mardi 16 août 2022

qui est Hadi Matar ?

 

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Hadi Matar, l'assaillant de Rushdie, aurait été en contact avec les Gardiens de la révolution, Téhéran dément tout lien

La mère du suspect, d'origine libanaise, affirme que son fils a passé un mois au Liban en 2018, un séjour qui l'a transformé en "fanatique religieux".

OLJ / le 15 août 2022 à 12h40


Hadi Matar, l'assaillant de Rushdie, aurait été en contact avec les Gardiens de la révolution, Téhéran dément tout lien

Deux portraits de Hadi Matar, l'assaillant qui a poignardé l'écrivain Salman Rushdie à New York. Chautauqua County Jail/Handout via Reuters

Hadi Matar, l'assaillant américain d'origine libanaise qui a poignardé vendredi à plusieurs reprises l'écrivain britannique Salman Rushdie à New York, aurait des liens avec les Gardiens de la révolution iraniens, affirment des responsables du renseignement au média américain Vice, ce qui a été démenti pour la première fois lundi par Téhéran. Nouvelle information dans cette affaire également : la mère du suspect affirme au Daily Mail britannique que son fils a séjourné pendant un mois au Liban, soulignant que ce voyage l'a transformé en fanatique religieux.

Hadi Matar, 24 ans, est originaire de l'État du New Jersey. Samedi, le président du conseil municipal de Yaroun, un village du Liban-Sud, a affirmé à L'Orient-Le Jour que les parents de Matar, divorcés, sont originaires eux-mêmes de cette localité mais qu'ils résident aux États-Unis depuis trente ans. Quant au directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, il affirmait le jour même à L'OLJ que Hadi Matar n'avait "jamais mis les pieds au Liban". Sur ses comptes sur les réseaux sociaux, le suspect affichait publiquement une grande proximité avec l’extrémisme chiite et les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de Téhéran.

Brigade al-Qods

Selon Vice World News, qui cite "des responsables du renseignement européens et moyen-orientaux", anonymes, Hadi Matar aurait été "en contact direct sur les réseaux sociaux avec les Gardiens de la révolution iraniens".

Pour un responsable du contre-terrorisme d'un pays membre de l'OTAN, l'attaque au couteau "porte la marque d'une attaque guidée". Vice explique que cela implique qu'un officier du renseignement aurait incité l'assaillant à passer à l'action, sans être directement impliqué dans cette attaque. "L'enquête révélera au fur et à mesure la nature exacte de ces liens", indique ce responsable.

Repère

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Un officier du renseignement d'un pays moyen-oriental affirme, pour sa part, qu'il est "clair" qu'à un moment donné, Hadi Matar a été en contact avec "des personnes directement affiliées ou proches de la force al-Qods", la brigade d'élite des Gardiens de la révolution en charge des opérations extérieures. "Le degré d'implication (des Gardiens de la révolution) n'est toujours pas clair, pour savoir s'il s'agit d'une tentative d'assassinat directement soutenue (par l'Iran) ou plutôt d'une série de suggestions et de directives pour choisir la cible", affirme ce responsable.

"Une personne de 24 ans né aux États-Unis n'a pas choisi de son propre chef Salman Rushdie comme cible", tranche toutefois l'agent du renseignement en question. "Même une personne qui s'abreuve de propagande iranienne aurait des difficultés à trouver des références à Rushdie, comparé aux autres ennemis modernes désignés par le régime" iranien, ajoute-t-il.

"Seuls Salman Rushdie et ses partisans mériteraient d'être blâmés"

"Nous démentons catégoriquement" tout lien entre l'agresseur et l'Iran, et "personne n'a le droit d'accuser la République islamique d'Iran", a réagi lundi Nasser Kanani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, dans la première réaction officielle de Téhéran à l'attaque contre l'auteur des "Versets sataniques", rapporte l'AFP. "Dans cette attaque, seuls Salman Rushdie et ses partisans mériteraient d'être blâmés et même condamnés", a-t-il souligné lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran. "En insultant les choses sacrées de l'islam et en franchissant les lignes rouges de plus d'un milliard et demi de musulmans et de tous les adeptes des religions divines, Salman Rushdie s'est exposé à la colère et à la rage des gens", a-t-il ajouté.

"Fanatique religieux"

Quant à la mère de Hadi Matar, Silvana Fardos, elle a affirmé, dans un entretien exclusif publié dimanche par le quotidien britannique Daily Mail, que son fils a séjourné pendant un mois au Moyen-Orient, et que ce voyage l'a transformé en "fanatique religieux".

Portrait

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C'est lors d'un séjour en 2018 au Liban pour revoir son père qui était rentré au pays après le divorce que Hadi Matar, un jeune homme populaire et fils affectueux selon sa mère, s'est transformé en individu introverti de mauvaise humeur. "Une heure après son arrivée au Liban, il m'appelle en me disant qu'il voulait rentrer" aux États-Unis, confie-t-elle. "Il est resté là-bas pendant 28 jours environ, mais le séjour ne s'est pas bien passé avec son père. Il s'est senti très seul (...) Je m'attendais à ce qu'il rentre motivé pour finir ses études et trouver un emploi mais, à la place, il s'est enfermé dans le sous-sol de notre maison. Il avait beaucoup changé. Pendant des mois, il ne nous (ses soeurs et sa mère, ndlr) adressait pas la parole", raconte la mère.

"Une fois, nous nous sommes disputés lorsqu'il m'a demandé pourquoi je l'avais encouragé à suivre des études au lieu de se concentrer sur la religion. Il était furieux que je ne l'initie pas à l'islam dès son jeune âge", raconte Silvana. "Je suis libanaise, je réside aux États-Unis depuis 26 ans. Je vis une vie simple de mère divorcée qui tente de maintenir un toit au-dessus de nos têtes et d'assurer les besoins de mes enfants. Je m'en fiche de la politique. Je ne suis pas croyante. Je suis née musulmane et c'est tout. Je n'ai pas initié mes enfants à la religion et je n'ai jamais forcé mon fils à faire quoi que ce soit. Je ne connais personne en Iran. Toute ma famille est ici", explique-t-elle.

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Incrédule, elle affirme avoir du mal à croire que son fils "ait été capable de faire une telle chose". "Comme je l'ai dit au FBI, je ne vais plus lui adresser la parole. Il est responsable de ses propres actions. Je dois m'occuper de mes deux autres filles mineures. Elles sont en colère et choquées. Tout ce que nous pouvons faire, c'est aller de l'avant sans lui", conclut Silvana.

Hadi Matar a été inculpé de "tentative de meurtre et agression". Il a plaidé "non coupable" par la voix de son avocat.

commentaires (18)

Mais c’est connu depuis longtemps que daesh, qaeda etc émane du l’Iran, il suffit de relire les anciens articles d’investigation iranien er arabe et occidental … faite des recherche sur Ali mohamed un égyptien qui a été recruter par les USA mais qui en fait était un soldat à la solde de l’Iran … pq Ali mohamed parce que tout commence par lui et vous allez comprendre comment l’Iran a créer tout ça et à lancer la responsabilité sur les pays arabes er occidentaux et ….. VOUS ALLEZ COMPRENDRE PQ LES HEZB A AFFRÉTER DES BUS POUR ÉVACUER LES DEASHIENS

Bery tus

14 h 52, le 16 août 2022

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Portrait.

Qui est Hadi Matar, le “loup solitaire” qui a agressé Salman Rushdie ?

Né aux États-Unis, le jeune homme de 24 ans, d’origine libanaise et admirateur de la République islamique d’Iran, a brutalement changé lors d’un voyage effectué au Liban en 2018 pour aller rendre visite à son père dans son village natal. Cette localité est tout acquise au Hezbollah, organe politique pro-Téhéran.

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Réservé aux abonnés Publié aujourd’hui à 15h08 Lecture 2 min.

Hadi Matar, l’agresseur de Salman Rushdie, dans une prison de Mayville, dans l’État de New York, le 12 août 2022. Hadi Matar, l’agresseur de Salman Rushdie, dans une prison de Mayville, dans l’État de New York, le 12 août 2022. PHOTO CHAUTAUQUA COUNTY JAIL/REUTERS

“S’il est vrai que Hadi Matar a poignardé le romancier Salman Rushdie à New York sans avoir été mandaté pour le faire et sans avoir de lien organisationnel avec les auteurs de la fatwa émise par Rouhollah Khomeyni en 1989, alors nous devons nous demander si le ‘loup solitaire’ chiite est né”, écrit le site libanais Daraj.

Le 12 août dernier, dans l’État de New York, l’Américain de 24 ans d’origine libanaise a agressé au couteau l’écrivain britannique d’origine indienne. Une fatwa avait été lancée contre ce dernier par l’ayatollah Khomeyni, guide suprême de la Révolution islamique en Iran, après la publication de ses Versets sataniques. Arrêté puis inculpé pour tentative de meurtre, Hadi Matar a plaidé non coupable.

Sa page Facebook regorgeait de références aux Gardiens de la révolution, le groupe paramilitaire répondant directement au chef de l’État iranien ; ainsi qu’à d’autres figures incontournables de la Révolution islamique, dont l’ayatollah Khomeyni. Il s’était fabriqué un permis de conduire au nom de Hassan Mughniyah, une référence directe à Imad Mughniyeh, cofondateur du Hezbollah.



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