance (
programme
Surveyor,
Ranger,
etc.) pour, entre autres, cartographier les zones d'atterrissage et
déterminer la consistance du sol lunaire. Pour atteindre la Lune,
les responsables finissent par se rallier à la méthode audacieuse
du
rendez-vous
en orbite lunaire, qui nécessite de disposer de deux vaisseaux
spatiaux, dont le
module
lunaire destiné à l'atterrissage sur la Lune. La fusée géante
de 3 000 tonnes
Saturn
V, capable de placer en orbite basse 118 tonnes, est
développée pour lancer les véhicules de l'expédition lunaire. Le
programme draine un budget considérable (135 milliards de
dollars
US valeur 2005) et mobilise jusqu'à 400 000 personnes.
L'incendie au sol du vaisseau spatial
Apollo
1, dont l'équipage périt brûlé, entraîne un report de
près de deux ans du calendrier.
Les missions spatiales préparatoires : d'Apollo 7 à Apollo 10
Après plusieurs missions sans équipage destinées à tester en
orbite terrestre basse la fusée
Saturn
V et les deux vaisseaux spatiaux, la NASA lance dans un laps de
temps très court de 7 mois quatre missions avec équipage qui
permettent d'achever la qualification des vaisseaux en effectuant une
répétition des différentes phases d'une mission lunaire hormis
l'atterrissage. Toutes ces missions se déroulent sans anomalie
majeure :
-
Apollo
7 (octobre 1968) est la première mission habitée du programme
Apollo. Son but est de valider les modifications effectuées
sur le vaisseau spatial à la suite de l'incendie d’
Apollo
1 (CMS version 2). Une fusée
Saturn
IB est utilisée car le
module
lunaire ne fait pas partie de l'expédition. Au cours de son
séjour en orbite, l’équipage répète les manœuvres qui seront
effectuées lors des missions lunaires
1.
-
Apollo
8 (décembre 1968) est le premier vol habité à quitter
l’orbite terrestre. À ce stade d'avancement du programme, il
s'agit d'une mission risquée car une défaillance du moteur du
vaisseau Apollo au moment de sa mise en orbite lunaire ou de son
injection sur la trajectoire de retour aurait pu être fatale à
l'équipage, d'autant que le module lunaire a été remplacé par
une maquette. Mais les dirigeants de la NASA redoutent un coup
d'éclat des Soviétiques pour la fin de l'année et décident de
courir le risque. Les astronautes font au total 10
révolutions
autour de la Lune. Durant ce vol, ils réalisent de nombreux clichés
de la Lune dont le premier lever de Terre. Apollo 8 permet pour la
première fois à un homme d'observer directement la « face
cachée » de la Lune. L'une des tâches assignées à
l'équipage consistait à effectuer une reconnaissance
photographique de la surface lunaire, notamment de la
mer
de la Tranquillité où doit se poser Apollo 11
2.
-
Apollo
9 (mars 1969) constitue le premier essai en vol de l’ensemble
des équipements prévus pour une mission lunaire : fusée
Saturn V, module lunaire et vaisseau Apollo. Les astronautes
effectuent toutes les manœuvres de la mission lunaire tout en
restant en orbite terrestre. Le module lunaire simule un
atterrissage puis réalise le premier rendez-vous réel avec le
vaisseau Apollo. Les astronautes effectuent également une
sortie
extravéhiculaire de 56 minutes pour simuler le transfert
d'équipage du module lunaire au vaisseau Apollo en passant par
l'extérieur (manœuvre de secours mise en œuvre en cas d'amarrage
infructueux entre les deux vaisseaux). En outre, ils testent
l'utilisation du module lunaire comme « canot de sauvetage »
dans la perspective d'une défaillance du vaisseau Apollo
3.
-
Avant le lancement d'Apollo
10 (mai 1969) les dirigeants de la NASA ont envisagé que cette
mission soit celle du premier atterrissage sur le sol lunaire, car
l'ensemble des véhicules et des manœuvres ont été testés sans
qu'aucun problème majeur n'ait été détecté. Mais, dans la
mesure où les Soviétiques ne semblent pas préparer de mission
d'éclat, ils préférèrent opter pour une dernière répétition
au réalisme encore plus poussé. Une fois le train spatial placé
en orbite autour de la Lune, le module lunaire, surnommé
« Snoopy », entame la descente vers le sol lunaire qui
est interrompue à 15,6 km de la surface. Après avoir largué
l'étage de descente non sans quelques difficultés dues à une
erreur de procédure, le LEM réalisa un rendez-vous avec le
vaisseau Apollo4.
L'équipage d'Apollo 11
Les trois astronautes de l'équipage
Apollo 11 se familiarisent avec la disposition des équipements à
l'intérieur du
module
de commande.
Armstrong avant une séance d'entraînement avec le
LLRV.
L'équipage d'Apollo 11 est composé de trois astronautes qui ont
tous déjà au moins un vol à leur actif :
Neil
Armstrong, qui commande la mission et qui doit piloter le
module
lunaire jusqu'à la surface lunaire,
Buzz
Aldrin, deuxième membre de l'équipage à aller sur le sol
lunaire, et
Michael
Collins qui est le pilote du
module
de commande.
En cas de défaillance de l'équipage titulaire avant l'envol
(maladie, accident…), celui-ci doit être remplacé par
Jim
Lovell (commandant),
Fred
Haise (copilote du
module
lunaire) et
Bill
Anders (pilote du
module
de commande).
L'insigne choisi
pour la mission représente un
pygargue,
emblème des États-Unis, portant des rameaux d'olivier dans ses
serres
Note
1,
8.
Support au sol
Durant le déroulement de la mission, plusieurs équipes
installées au
centre
de contrôle des vols habités à
Houston
se relaient 24 heures sur 24 pour surveiller le fonctionnement des
vaisseaux et fournir des informations permettant à l'équipage
d'accomplir sa mission. Les responsables au sol de la mission,
chargés de prendre les décisions importantes, sont Cliff
Charlesworth (lancement et
activité
extravéhiculaire),
Glynn
Lunney,
Gene
Kranz (atterrissage sur la Lune) et Milt Windler. Le contact
entre l'équipe au sol et l'équipage est assuré par des astronautes
baptisés CAPCOM (
Capsule Communicator, interlocuteur
vaisseau). Ils sont chargés de transmettre les instructions des
techniciens et des scientifiques au sol et de répondre aux demandes
de l'équipage. Les CAPCOM d'Apollo 11 sont
Charles
Moss Duke, Jr.,
Ronald
Evans,
Owen
Garriott (CAPCOM),
Don
L. Lind,
Ken
Mattingly,
Bruce
McCandless II,
Harrison
Schmitt,
Bill
Pogue,
Jack
Swigert.
Les objectifs de la mission Apollo 11
L'équipage d'Apollo 11 le 24 mai 1969.
De gauche à droite, Buzz Aldrin, Neil Armstrong et Michael Collins.
Saturn V sur son pas de tir le 11 juillet 1969. Le système
d'accès mobile est retiré pour un test du compte à rebours.
Apollo 11 est la première mission Apollo à poser des hommes sur
le sol lunaire. Même si une partie de son déroulement a fait
l'objet d'une répétition au cours du vol
Apollo
10, des phases cruciales comme l'atterrissage et le décollage de
la Lune, ainsi que l'utilisation de la combinaison spatiale sur le
sol lunaire, n'ont encore jamais été réalisées et présentent des
risques importants. Dans ce contexte, la recherche scientifique joue
un rôle secondaire dans la mission : l'équipage d'Apollo 11 a
pour objectif principal de réaliser une
sortie
extravéhiculaire sur le sol lunaire et de revenir sain et sauf
sur Terre. Il aura ainsi atteint le but fixé par le
président
John
F. Kennedy dans son
discours
du
25 mai
1961 : déposer
un homme sur la Lune et revenir sur Terre, avant la fin de la
décennie.
Les objectifs secondaires de la mission
sont
9 :
-
fournir des éléments
permettant de valider les solutions techniques retenues pour
l'atterrissage lunaire (examen du train d'atterrissage), le séjour
sur la Lune et les sorties extravéhiculaires ;
-
évaluer les capacités et les
limitations d'un équipage humain se déplaçant sur le sol
lunaire ;
-
-
collecter des échantillons du
sol et des roches lunaires à proximité immédiate du module
lunaire, tester la résistance mécanique du sol, évaluer la
visibilité ;
-
déployer quatre instruments
scientifiques puis récupérer les résultats de deux des
expériences :
-
Le
sismomètre
passif est un des deux composants de l'
Early
Apollo Scientific Experiments Package. Il s'agit d'un prototype
de l'instrument qui fera partie de la suite instrumentale
ALSEP
des quatre missions Apollo suivantes. Cet équipement d'une masse
de 47,7 kg comporte 3 capteurs à longue période (15
secondes) disposés orthogonalement pour mesurer les déplacements
de la surface à fois dans le plan vertical et horizontal et un
capteur à courte période pour mesurer les déplacements verticaux
à haute fréquence (période de résonance de 1 seconde).
L'instrument comprend un système de télécommunications qui
permet de recevoir une quinzaine de types d'instruction préparés
par les scientifiques sur Terre et de transmettre les données
sismiques recueillies vers les stations terrestres. L'étalonnage
de l'instrument (verticalité des sismomètres avec une précision
de 2 secondes d'arc) est effectuée depuis la Terre en agissant sur
des moteurs télécommandés
10.
L'instrument est alimenté en énergie par deux panneaux solaires
qui fournissent jusqu'à 46 watts d'électricité. Durant la
longue nuit lunaire où la température chute à −170 °C,
l'instrument est maintenu à une température supérieure à −54 °C
grâce à la décomposition radioactive de deux pastilles de
34 grammes de
plutonium
238 qui génèrent 15 watts de chaleur
11.
-
Le
réflecteur
laser est le deuxième composant de l'EALSEP. Il s'agit d'un
dispositif optique passif qui permet de réfléchir une impulsion
lumineuse dans la direction exacte de sa source. Un faisceau
lumineux homogène et concentré est émis à l'aide d'un laser
vers l'emplacement du rétroréflecteur ; en mesurant le temps
mis par ce rayon pour revenir vers sa source, on peut déterminer
avec une grande précision la distance entre l'émetteur et le
réflecteur
12.
En mesurant la distance Terre-Lune avec une précision qui devrait
atteindre 15 cm au lieu des 500 mètres à la date de
l'expérience, les scientifiques devraient obtenir de manière
indirecte de nombreuses informations sur la Terre telles que
l'évolution de sa vitesse de rotation, le déplacement des pôles
ainsi que sur la physique de la Lune (
libration,
déplacement du centre de masse, taille et forme)
13.
Le réflecteur installé par l'équipage d'Apollo 11 comporte 100
coins de cube en quartz de 3,8 cm de diamètre disposés en 10
rangées de 10
14.
-
un collecteur de particules du
vent solaire
SWC (
Solar Wind Collector) ;
-
un détecteur de rayons
cosmiques.
Sélection du site d'atterrissage
Le site d'atterrissage d'Apollo 11 photographié par la sonde LRO
en 2012 : on peut distinguer le module lunaire, des traces de
pas et certains équipements installés par l'équipage.
Le site
d'atterrissage sur la Lune devait répondre à un grand nombre de
contraintes
15 :
-
le site doit se situer sur la
face de la Lune visible depuis la Terre pour permettre les échanges
radio entre l'expédition et le contrôle au sol et sur la partie
éclairée de celle-ci ;
-
la quantité de carburant
consommée par les vaisseaux Apollo durant les manœuvres lunaires
est d'autant plus importante que la
latitude
du site d'atterrissage est élevée. La latitude du site retenu est
pour cette raison inférieure à 5° ;
-
la zone d'atterrissage ne doit
pas être cernée de falaises, de reliefs trop élevés ou de
cratères profonds qui pourraient fausser les mesures du radar
d'atterrissage du module lunaire chargé de déterminer l'altitude
du vaisseau ;
-
la zone d'atterrissage ne doit
pas comporter un trop grand nombre de cratères, ni de rochers et la
pente doit être inférieure à 2 % pour limiter le risque d'un
atterrissage violent qui pourrait interdire le décollage et être
donc fatal à l'équipage ;
-
pour
que le pilote du module lunaire puisse repérer le site retenu pour
l'atterrissage, il doit bénéficier de conditions d'éclairage très
particulières : le Soleil doit éclairer le sol depuis l'est
sous un angle compris entre 4° et 14° pour que les ombres des
cratères permettent à l'équipage d'identifier ceux-ci
Note
2. La
fenêtre
de lancement résultante est de 16 heures tous les 29,5 jours
pour un site d'atterrissage donné (l'élévation du Soleil change à
une vitesse de 0,5° par heure) ;
-
les responsables du programme
souhaitent disposer de plusieurs fenêtres de lancement par mois,
pour limiter le décalage du calendrier de lancement en cas de
report du tir pour des raisons techniquesNote
3. Le site d'atterrissage primaire doit donc se situer à l'est
pour qu'un ou plusieurs sites de rechange puissent être trouvés
plus à l'ouest.
Trente sites
d'atterrissage avaient été passés en revue par un comité de
sélection interne de la NASA en s'appuyant sur les observations
réalisées à l'aide de
télescopes
terrestres. Les sondes lunaires du
programme
Lunar Orbiter ont effectué entre 1966 et 1967 une
reconnaissance photographique de la Lune des sites présélectionnés.
Un seul site, situé dans la
mer
de la Tranquillité, parvient à satisfaire l'ensemble des
contraintes énoncées ci-dessus
15.
Le vaisseau
Apollo
Articles détaillés :
Module
de commande et de service Apollo et
Module
lunaire Apollo.
L'équipage d'Apollo 11 embarque à bord d'un vaisseau formé d'un
ensemble de quatre modules distincts (cf. Schéma 1, ci-dessous).
-
D'une part le
module
de commande et de service Apollo (CSM,
acronyme
de
Command and Service Module), de plus de 30 tonnes,
qui transporte les astronautes à l'aller et au retour, et qui est
lui-même composé du module de commande (CM,
Command module),
dans lequel les trois astronautes séjournent durant la mission,
sauf lorsque deux d'entre eux descendent sur la Lune, et du module
de service (SM,
Service Module) dans lequel sont regroupés
presque tous les équipements nécessaires à la survie de
l'équipage : moteur de propulsion principal, sources
d'énergie, oxygène, eau. Le module de commande et de service a été
baptisé « Columbia » en référence au roman
De
la Terre à la Lune de
Jules
Verne, mais également à la
figure
mythique éponyme des États-Unis
16
Michael Collins indiqua ultérieurement
17
que c'était également en référence à
Christophe
Colomb. Son indicatif radio est
Odyssey.
-
D'autre part, le module
lunaire Apollo (LM, Lunar Module), utilisé uniquement à
proximité de la Lune par deux des astronautes pour descendre,
séjourner à la surface puis remonter en orbite avant de s'amarrer
au module de commande et de service. Le module lunaire est lui-même
composé de deux étages : un étage de descente permettant
d'atterrir sur la Lune et servant par ailleurs de plate-forme de
lancement au deuxième étage, et l'étage de remontée, qui ramène
les astronautes au vaisseau Apollo en orbite à la fin de leur
séjour sur la Lune. Le module lunaire a été baptisé « Aigle »
en référence à l'insigne de la mission. Son indicatif radio est
Aquarius.
Schéma 1 - Les quatre modules formant le vaisseau spatial
lancé vers la Lune .
Étage de descente du module lunaire :
0 Jupe inférieure du module de descente -
1 Train
d'atterrissage -
2 Échelle -
3 Plateforme.
Étage
de remontée du module lunaire :
4 Écoutille -
5
Propulseurs contrôle d'attitude -
6 Antenne
bande
S -
7 Antenne bande S orientable -
8 Antenne du
radar de rendez-vous -
9 Hublot utilisé pour le rendez-vous
orbital lunaire -
10 Antenne VHF -
11 Cible utilisée
pour l'amarrage -
12 Écoutille supérieure.
Module de
commande :
A Compartiment équipage -
G
Bouclier thermique -
H Hublots -
I Tunnel de
communication.
Module de service :
B Radiateurs
des piles à combustible -
C Propulseurs contrôle d'attitude
-
D Radiateurs du système de contrôle de l'environnement -
E
Antennes grand gain orientables -
F Tuyère du moteur
principal.
Les quatre modules qui composent ces deux vaisseaux sont :
Le module de commande et de service Apollo (CSM).
Schéma de la partie avant de la cabine du module lunaire Apollo.
Le lanceur
Saturn V
Saturn V SA-506, le lanceur d'Apollo 11, est convoyé du
Vehicle
Assembly Building vers le
complexe
de lancement 39.
Le vaisseau Apollo est placé en orbite par le
lanceur
géant
Saturn V
développé par la
NASA
pour le
Programme
Apollo. Cette énorme fusée d'un peu plus de 3 000 tonnes,
haute de 110,6 m et d'un diamètre de 10,1 m est capable de
placer 140 tonnes en
orbite
terrestre basse20,
21.
C'est le troisième
lanceur
(aprés l'Atlas-Centaur et la Saturn 1) mettant en œuvre des moteurs
brûlant le mélange cryogénique performant d'
hydrogène
et d'
oxygène
liquides. Il reste en 2019 le lanceur le plus puissant (
charge
utile) jamais développé. Saturn
V
est le dernier représentant de la famille de lanceurs
Saturn,
développée à compter de 1960 pour mettre au point progressivement
les différents composants de la fusée géante. La fusée est en
grande partie le résultat de travaux antérieurs menés par le
motoriste
Rocketdyne
sur la propulsion cryotechnique
oxygène/
hydrogène
et les moteurs de forte puissance. Le développement de la fusée est
placée sous la responsabilité du
Centre
de vol spatial Marshall (MSFC) à
Huntsville,
en
Alabama,
dirigé par
Wernher
von Braun avec une forte implication des sociétés
Boeing,
North
American Aviation,
Douglas
Aircraft Company et
IBM.
Les caractéristiques de la fusée Saturn V sont étroitement liées
au scénario retenu pour l'envoi d'un équipage sur le sol lunaire
(
rendez-vous
en orbite lunaire). La puissance de Saturn V lui permet de lancer
une
charge
utile de 45 tonnes vers la Lune qui correspond au poids
cumulé des vaisseaux
module
lunaire Apollo et
Module
de commande et de service Apollo22.
Déroulement de la mission
Décollage
Le
16
juillet 1969
à 13 h 32 UTC (9 h 32 heure locale) le lanceur
Saturn V, pesant
plus de 3 000 tonnes, décolle du
complexe
de lancement 39 de
Cap
Canaveral. Près d'un million de personnes ont fait le
déplacement pour assister à cet événement. Après une phase
propulsée sans incident le troisième étage de la fusée Saturn V,
le
module
de commande et de service (CSM) et le
module
lunaire (LEM) se placent en
orbite
basse autour de la Terre pour attendre que le positionnement
relatif de la fusée, de la Terre et de la Lune permettent d'arriver
à proximité de la Lune à la distance et au moment prévus. Deux
heures trente plus tard conformément au planning et alors que le
vaisseau Apollo a effectué une révolution et demi autour de la
Terre, le troisième étage est rallumé durant six minutes (manœuvre
de TLI
Translunar
Injection) pour permettre au « train spatial » de
s'arracher à l'attraction terrestre et le placer sur une trajectoire
qui doit le conduire à proximité de la Lune.
Le transit entre la Terre et la Lune
Environ une
demi-heure après cette manœuvre, le module de commande et de
service (CSM) se détache du reste du train spatial puis pivote de
180° pour venir s'arrimer avec le module lunaire (Le LEM, surnommé
« Eagle ») dans son carénage. Après avoir vérifié
l'arrimage des deux vaisseaux et pressurisé le LEM, les astronautes
déclenchent par
pyrotechnie
la détente des ressorts situés dans le carénage du LEM :
ceux-ci écartent le LEM et le CSM du troisième étage de la fusée
Saturn à une vitesse d'environ 30 cm/s. Le troisième étage va
alors entamer une trajectoire divergente
Note
4 qui le place en orbite autour du
Soleil23.
Après un trajet de trois jours (72 heures), le vaisseau Apollo
se
place en orbite lunaire.
Après avoir stabilisé son orbite au cours de treize
révolutions
autour de la Lune, le vaisseau Apollo se scinde en deux :
Collins reste seul dans le CSM restant en orbite, pendant
qu'Armstrong et Aldrin entament sa descente vers le sol lunaire dans
le module lunaire
Eagle.
Atterrissage du module lunaire Eagle
Les différentes phases de la descente vers le sol lunaire
Les différentes phases de la descente du module lunaire vers le
sol lunaire.
Pour économiser les propergols de
l’étage de descente du module lunaire, la trajectoire de la
descente est découpée en plusieurs phases. Le module lunaire, quand
il se sépare du CSM, se trouve sur une orbite circulaire à environ
110 kilomètres d'altitude. Il va dans un premier temps utiliser
brièvement sa propulsion pour abaisser son périgée à une altitude
de 15 km. Lorsque celle-ci est atteinte après avoir parcouru
une demi-orbite, commence la phase de freinage proprement dite. Le
module lunaire doit annuler sa vitesse qui est de 1 695 m/s
(6 000 km/h). Pour y parvenir le moteur est poussé à fond
de manière continue. Lorsque l'altitude n'est plus que de 12-13 km,
le radar d'atterrissage accroche le sol et se met à fournir des
informations (altitude, vitesse de déplacement) qui vont permettre à
l'équipage de vérifier que la trajectoire est correcte. Celle-ci
était jusque là extrapolée uniquement à partir de l'accélération
mesurée par la
centrale
à inertie. À 7 kilomètres du site d'atterrissage commence la
phase d'approche. Le module lunaire, qui était jusque là en
position horizontale pour diriger la poussée de son moteur à
l'opposé du sens de son déplacement, est progressivement redressé
en position verticale fournissant au pilote une meilleure vision du
terrain. Celui-ci peut ainsi localiser le point d'atterrissage auquel
conduit sa trajectoire actuelle grâce à une échelle gravée sur
son hublot graduée en degrés. Si le pilote juge que le terrain
n'est pas propice à un atterrissage ou qu’il ne correspond pas au
lieu prévu, il peut alors corriger l'angle d'approche en agissant
sur les commandes de vol par incrément de 0,5° dans le sens
vertical ou 2° en latéral
24.
Lorsque le module lunaire est descendu à une altitude de 150 mètres
ce qui le place théoriquement à une distance de 700 mètres du
lieu visé (point désigné sous le terme de
low gate),
démarre la phase d'atterrissage. Si la trajectoire a été
convenablement suivie, les vitesses horizontale et verticale sont
respectivement alors de 66 km/h et 18 km/h. La procédure
prévoit que le pilote prenne la main pour amener le module lunaire
au sol mais il peut, s'il le souhaite, laisser faire l'ordinateur de
bord qui dispose d'un programme de pilotage pour cette dernière
partie du vol
Note
5. En prenant en compte les différents aléas (phase de repérage
allongée de deux minutes, modification de la cible de dernière
minute de 500 mètres pour éviter un relief, mauvaise
combustion finale, jauge de propergol pessimiste), le pilote dispose
d'une marge de trente-deux secondes pour poser le module lunaire
avant l'épuisement des ergols. La dernière partie de la phase est
un déplacement horizontal à la manière d’un hélicoptère qui
permet à la fois d’annuler toutes les composantes de vitesse mais
également de mieux repérer les lieux. Des sondes situées sous les
semelles du train d’atterrissage prennent contact avec le sol
lunaire lorsque l'altitude est inférieure à 1,3 mètre et
transmettent l’information au pilote. Celui-ci doit alors couper le
moteur de descente pour éviter que le LEM ne rebondisse ou ne se
renverse
25.
Durant toute la descente l'
ordinateur
de bord gère le
pilote
automatique, assure la navigation et optimise la consommation de
carburant (optimisation sans laquelle il serait difficile de se poser
avec la faible quantité de carburant disponible). Sa puissance est
équivalente à celle d'une
calculatrice
bas de gamme des
années
2000Note
6,
26
Les péripéties de la descente d'Apollo 11 sur le sol lunaire
Durant la phase de descente, l'équipage est gêné par une alarme
« 1202 » émise par l'
ordinateur
de bord pouvant amener à l'annulation de la mission.
Steve
Bales (en),
25 ans, l'un des programmeurs de l'ordinateur de bord, présent dans
le centre de contrôle Houston, détermine que l'alarme correspond à
une saturation des capacités de l'ordinateur qui peut être ignorée,
et après 30 longues secondes Houston confirme que la mission peut se
poursuivre
27.
L'enquête effectuée par la suite révélera que la surcharge de
l'ordinateur était due à l'envoi à l'ordinateur de signaux par le
radar de rendez-vous à fréquence très rapprochée. Il y avait en
fait deux erreurs : d'une part la procédure fournie aux
astronautes indiquait à tort de laisser le radar de rendez-vous
allumé et d'autre part il y avait un défaut de conception dans
l'interface entre l'ordinateur et le radar de rendez-vous. Les
simulations réalisées n'avaient pas permis de détecter l'anomalie,
car l'ordinateur de rendez-vous n'était pas branché pour les
atterrissages. Le problème sera corrigé pour les missions
suivantes. Par ailleurs, des mesures seront prises (modification des
programmes de calcul de trajectoire et accroissement des corrections
de trajectoire intermédiaires) pour que les pilotes disposent de
plus de marge en carburant
28.
Steve Bales sera reçu à la Maison-Blanche par le président Nixon
et remercié d'avoir ainsi sauvé la mission
29.
Accaparé par ces alarmes, Armstrong laisse passer le moment où,
selon la procédure, il aurait dû exécuter une dernière manœuvre
de correction de la trajectoire. Le LEM dépasse de 7 km le site
sélectionné pour l'atterrissage (« Site n
o 2 »)
et s'approche d'une zone encombrée de rochers. Armstrong n'a pas le
temps d'étudier la situation avec Houston et de reconfigurer
l'ordinateur de bord. Il prend le contrôle manuel du module lunaire
pour survoler à l'horizontale le terrain à la recherche d'un site
adapté à l'atterrissage. À Houston on est inquiet de la durée
anormalement longue de l'atterrissage, et l'abandon de la mission est
de nouveau envisagé. Lorsque s'affiche le signal indiquant qu'il ne
reste plus que 60 secondes de carburant, le LEM est désormais très
proche du sol et soulève un nuage de poussière qui gêne la
visibilité. Armstrong avait déjà posé le simulateur du LEM, le
LLTV, avec moins de quinze secondes de carburant restant à plusieurs
reprises et était par ailleurs convaincu que le module lunaire
pouvait résister à une chute de 15 m en cas de besoin. À la
recherche d'une zone non accidentée, Armstrong fait avancer le LEM
en rasant le sol dans la direction de sa fenêtre afin d'avoir le
nuage derrière lui et de garder de la visibilité, pendant qu'Aldrin
indique l'altitude, la vitesse horizontale et les secondes de
carburant restant.
Le module lunaire « Eagle » se pose dans la
mer
de la Tranquillité le dimanche 20 juillet 1969 à 20:17:40 UTC
(15 h 17 min 40 s CDST, heure de
Houston, 102 h 46 après le décollage)
30,
avec 20 secondes restant
31
du
propergol
réservé à l'atterrissage, à 7 km du lieu prévu à
l'origine
32.
Les premiers
mots d'Armstrong destinés au contrôle de la mission sont :
« Houston, ici la base de la Tranquillité. L'Aigle a aluni… »
Armstrong et Aldrin se félicitent d'une poignée de main et une tape
dans le dos avant d'entamer la liste de contrôle destinée à
vérifier que le module est prêt pour un décollage d'urgence si la
situation le justifie
33.
À Houston, le
capcom
Charlie Duke
s'exclame : « Reçu, Tranquillité. Nous comprenons que
vous êtes au sol. Vous aviez un paquet de types en train de devenir
bleus. On respire à nouveau, merci », trahissant la nervosité
qui régnait au contrôle de mission
34.
Malgré le soulagement et l'euphorie de l'évènement, Armstrong et
Aldrin ne peuvent que brièvement observer la surface lunaire :
dans l'éventualité d'un problème grave, ils doivent en effet se
préparer pour un décollage immédiat et programmer l'ordinateur
pour le rendez-vous en orbite avec Collins, opération qui dure
environ deux heures. S'ensuit alors une longue séquence avant la
sortie des astronautes :
listes
de vérification, pose des combinaisons spatiales et
vérifications, dépressurisation du LEM.
En attendant l’ouverture des portes, Aldrin demanda aux
radio-spectateurs de prendre un moment de réflexion puis, en privé,
il prit le pain et le vin que son église presbytérienne lui avait
donné puis accomplit le rituel de la
communion;
cette partie ne fut pas diffusée, la NASA craignant des poursuites
judiciaires de la part de
Madalyn
Murray O'Hair comme à l'occasion de la lecture des premiers
chapitres de la
Genèse
lors de l'expédition
Apollo
835,
36,
37.
Sortie des
astronautes
Aldrin est photographié par Armstrong
alors qu'il sort à son tour du
module
lunaire.
Carte du site d'atterrissage avec l'indication des reliefs, des
prises de vue effectuées et des équipements installés.
Dans les premiers plans
établis pour cette première mission sur la Lune, la
sortie
extravéhiculaire devait durer 4 heures, soit la durée
maximale autorisée par les réserves d'
oxygène
et d'
énergie
électrique des
combinaisons
spatiales A7L.
Ce temps était nécessaire notamment pour installer l'ensemble des
instruments scientifiques de la station
ALSEP.
Le développement de celle-ci ayant pris du retard, elle avait été
remplacée pour Apollo 11 par l'ensemble EALSEP limité à deux
instruments et la durée de la sortie avait été ramenée à deux
heures même si les combinaisons spatiales permettaient une durée
double
38.
Après un ultime test radio, la dépressurisation est lancée, l'air
de la cabine s'échappant dans le vide lunaire. Au bout de quinze
minutes, la pression n'est toujours pas tombée à zéro et Houston
suggère d'ouvrir tout de même l'écoutille carrée, large de 80 cm,
à ras du plancher sous le tableau de bord. Armstrong se met à
genoux et passe ses jambes à reculons, guidé par son coéquipier.
Puis il se redresse sur l'échelle de descente. Aldrin tend alors à
Armstrong le
Jettison
Bag [archive]
contenant les emballages vides des repas et autres déchets
39,
40,
41.
La « poubelle » est jetée par l'astronaute et apparaitra
distinctement sur le premier cliché pris à la surface
42,
43,
avant qu'elle ne soit poussée sous le module, où l'on peut la
distinguer sur plusieurs clichés célèbres
44.
L'astronaute sur l'échelle à neuf barreaux ouvre alors un
compartiment extérieur pour allumer la caméra de télévision. Les
premières images sont inversées. Le dernier barreau pose un
problème car il est à un mètre du sol environ : il était
prévu que le choc de l'alunissage serait absorbé par les pieds du
LEM, qui s'écraseraient légèrement et verraient leur longueur
diminuée, rapprochant ainsi l'échelle suffisamment près du sol.
Mais l'alunissage d'Armstrong fût si doux que l'écrasement attendu
n'a pas eu lieu dans les proportions prévues et le dernier barreau
de l'échelle est éloigné du sol : les astronautes devront
sauter de près d'un mètre pour atteindre le pied
d’
atterrissage-seuil. Armstrong est retenu par un filin
déroulé par Aldrin
40.
Armstrong, descendu sur le pied du LEM, vérifie qu'il est bien
capable de sauter jusqu'au premier barreau de l'échelle pour
réintégrer ultérieurement le LEM. Il l'atteint d'un saut
vigoureux, assisté par la faible gravité lunaire. Puis il teste au
préalable la résistance du sol avec le bout de son pied et le
décrit comme « constitué de grains très très fins, presque
comme une poudre »
45.
Neil Armstrong
effectue le premier pas sur la
Lune
le lundi
Note
7 21
juillet 1969
à 2 h 56 min 20 s
UTC
(3 h 56 min 20 s heure française ; le
20 juillet
21 h 56 min 20 s (CDST) à
Houston,
6 h 41 après l'alunissage)
30,
devant plusieurs centaines de millions de téléspectateurs écoutant
les premières impressions de l'astronaute. Celui-ci, en posant le
pied sur le sol lunaire, lance son message resté célèbre :
« That's one small step for [a] man, one
giant leap for mankind » (« C'est un petit pas
pour [un] homme, [mais] un bond de géant pour l'humanité »)
46,
47.
La consistance du
sol
lunaire avait été la source de beaucoup d'interrogations depuis
le lancement du programme Apollo. Toutefois, les observations
effectuées par les sondes lunaires du
programme
Surveyor avaient fourni des indications importantes sur sa
consistance et avaient en particulier permis d'écarter
a
priori le scénario d'un engloutissement des engins
spatiaux par une épaisse couche de poussière. Néanmoins, une part
d'inconnu subsistait. Armstrong avant de poser son pied sur le sol
lunaire constate que celui-ci semble poudreux. Après avoir posé son
pied gauche tout en se tenant fermement à l'échelle, il observe que
l'empreinte de sa semelle s'est parfaitement moulée dans le sol. En
grattant celui-ci avec sa chaussure il constate que le matériau
lunaire adhère sur celle-ci comme du
charbon
de bois pulvérisé. Armstrong fixe ensuite sur son torse un
appareil photo
Hasselblad
qu' Aldrin lui a descendu à l'aide d'une corde depuis l'intérieur
du module lunaire puis, après s'être éloigné de quelques mètres
du LEM, il collecte rapidement un peu de
régolithe
et quelques petites
roches
lunaires en utilisant une petite pelle pliable munie d'un sac à
échantillons : le prélèvement est effectué en grattant
superficiellement la surface car le sol est très ferme à quelques
centimètres de profondeur. L'objectif de cette collecte rapide est
que les scientifiques à Terre soient certains de disposer
d'échantillons de sol au cas où les astronautes auraient à
décoller prématurément. Armstrong tente d'enfoncer le manche de
son instrument dans le sol mais il est stoppé dans ses efforts à
environ 15 cm de profondeur.
Quinze
minutes après son coéquipier, Aldrin descend à son tour l'échelle
du module lunaire et dit qu'il fait « attention de ne pas
claquer le verrou en sortant ». Armstrong répond en riant que
c'est « une très bonne idée »
39,
40,
avant de photographier la descente de son coéquipier. Arrivé sur le
dernier barreau de l'échelle, Aldrin se laisse tomber sur le pied du
LEM, puis vérifie à son tour qu'il peut bien sauter pour poser un
pied sur le premier barreau. Il doit s'y reprendre à deux fois avant
de réussir.
Buzz
Aldrin pose à son tour le pied sur le sol lunaire, 19 minutes
après Armstrong, devenant le
deuxième
homme à fouler le sol lunaire, et s'exclame « Belle vue »
avant de préciser son sentiment par un « Magnifique
désolation ». Aldrin racontera que son premier acte a été de
donner un coup de pied dans la
poussière
lunaire. Son second a été de satisfaire un besoin physiologique
dans le slip collecteur d'urine de
sa
combinaison spatiale, Aldrin déclarant avec une pointe de
désinvolture qu'« Armstrong a peut-être été le premier
homme à marcher sur la Lune, mais j'ai été le premier à faire
pipi sur la lune
48 ».
Armstrong se
joint alors à lui pour dévoiler une plaque commémorative fixée
sur un des pieds de l'étage de descente qui doit rester sur la Lune
après le départ des astronautes. Sur celle-ci figure le dessin des
deux hémisphères terrestres, un texte avec le nom et la signature
des trois astronautes et du président
Richard
Nixon. Armstrong lit le texte à haute voix : « Ici
des hommes de la planète Terre ont pris pied pour la première fois
sur la Lune, juillet 1969 apr. J.-C. Nous sommes venus dans un esprit
pacifique au nom de toute l'humanité. »
Note
8. Armstrong détache ensuite la caméra de télévision de son
support sur l'étage de descente d'où elle avait filmé les premiers
pas sur la Lune ; il l'installe sur un pied tripode à 20 mètres
au nord-ouest du module lunaire pour que les activités de l'équipage
puissent être filmés
49.
-
-
L'empreinte de la botte de Buzz Aldrin s'est
imprimée de manière très nette sur le sol lunaire.
-
Aldrin extrait le sismomètre de la baie du module
lunaire.
-
La caméra installée sur son trépied à une
certaine distance du module lunaire.
-
La plaque commémorative « we came in
peace ».
Déploiement des instruments scientifiques
Aldrin transporte les deux instruments scientifiques de l'EASEP
jusqu'au site d'installation.
Les
astronautes disposent de relativement peu de temps pour accomplir le
volet scientifique de leur mission. Aldrin déploie le capteur de
particules du
vent
solaire SWC qui se présente sous la forme d'une feuille
d'
aluminium
tendue par une hampe. Ce
Solar
Wind Composition Experiment, seule expérience d'origine
non-américaine pour cette mission, est d'origine suisse et est
déployé avant le drapeau du
Lunar
Flag Assembly (en)50.
Malgré la fermeté du sol, Aldrin parvient à planter le dispositif
à la verticale en orientant la feuille vers le
Soleil.
Pendant ce temps, Armstrong déroule et plante dans le sol le
drapeau
américain qui en l'absence d'atmosphère et donc de vent est
maintenu tendu par une baguette. Cet acte ne reflète pas une
revendication territoriale mais a pour objectif de marquer cette
« victoire » américaine dans la
course
à l'espace engagée avec l'
Union
soviétique. Tandis qu'Armstrong déballe les deux petites
valises qui doivent être utilisées pour stocker les échantillons
de sol lunaire, Aldrin réalise conformément au programme un
ensemble d'exercices destinés à tester sa mobilité sur le sol
lunaire. Il effectue plusieurs allers et retours devant la caméra
vidéo en courant : il ne ressent aucune gêne pour se déplacer
mais indique que lors d'un changement de direction il faut effectuer
plusieurs pas pour être certain d'être en équilibre, difficulté
accrue par le fait que le
centre
de gravité de l'astronaute est inhabituellement haut en raison
du poids élevé de l'encombrant PLSS
38.
À
23 h 45 (heure de Washington) Houston demande aux
astronautes de se déplacer dans le champ d'une des caméras pour un
échange
téléphonique avec le
président
des États-Unis Richard
Nixon qui suit la retransmission télévisée de l'atterrissage
sur la Lune depuis le bureau ovale la
Maison-Blanche38.
Au cours de l'échange, de deux minutes, Armstrong déclare
« It
is a great honor and privilege for us to be here representing not
only the United States, but men of peaceable nations, men with an
interest and a curiosity, and men with a vision for the future. »
(« c'est un grand honneur et un privilège pour nous que d'être
ici, représentant non seulement les États-Unis mais les hommes de
paix de toutes les nations, et qui ont un intérêt, de la curiosité
et une vision pour le futur. »)
51.
Les
astronautes reprennent leur travail : tandis qu'Armstrong
collecte rapidement des échantillons avec sa pelle, Aldrin effectue
une série de photos : une empreinte de botte sur le sol
lunaire, des images du train d'atterrissage du module lunaire pour
permettre d'évaluer son comportement ainsi que plusieurs photos
panoramiques du site. L'équipage a accumulé à ce stade 30 minutes
de retard par rapport à l'horaire prévu. Armstrong effectue des
prises
de vue stéréoscopiques de la surface avec un appareil dédié
tandis qu'Aldrin décharge les deux instruments scientifiques de
l'
Early
Apollo Scientific Experiments Package (EALSEP) qui sont stockés
dans la baie arrière gauche de l'étage de descente du LEM baptisée
MESA (
Modularized Equipment Stowage Assembly). Il les
transporte rapidement à 20 mètres au sud-ouest du module
lunaire
Note
9 et commence à installer le
sismomètre
tandis qu'Armstrong le rejoint pour mettre en place le
réflecteur
laser. Ce dernier, complètement passif, doit simplement être
orienté vers la Terre avec une précision de 5°. L'installation du
sismomètre nécessite par contre plus de manipulations : Aldrin
doit d'abord orienter les panneaux solaires correctement vers le
Soleil puis placer l'appareil parfaitement à l'horizontale ce qu'il
réalise avec quelques difficultés. Le fonctionnement de l'appareil
est immédiatement vérifié par les opérateurs sur Terre :
ceux-ci constatent que le sismomètre est suffisamment sensible pour
détecter le déplacement des deux astronautes
38.
Normalement, les deux astronautes devaient disposer ensuite de 30
minutes pour effectuer une collecte d'échantillons de sol et de
pierres lunaires dans leur contexte géologique c'est-à-dire en les
photographiant sur le sol avant de les ramasser. Mais avec le retard
pris sur l'horaire,
McCandless,
leur interlocuteur au centre de contrôle, ne leur accorde que 10
minutes. Aldrin a la charge de prélever une
carotte
du sol mais, malgré les vigoureux coups de marteau assénés sur le
tube prévu à cet effet, il ne parvient pas à enfoncer celui-ci.
Les ingénieurs ont conçu l'instrument en partant de l'hypothèse
que le sol serait peu compact et un renflement à l'intérieur du
tube, qui est destiné à empêcher la carotte de retomber, gêne
l'enfoncement dans le sol. Aldrin effectue une nouvelle tentative
trois mètres plus loin avec le même résultat. Finalement il
renonce à enfoncer le tube jusqu'au bout. Aldrin ramène ensuite la
carotte obtenue ainsi que la feuille d'aluminium du collecteur de
particules jusqu'au MESA (
Modularized Equipment Stowage Assembly)
pour qu'Armstrong puisse les inclure dans le paquetage. Après avoir
été rappelé à l'ordre à plusieurs reprises par McCandless,
Aldrin réintègre l'habitacle du module lunaire, après avoir lancé
un
« Adios amigo », premiers
mots non-anglais prononcés sur la Lune
40,
52.
Durant ce temps, Armstrong décide d'aller voir de plus près le
cratère qu'il a dû éviter immédiatement avant l'atterrissage et
qui se situe à seulement 45 mètres du module lunaire. Il se
dirige rapidement vers le rebord du cratère sans commenter sa
décision. Parvenu sur le rebord du cratère, il constate que
celui-ci est suffisamment profond pour que des morceaux du socle
rocheux situé sous la couche de régolithe
Note
10 aient été arrachés par l'impact. Il ne ramasse aucune de
ces pierres mais effectue un panorama du cratère avec le module
lunaire en arrière-plan. Il collecte ensuite rapidement plusieurs
rochers qu'il place dans une des deux valises à échantillons qu'il
cale en ajoutant 6 kg de régolithe. Il hisse ensuite les deux
valises d'échantillons avec un système à poulie jusqu'au niveau du
sas de l'habitacle où celles-ci sont récupérées par Aldrin. Puis
Armstrong réintègre sans un mot l'habitacle
53.
À l'issue de leur
sortie
extravéhiculaire les astronautes ont récolté 21,55 kg
d'échantillons de
sol
lunaire. Ils ont parcouru 1 000 mètres et séjourné
2 h 31 à l'extérieur du module lunaire
54.
Retour sur Terre
Le vaisseau Columbia vient
d'amerrir.
La parade de l'équipage d'Apollo 11 dans les rues de New York le
13 août 1969.
Alors que Buzz Aldrin réintègre l'habitacle étroit du module
lunaire, avec l'encombrant
PLSS
dépassant de son dos, il casse par inadvertance le bouton du
coupe-circuit qui permet l'armement de la mise à feu du moteur de
l'étage de remontée du LEM et donc le décollage. Le
contrôle
au sol confirme que le coupe-circuit est en position ouverte
(armement impossible) ce qui est sa position normale dans cette
phase. Pour déclencher la mise à feu il faut pouvoir enfoncer un
objet suffisamment fin dans l'orifice occupé autrefois par le
bouton. Une dizaine d'heures plus tard, lorsque le décollage impose
de refermer le coupe-circuit, Aldrin utilise à cette fin la pointe
d'un stylo, qu'il raconte avoir conservé en souvenir avec l'accord
de la NASA
55.
À la suite de cet incident, la NASA décide que des protections
seront placées sur les coupe-circuits pour les missions suivantes et
ajoute des check-lists supplémentaires pour contrôler l'état des
coupe-circuits
56,
57.
Les astronautes rouvrent l'écoutille pour jeter au-dehors paquetages
inutiles et PLSS, Houston déclarant que l'impact des
sacs a
été enregistré par le sismographe
40.
Après avoir consacré trois heures à
différentes tâches (dont la mise en oxygène de l'habitacle) et à
leur repas, les astronautes entament une nuit de repos 114 h 53 min
après le début de la mission. L'habitacle offre très peu d'espace.
Aldrin s'allonge sur le sol dans la partie la plus large de la
cabine, toutefois pas suffisamment large car il doit replier en
partie ses jambes. Armstrong est perpendiculaire à lui couché sur
un hamac situé en hauteur avec la tête dans un renfoncement situé
au-dessus du capot du moteur de remontée et les pieds au niveau de
la partie centrale du tableau de bord. Tous deux dorment avec leur
casque qui leur permet d'être moins gêné par le bruit ambiant
généré par les pompes. Mais leur sommeil est peu reposant car
d'une part ils sont dérangés par la lumière du Soleil qui traverse
les stores abaissés sur les hublots mais insuffisamment opaques (la
journée lunaire d'une durée de 14 jours terrestres est à peine
entamée) et de différents voyants lumineux. D'autre part ils sont
également dérangés par le froid (il fait environ 16 °C), et
par les bruits ambiants malgré leur casque
58.
Les deux astronautes sont réveillés environ 6 heures 30 plus tard
(121 h 40 min). Ils entament la longue procédure
préparant le décollage. Celui-ci a lieu 124 h 22 min
après le début de la mission. Les vannes libèrent
aérozine
et
tétraoxyde
d'azote vers la chambre de combustion, des boulons explosifs
désolidarisant l'habitacle de la plateforme. Le drapeau américain,
planté trop près du module lunaire, est couché par le souffle du
décollage
59,
40.
Armstrong déclare
« The Eagle has wings »
(« l'Aigle a déployé ses ailes »)
60.
Les astronautes sont restés 21 heures et 36 minutes sur la
Lune. Le
LEM
effectue avec succès la manœuvre de
rendez-vous
en orbite lunaire avec le module de commande et de service resté
en orbite lunaire avec Collins à bord. L'équipage abandonne l'étage
de remontée du module lunaire et l'injecte dans une trajectoire de
collision avec la Lune. Il entame ensuite la manœuvre d'injection
sur une orbite de rencontre avec la Terre (TransEarth Injection –
TEI)
61.
Le trajet retour de la
Lune vers la Terre ne dure que 2 jours et demi (62 heures) contre 3
jours (73 heures) pour le trajet aller
62.
Arrivé à proximité de la Terre, le module de service est largué
15 minutes avant d'entamer la
rentrée
atmosphérique. Le vaisseau pénètre dans l'atmosphère à
environ 11 km/s et amerrit 15 minutes plus tard à
16 h 50 min 59 s
TU
dans l'
océan
Pacifique à 3 km du point visé : l'amerrissage a lieu
à 2 660 km à l'est de l'atoll de
Wake
et à 380 km au sud de l'
atoll
Johnston. Le porte-avion
USS
Hornet chargé de récupérer l'équipage se trouve à
22 km du point d'amerrissage (
13° 19′ N,
169° 09′ O). Il s'est écoulé 195 heures et 19
minutes depuis que le vaisseau a décollé.
Conclusion
Les trois astronautes sont mis en
quarantaine
pendant 21 jours, une pratique qui perdura pendant les trois missions
Apollo suivantes, avant que la Lune ne soit déclarée
stérile
et sans danger de
contamination.
Le 21 juillet, la sonde soviétique
Luna
15, qui devait aussi ramener des échantillons de Lune, s'écrase
sur le sol lunaire après 52 révolutions autour de l'astre,
témoignant de l'avance prise par les Américains dans la
course
à l'espace.
Le 16 septembre une conférence de
presse télévisée est organisée durant laquelle l'équipage décrit
la mission puis répond aux questions des journalistes
63.
Du 29 septembre au 5 novembre les
astronautes se rendent dans 23 pays à l'occasion d'une tournée
mondiale
64.
Chronologie de l'ensemble de la mission
65
Temps
écoulé
|
Date (UTC)
|
Évènement
|
Remarques
|
00 h 00
|
16/7 à 13 h 32
|
Décollage du centre spatial Kennedy |
|
00 h 12
|
|
Insertion en orbite basse |
Premier arrêt du troisième étage Saturn V
|
02 h 44
|
|
Injection en orbite de transit vers la Lune |
Rallumage du troisième étage de Saturn V durant 6 minutes
|
03 h 15
|
|
Début du largage du troisième étage |
Manœuvre de retournement et amarrage au module lunaire
|
75 h 50
|
19/7 à 17 h 22
|
Insertion en orbite lunaire |
Propulseur principal utilisé durant 6 minutes et demie
|
100 h 12
|
20/7 à 17 h 44
|
Séparation du LEM et du CSM |
|
102 h 46
|
20/7 à 20 h 18
|
Atterrissage du LEM sur la Lune |
|
109 h 27
|
21/7 à 2 h 56
|
Premiers pas sur la lune |
|
111 h 58
|
21/7 à 5 h 37
|
Derniers pas sur la lune |
|
114 h 53
|
21/7 à 8 h 32
|
Phase de sommeil |
|
121 h 40
|
21/7 à 15 h 19
|
Préparation au décollage |
|
124 h 22
|
21/7 à 17 h 54
|
Décollage du LEM de la Lune |
|
128 h 03
|
21/7 à 21 h 35
|
Amarrage du LEM et du CSM |
|
130 h 10
|
21/7 à 23 h 42
|
Largage du LEM |
|
135 h 24
|
22/7 à 4 h 56
|
Insertion sur une orbite de retour vers la Terre |
|
194 h 49
|
24/7 à 16 h 21
|
Largage du module de service |
|
195 h 04
|
24/7 à 16 h 36
|
Début de la rentrée atmosphérique |
|
195 h 19
|
24/7 à 16 h 51
|
Amerrissage de la capsule Apollo |
|
En cas d'échec
La mission
Apollo 11 était considérée comme risquée. L'un des aléas les
plus importants concernait le décollage depuis la Lune, car aucune
solution de secours n'était disponible en cas de défaillance du
système d'allumage du
moteur.
Apollo 11 était intrinsèquement plus risquée que les missions
suivantes car il n'y avait eu aucune répétition de l'atterrissage
proprement dit. Aussi, un discours, qui devait être lu par le
président Nixon, avait été préparé par
William
Safire, pour le cas où la mission aurait échoué et l'équipage
aurait péri (ce discours est aujourd'hui conservé à la
Richard
Nixon Presidential Library and Museum). Il était prévu que le
président appelle l'épouse de chacun des trois astronautes
66,
67.
Retransmission
en mondovision
Article détaillé :
Mondovision.
Pour ce premier atterrissage sur la
Lune, la NASA renforce considérablement les moyens mis en œuvre
pour la retransmission des images de la mission vers la Terre. Les
antennes
paraboliques de 64 mètres de
Goldstone
en
Californie
et de
Parks
en
Australie
sont chargées de réceptionner les signaux vidéo émis depuis la
surface de la Lune. Celles-ci permettent de gagner 8 à 10
dB
par rapport aux antennes de 26 mètres utilisées jusque-là
pour les missions Apollo. Pour faire face aux conditions d'éclairage
extrêmes rencontrées sur la Lune, la caméra mise en œuvre pour
filmer les astronautes à sa surface utilise un tube mis au point par
les militaires américains et couvert par le secret défense. La
caméra est fixée à l'extérieur du module lunaire dans le MESA
(
Modularized Equipment Stowage Assembly), un compartiment
contenant des équipements utilisés par les astronautes. Armstrong
devait abaisser ce compartiment depuis la plateforme pour que la
caméra puisse filmer sa descente vers le sol lunaire. Une fois ces
images prises, la caméra était détachée de son support et fixée
sur un trépied pour filmer l'activité des astronautes au sol
68.
Les premiers pas sur la Lune sont retransmis en direct sur l'ensemble
de la planète et sont suivis par environ 600 millions de
téléspectateurs
69,
70,
71
et d'auditeurs qui ont suivi l'atterrissage et la marche du premier
Homme sur la Lune. L'audience est de près de 20 % de la
population mondiale qui était de 3,5 milliards d'humain à l'époque
(un taux qui ne sera dépassé qu'en 2011 par le
Mariage
du prince William et de Catherine Middleton avec près de 30 %
de la population mondiale). Trente-six chaînes de télévision sont
présentes au centre de Houston, dont celle de la télévision
publique roumaine, seul pays du
bloc
de l'Est présent. La salle de presse de Houston a accueilli
3 497 journalistes accrédités dont des délégations
étrangères composés de 111 journalistes japonais, 80 italiens, 64
britanniques, 57 français, 44 allemands, 38 argentins, 38 mexicains,
32 canadiens, 21 australiens, 20 espagnols et 19 brésiliens. Les
images et sons en provenance de l'Eagle depuis la
mer
de la Tranquillité sont récupérés par le
Goldstone
Deep Space Communications Complex.
Les vidéos, en noir et blanc, tournées durant la mission Apollo 11,
ont été transmises de la Lune à la Terre par signal radio en
SSTV,
un signal de faible qualité, et à une époque où la technique
vidéo ne permettait pas une grande qualité d'image. Les données
étaient reçues par des
radiotélescopes
situés en Australie et en Californie et enregistrées au sol sous
forme de données brutes sur des bandes d'un pouce. Les images
diffusées en direct durant la mission ont été obtenues en filmant
les moniteurs sur Terre avec des caméras de télévision, après
démodulation du signal, et envoyées par satellite aux stations de
télévision. Ce sont ces « copies à la qualité dégradée »
qui sont utilisées couramment par la suite. En août 2006, la NASA,
qui tente de restaurer des vidéos de meilleure qualité, annonce
qu'elle ne dispose plus des cassettes de bande magnétique d'origine
contenant les vidéos et les télémesures d'origine de la mission
Apollo 11 et que les seuls enregistrements disponibles résultent des
conversions dans des formats plus récents des copies en version
dégradée. L'agence spatiale nomme une équipe
72
de six personnes, qui est dirigée par l'ingénieur Richard Nafzger
et comprend Stan Lebar (81 ans en 2006), ancien responsable des
images pour Apollo 11 (tous deux sont à la retraite) et qui est
chargée de retrouver les bandes d'origine
73.
Après avoir tenté de retrouver les bandes originales de meilleure
qualité, La NASA annonce, lors d'une conférence de presse le 16
juillet 2009, que les bandes originales ont vraisemblablement été
effacées pour être réutilisées, comme il était courant à
l'époque. Cependant, des copies vidéo à la qualité moins dégradée
(avant transfert par satellite) sont retrouvées. Ces images sont
restaurées en 2009 sur une durée de trois heures et un montage des
moments forts de la mission est présenté pour la première fois au
public le 6 octobre 2010 en Australie
74,
75,
76.
Résultats scientifiques
Étude des roches lunaires
Échantillon de roche lunaire conservé dans le laboratoire de
Houston.
Au retour de la mission les échantillons de roches et du sol lunaire
ramenés par l'équipage d'Apollo 11 sont stockés et examinés dans
le laboratoire LRL (
Lunar Receiving Laboratory) créé à cet
effet à
Houston
et conçu pour empêcher toute diffusion d'éventuels organismes
extraterrestres
Note
11. Des échantillons de roche lunaire sont confiés pour analyse
à 150 spécialistes scientifiques sans distinction de nationalité.
Les pierres lunaires de taille importante se révèlent être des
basaltes riches
en
fer et en
magnésium
qui se sont
cristallisés
il y a 3,57 à 3,84 milliards d'années. Ils sont très proches dans
leur composition des roches terrestres bien que plus riches en
titane :
cette particularité est à l'origine de la couleur plus foncée des
mers lunaires.
Leur existence constitue la preuve que la Lune est un corps
différencié
invalidant la théorie d'une Lune constituée du matériau primitif
du
Système
solaire défendue par
Urey.
Une des caractéristiques les plus frappantes est l'absence de
minéraux hydratés. La faible proportion en
sodium
a entrainé une grande fluidité des laves qui ont formé le basalte,
ce qui explique l'absence de relief à la surface des mers
lunaires
77,
78.
Mesures sismiques
Le sismomètre passif a été installé le 21 juillet 1969. Il a
fonctionné durant une journée lunaire complète, survécu à une
nuit lunaire mais est tombé en panne le 27 août 1969 à la suite
d'une défaillance du système de réception et de traitement des
commandes transmises depuis la Terre. L'instrument a été
opérationnel durant 21 jours (il ne fonctionnait pas durant la nuit
lunaire faute d'énergie). Les données fournies ont permis de
démontrer que l'activité sismique de la Lune était très faible :
la composante verticale du bruit de fond sismique est de 10 à 10 000
fois plus faible que celui de la Terre. Du fait des limitations du
prototype, dont la correction était planifié avant même le
débarquement sur la Lune, sur le sismomètre embarqué par
Apollo
12, aucune donnée exploitable n'a pu être obtenue sur la
structure interne de la Lune.
Tir laser vers un réflecteur lunaire depuis l'observatoire
McDonald.
Le rapport scientifique de la mission,
rédigé quelques mois après son achèvement, émet plusieurs
recommandations concernant le sismomètre
79 :
-
les phénomènes de
dilatation/contraction de la structure de l'étage de descente du
module lunaire resté sur la Lune ont été source d'un bruit de
fond qui a perturbé les mesures : il est recommandé pour les
missions suivantes que le sismomètre soit disposé le plus loin
possible du module lunaire ;
-
du fait de la faiblesse de la
sismicité de la Lune, il est nécessaire d'augmenter la sensibilité
de l'instrument ;
-
pour la même raison, il est recommandé de recourir à la
génération d'ondes sismiques artificielles en faisant s'écraser
sur la Lune l'étage Saturn ou le module de remontée du module
lunaire.
Mesure de la distance Terre-Lune à l'aide du réflecteur laser
Le réflecteur laser installé par l'équipage d'Apollo 11 est
utilisé de manière continue à compter de 1969 pour mesurer de
manière plus précise la distance entre la Terre et la Lune. Des
tirs laser sont effectués depuis plusieurs observatoires installés
sur Terre en direction des réflecteurs laser déposés par la
mission Apollo 11 ainsi que par les missions Apollo 14 et 15.
-
Au cours des premières années
la précision de la distance entre la Terre et la Lune est passée
grâce à ces tirs d'environ 500 mètres à 25 cm.
-
En améliorant les techniques
utilisées, de nouvelles mesures ont permis de ramener cette
incertitude à 16 cm en 1984.
-
-
Enfin depuis mi-2005 l'observatoire
du Point Apache au Nouveau-Mexique
a pris le relais en utilisant un équipement encore plus
perfectionné et effectue des mesures avec une précision inférieure
au millimètre81,82.
Galerie
Vidéos
-
L'atterrissage sur la Lune filmé par la caméra placée
dans l'habitacle face à un des deux hublots frontaux.
-
Les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune.
-
0:00
Enregistrement des paroles prononcées
par Neil Armstrong lors de son premier pas sur la LuneNote
12.
Photos
-
Aldrin près du drapeau américain.
-
Aldrin près d'un des pieds du module lunaire.
-
« Eagle a atterri » : édition du Washington
Post parue le lendemain des premiers pas des deux premiers
hommes sur la Lune.
-
Gros plan sur la plaque commémorative installée sur l'étage de
descente du module
lunaire resté sur la Lune.
-
Le président Richard
Nixon rend visite aux astronautes en quarantaine
après leur amerrissage.
-
Les gants d'entrainement de Buzz Aldrin, Apollo 11, exposé au
Kennedy Space Center.
Apollo 11 dans les médias
Documentaires
-
-
Le documentaire Apollo
11, réalisé par Todd Douglas Miller sorti aux États-Unis
le 8 mars 2019 et prévu pour septembre 2019 en France84,85,
utilise les images retrouvées par Dan Rooney et son équipe dans
les archives de la Nasa parmi les 279 bandes de 16, 35, 65 et 70 mm,
la plupart inédites. Avec une restauration de ces images et seule
l'utilisation de la voix de Walter
Cronkite et des échanges radio entre les astronautes et le
centre spatial à Houston, le documentaire montre de façon fluide
les dessous de la mission86.
Œuvres biographiques
-
L'expédition
d'Apollo 11 fait l'objet d'un roman de
Norman
Mailer,
Bivouac sur la Lune (
Of a Fire on the Moon)
et d'une version enrichie de photographie
Moonfire87.
-
-
First
Man : film de Damien
Chazelle sorti en 2018, basé sur la vie de Neil
Armstrong et la mission Apollo 11.
Œuvres de fiction
Notes et références
Notes
-
↑
Initialement, le pygargue avait les rameaux dans son bec et les
serres tendues vers la Lune, mais la NASA choisit une image moins
agressive pour souligner le caractère pacifique du projet.
-
↑
Durant la phase finale d'atterrissage, la trajectoire du module
lunaire suit une pente de 16°. Si le Soleil éclaire le sol sous un
angle de 16°, il se trouve exactement dans l'axe de la trajectoire
et la lumière est réfléchie par le sol, rendant difficile
l'identification des reliefs.
-
↑
La NASA est sous pression car elle redoute que l'Union soviétique
parvienne à réaliser une première lunaire avant qu'une mission
Apollo se soit posée sur le sol lunaire. Par ailleurs les marges
disponibles pour tenir l'objectif fixé par le président Kennedy
(un homme sur la Lune avant la fin de la décennie) sont réduites.
-
↑
L'étage de la fusée reçoit une poussée supplémentaire grâce à
l'éjection des propergols non brûlés.
-
↑
Il s'agit du programme P65 qui ne sera jamais utilisé au cours des
missions Apollo.
-
-
↑
Pour l'anecdote, lundi est le jour de la Lune.
-
↑
Texte original :
« Here Men from the
planet earth first set foot upon the moon. July 1969 AD. We came in
peace for all mankind. »
-
↑
L'emplacement est choisi pour être suffisamment écarté du module
lunaire en particulier des moteurs de contrôle d'attitude placés
aux quatre coins de l'étage de remontée.
-
↑
Le planétologue
Eugene
M. Shoemaker avait estimé que le socle rocheux au niveau du
site d'atterrissage serait recouvert par une couche de régolithe
épaisse de 3 à 6 mètres.
-
↑
Ces mesures de précaution, extrêmes compte tenu des conditions
lunaires peu propices à la conservation de la vie, seront
abandonnées à partir de la mission
Apollo
15.
-
↑
That's one small step for (a) man (lors de la
transmission en direct, par suite d'une légère perturbation,
l'article « a » s'est perdu. Il fut cependant
réintroduit dans le compte rendu officiel de la mission.), one
giant leap for mankind. En français : « C'est un
petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l'humanité ».
Références
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(en) Tim Furniss,
One Small Step: The
Apollo Missions, the Astronauts, the Aftermath,
Haynes, 1989, p. 27.
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↑
Joelle Nicolas,
La Station Laser Ultra Mobile de l'obtention
d'une exactitude centimétrique des mesures à des applications en
océanographie et géodésie spatiales (thèse), 2000
(lire
en ligne [archive]),
p. 16-23.
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Brooks, Courtney G.; Grimwood, James M.; Swenson, Loyd S. Jr.
(1979). Chariots for Apollo: A History of Manned Lunar Spacecraft
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116
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Franck Ferrand, «
Ils
ont marché sur la Lune »,
Historia,
n
os 871-872, juillet-août 2019, p. 94-98.
-
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↑
Le débriefing sur Terre révèlera qu'il restait 45 secondes, en
raison d'une imprécision de mesure de la jauge.
-
-
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↑
Domitille Farret d'Astiès,
« On
a communié sur la Lune » [archive],
sur Aleteia : un regard chrétien sur l’actualité, la
spiritualité et le lifestyle, 16 juillet 2019
(consulté
le 19 juillet 2019)
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↑
(en-GB) Matthew Cresswell,
« How
Buzz Aldrin's communion on the moon was hushed up »,
The Guardian, 13 septembre 2012
(ISSN 0261-3077,
lire
en ligne [archive],
consulté le 19 juillet 2019)
-
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↑
Philippe Henarejos,
Ils ont marché sur la Lune : le
récit inédit des explorations Apollo, Paris, Belin, août
2018, 510 p.
(ISBN 978-2-410-00072-6),
p. 34
-
-
-
-
↑
Ils ont marché sur la Lune, de Philippe Henarejos, Editions
Belin, page 33.
-
↑
Si le monde entendit Neil Armstrong dire "That's one small step
for man; one giant leap for mankind", comme Andrew Chaikin l'a
expliqué dans "A Man on the Moon", Neil a indiqué après
la mission qu'il avait bien prévu de dire 'one small step for a
man' et cru qu'il l'avait fait. Il a constaté que le 'a' était
effectivement inaudible dans les enregistrements mais le point
important est que le monde a parfaitement compris le sens de la
phrase. [...] La retranscription " That's one small step for
(a) man; one giant leap for mankind" respecte l'intention de
Neil. Traduit de l'anglais depuis le site de la NASA :
One
Small Step [archive].
-
↑
C'est bien « C'est un petit pas pour un homme » et non
« pour l'Homme » comme précisé par le biographe
officiel de Neil Armstrong, James R. Hansen : Armstrong voulait
dire « That's one small step for A man, one giant leap for
mankind », traduit en "C'est un petit pas pour un homme,
un bond de géant pour l'Humanité". Cette déclaration « un
homme » est en accord avec la modestie de Neil Armstrong qui a
d'ailleurs déclaré à propos de cette phrase « J'y ai pensé
après l'alunissage » (
Ils ont marché sur la Lune, de
Philippe Henarejos, Editions Belin, page 35).
-
↑
(en) Ronald Weber,
Seeing earth: literary
responses to space exploration, Ohio University Press,
p. 39.
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-
-
↑
Buzz Aldrin, conférence Apollo du 18 juillet 2015 à Cap Kennedy.
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-
-
↑
Voir l'article de Sandrine Marques, « « Moonwalk One » :
un petit pas pour Armstrong, un grand film »,
Le Monde,
30 juillet 2014, p. 12.
-
-
-
-
-
↑
https://www.imdb.com/title/tt0115560/plotsummary?ref_=tt_ov_pl [archive].
Annexes
Sources et
bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet
article.
- Rapports et documents officiels
antérieurs à la mission
-
(en) NASA -
Centre spatial Johnson,
Apollo 11 mission
report, novembre 1969, 109 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF]).
Rapport à
destination des responsables de la NASA décrivant la mission Apollo
11 avant son lancement (document no JSC07904).
-
Dossier de
présentation à la presse de la mission Apollo 11 (document NASA
no Special Publication-4214).
-
(en) General Electric,
EASEP Handbook for
Apollo 11 flight crew, 1969, 35 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Manuel décrivant
les instruments scientifiques emportés à la surface de la Lune
(EASEP)
-
(en) NASA,
Apollo operation handbook Block
II spacecraft : Volume 1 Spacecraft description,
1969, 978 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Manuel utilisateur
du module de commande et de service bloc 2
-
(en) North American Rockwell Corp.,
Apollo
Spacecraft News Reference, 1979, 350 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Description
détaillée mais non technique du module de commande et de service
-
Description
détaillée mais non technique du module lunaire
-
(en) Société Grumman,
Apollo Operations
Handbook, Lunar Module, LM 10 and Subsequent, vol. 1 :
Subsystems Data, 1970, 804 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Description des
sous-systèmes du module lunaire
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(en) Société Grumman,
Apollo Operations
Handbook, Lunar Module, LM 10 and Subsequent, vol. 2 :
Operational Procedures, 1971, 974 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Procédures du
module lunaire
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(en) F. V. Bennett,
Apollo Experience
Report - Mission Planning for Lunar Module Descent and Ascent,
1972, 49 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF]).
Définition et analyse postérieure des
trajectoires de descente et de remontée du module lunaire Apollo 11
et 12 (document NASA n° TM X-58040)
- Rapports et documents officiels
postérieurs à la mission
-
(en) NASA
- Centre spatial Johnson,
Apollo 11 mission
report, novembre 1969, 359 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Rapport post
mission décrivant son déroulement, ses performances, les anomalies
rencontrées, ... (MSC-00171)
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(en) NASA - Centre spatial Johnson,
Apollo
11 Technical Crew Debriefing, 31 juillet 1969, 156 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Débriefing de
l'équipage à l'issue de la mission Apollo 11 (interviews).
-
(en) NASA - Centre spatial Johnson,
Apollo
11 Preliminary Science Report, octobre 1969
(lire
en ligne [archive]
[PDF]).
Rapport
scientifique préliminaire de la mission Apollo 11.
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(en) NASA - Centre spatial Johnson,
Apollo
11 Lunar Sample Information Catalogue, février 1977,
478 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Catalogue des
roches lunaires collectées dans le cadre d'Apollo 11.
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(en) NASA - Centre spatial Johnson,
Photogrammetric
Analysis Of Apollo 11 Imagery:New camera-station map with improved
locations, 2010
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Localisation des
différentes photos prises à la surface de la Lune prises lors de
la mission Apollo 11.
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(en) NASA - Centre spatial Johnson,
Apollo
mission trajectory reconstruction and postflight analysis,
1970, 142 p.
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Reconstruction de la trajectoire de
descente du module lunaire vers la surface de la Lune.
- Ouvrages et sites de la NASA
décrivant le déroulement de la mission
-
Portail regroupant
l'ensemble des documents officiels disponibles sur la mission dont
la transcription des échanges radios et une liste commentée des
photos prises.
-
Déroulement de la
mission Apollo 11 durant les phases de vol : transcription des
échanges radio associée à des explications de spécialistes.
-
(en) W. David Compton,
Where No Man Has
Gone Before: A History of Apollo Lunar Exploration Missions,
NASA, 1989
(lire
en ligne [archive]
[PDF])
Histoire du projet
scientifique associé au programme Apollo (document NASA no
Special Publication-4214).
.
- Autres ouvrages
-
Déroulement
détaillé d'une mission lunaire Apollo.
-
Déroulement
détaillé consacré uniquement à la phase de séjour sur la Lune
des missions Apollo avec nombreuses illustrations, contexte
géologique détaillé et quelques développements sur les missions
robotiques de cette période.
-
Ouvrage de
référence des principaux faits et dates des missions Apollo.
.
-
Un grand nombre de
statistiques sur le programme Apollo (NASA SP-2000-4029)
-
(en) David A. Mindell,
Digital Apollo Human
and Machine in Spaceflight, The MIT Press, 2008
(ISBN 978-0-2621-3497-2)
Histoire de la conception des systèmes
informatiques embarqués du programme Apollo
Documentaires
Articles connexes
Liens externes
-
Ressources relatives à l'astronomie
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langues