Tayr Debba (en)
Décès |
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(à 45 ans)
Kafr Sousa (en)
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عماد مغنية |
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Commandant, homme politique |
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Partis politiques |
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Imad Fayez Mougniyah ou Mughniyeh (arabe : عماد فايز مغنية), né le 7 décembre 1962 à Tayr Debba (Liban) et mort le 12 février 2008 à Kafr Souseh, dans le gouvernorat de Damas (Syrie). Il est un des fondateurs et des plus haut dirigeants du Hezbollah.
Connu sous le nom Hajj Radwane (arabe : الحاج رضوان), il est accusé de nombreuses attaques dont l'attentat-suicide contre l'ambassade des États-Unis à Beyrouth 1, l'attentat contre un centre communautaire juif à Buenos Aeres2, l'explosion de l'ambassade d’Israël en Argentine3, le détournement d'un Boeing TWA 847, l'attaque contre l'ambassade de France au Koweit4, et l’exécution du sociologue français Michel Seurat.
L'été 2006, lors de la guerre des 33 jours, il commande les forces du Hezbollah contre Tsahal avec l'aide de Hassan Nasrallah et Qassem Soleimani5.
Ennemi juré d’Israël, adversaire de la France, inculpé pour terrorisme en Argentine, placé sur la liste des hommes les plus dangereux au monde par le FBI, il est recherché par plusieurs services de renseignement et par Interpol.
Il est tué le 12 février 2008 à Damas, en Syrie, par l'explosion d'une bombe dans son SUV 6. Il s'agirait d'une opération du Mossad appuyée par la CIA 7,8,4.
Famille
Son cousin et beau frère Moustapha Badr ed-Dine, commandant du Hezbollah, est accusé d'avoir préparé et organisé l’assassinat du premier ministre libanais Rafiq Hariri 9,10,11
Biographie
Dans les années 70, Imad Mughnieh rejoint le mouvement palestinien du Fatah après l'expulsion des palestiniens vers le Liban lors du conflit de Septembre Noir.
Il est recruté au sein de la mouvance palestinienne par Anis Naccache, qui deviendra connu pour son attaque en France dans les années 80.
Avec son cousin Moustapha Badreddine, Imad fait partie de la Force 17, la brigade d'élite du Fatah en charg e de la protection personnelle de Yasser Arafat.
En réaction contre l'intervention israélienne du Liban en 1982 pendant la guerre civile libanaise, il rejoint le mouvement chiite Amal.
Il est par la suite un des chefs du Hezbollah, dont il est un des fondateurs. Alternativement décrit comme la tête de la section sécurité et renseignement. Il dirigeait la branche internationale du Hezbollah en particulier des liaisons avec la Syrie et l'Iran.
Il est soupçonné d'être l'organisateur de la double attaque meurtrière contre l'ambassade américaine à Beyrouth et contre les bases des Marines américains et des paras français, qui en 1983, avaient forcé les Occidentaux à se retirer du Liban.
Il utilisait le nom Hajj (ou Hajj Radwane) comme pseudonyme et était recherché par le Mossad, la CIA et Interpol qui le recherchait à la demande de l'Argentine à la suite de sa participation présumée à l'attentat de 1994 contre l'Association mutuelle israélite argentine12. Il faisait aussi partie de la liste européenne des terroristes recherchés13.
Selon Robert Baer14, Imad Moughniyah était le chef de l'Organisation du Jihad islamique, responsable d'un grand nombre d'attentats et d'enlèvements dans les années 1980, notamment :
l'attentat-suicide contre l'ambassade des États-Unis à Beyrouth le 18 avril 1983 ;
les attentats-suicide du 23 octobre 1983 contre les casernements américain et français à Beyrouth, ayant fait 305 morts ;
l'enlèvement tout au long des années 1980 de plusieurs occidentaux et en particulier le rapt et de l'exécution en 1984 du chef du bureau de la CIA au Liban, William Buckley ;
le détournement sur Beyrouth du vol TWA 847 en 1985 (un mort américain) ;
l'enlèvement et l'exécution du journaliste français Michel Seurat en 1986 ;
et, l'attentat de l'AMIA à Buenos Aires en 1994 contre un centre communautaire juif (cet attentat n'est cependant pas éclairci)
En 1994, son frère trouve la mort dans l'explosion d'une voiture piégée à Beyrouth, une opération imputée au Mossad israélien.
À l'époque, des informations laissaient entendre que Imad était déjà la personne visée.
Son cousin et beau-frère Moustapha Badreddine, membre du Parti islamique Dawa irakien est condamné à mort par le Koweït pour sa participation présumée à l'attentat-suicide du 12 décembre 1983 (en) contre l'ambassade américaine au Koweït15. Il passe 7 ans en prison en Koweit avant d’être libéré lors de l'invasion de Saddam Hussein.
Un coordinateur clé
Recherché activement par les services secrets israéliens, américains et français, il se réfugie en Iran vers la fin des années 1980.
Parlant couramment le Farsi16, il collabore avec les responsables du ministère du Renseignement et de la sécurité avant de devenir le chef des opérations extérieures du Hezbollah17. Il joue un rôle majeur de coordination entre l'Iran, la Syrie et le Hezbollah18.
Entre 1995 et 2006, Mughniyeh voyage régulièrement entre Téhéran, Damas et Beyrouth. Il ne se rend presque jamais dans son village natal. En juillet 2006, lors de la guerre des 33 jours, il dirige les troupes du Hezbollah contre Israël avec l'aide de Qassem Soleimani 5.
C'est lui qui prépare l'attaque du Hezbollah à l'origine du conflit5.
En 2008, Moughnieh se trouve à Damas, où il est activement protégé par les services de renseignements de Bachar el-Assad.
Réputé paranoïaque, il dispose de gardes du corps armés et emprunte rarement le même itinéraire18. Rencontrant régulièrement des officiers du Jihad Islamique et des Pasdarans Iraniens, il se fait passer pour un chauffeur travaillant pour l'ambassade d'Iran.
Mort
Le 12 février 2008, peu après à 22 h 45, il est tué par l'explosion d'une bombe posée dans son SUV — une Mitsubishi Pajero — à Damas18,6,19. Sa mort a lieu dans le quartier de Kfar Sousa, à quelques pas d'un siège des renseignements syriens 18.
Il s'agit, selon plusieurs témoignages, d'un assassinat du Mossad avec un soutien de la CIA 20,7,8,18,
Le gouvernement Syrien, qui niait qu'il protégeait Moughnieh, confirme sa mort et dénonce un acte terroriste 16.
Le Hezbollah accuse immédiatement Israël d'avoir assassiné Moughniyeh. Israël nie avoir toute responsabilité18. Le gouvernement américain estime que le monde sera porta mieux sans lui. 4. Marie Seurat, la veuve du sociologue français Michel Seurat, déclare :
"C'est un immense soulagement de voir cet assassin enfin éliminé21".
L’assassinat de Imad Mughnieh entraine la fureur du Hezbollah.
Le Parti de Dieu accuse la Syrie d'incompétence et s'en prend au Général Assef Shawkat, beau-frère de Bachar El Assad, en charge de la sécurité personnelle de Mugnieh16. L'Iran envoie son ministre des affaires étrangères, pour tenter de calmer le jeu 16.
L'enterrement de Imad Mugnieh rassemble plusieurs milliers de personnes dans la banlieue sud de Beirut en présence du chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki 22 Selon un diplomate occidental à Beyrouth, la mort de Moughniyah est un sérieux coup porté au Hezbollah 23et « implique une pénétration du mouvement au plus haut niveau 23». La mort de Mughnieh entraine la promesse de Hassan Nasrallah d'une vengeance contre les israéliens24,18. Ce serait le principal motif derrière l'attentat de Burgas18
En 2017, Mohamed Javad Zarif, Ministre Iranien des Affaires Étrangères, dépose des fleurs sur la tombe de Imad Mughnieh 25
En 2018, le général Qassem Soleimani, commandant de la force d'élite des Gardiens de la Révolution Islamique décrit Imad Mugnieh comme un martyr de l'Islam et promet que sa mort sera vengée par l'élimination de l’État d’Israël 26.
Références
« Obsèques sous haute tension d'un chef du Hezbollah » [archive], sur Obsèques sous haute tension d'un chef du Hezbollah, 14 février 2008
Matthew Levitt, « Imad Mughniyeh and Hezbollah's Shadow War: A Washington Institute Backgrounder » [archive], sur Washington Institute, 30 janvier 2015
Jean-Pierre Perrin, « Les Moughnieh, le Hezbollah de père en fils » [archive], sur Liberation, 12 février 2015
Shimon Shapira, « Inside the Struggle Between Israel and Hezbollah » [archive], sur Tablet Mag, 2010
Un chef recherché du Hezbollah tué par une bombe à Damas [archive] « Copie archivée » (version du 20 février 2008 sur l'Internet Archive) Le Monde (consulté le 13 février 2008)
MATTHEW LEVITT, « Why the CIA Killed Imad Mughniyeh » [archive], sur Politico, 2015
Ronen Bergman, « Bracing for Hezbollah Revenge » [archive], sur Der Spiegel, 18 février 2008
fr, « Assassinat Hariri : le TSL remet son acte d'accusation à Beyrouth » [archive], sur France 24, https://www.france24.com/fr/20110630-liban-gouvernement-mettre-oeuvre-acte-accusation-tribunal-special-hezbollah [archive]
Stéphanie Maupas, « Attentat contre Rafic Hariri en 2005 : la mort du prévenu-clé reconnue » [archive], sur Le Monde, juillet 2016
Jean-Pierre Perrin, « Les Moughnieh, le Hezbollah de père en fils » [archive], sur Liberation, 12 février 2015
Robert Baer La chute de la CIA : les mémoires d'un guerrier de l'ombre sur les fronts de l'islamisme (trad. Daniel Roche de See not evil, Three Rivers Press, New York, 2001), collection Folio documents, Gallimard, 2002 (ISBN 2-07-042854-0)
Ahmad al-Khaled, Hezbollah leader Mugniyah killed [archive], Kuweit Times, 14 février 2008
(en) Mark Perry, « The Driver » [archive], sur Foreign Policy, 29 avril 2013
(en) Ronen Bergman, Rise and Kill First : The Secret History of Israel's Targeted Assassinations, Grande-Bretagne, John Murray, 2019, 2018e éd., 784 p., 12,8 x 5,4 x 19,8 cm (ISBN 978-1-4736-9472-9, présentation en ligne [archive]), p. 602
Nouzille, Vincent, (1959- ...)., Les tueurs de la République : assassinats et opérations spéciales des services secrets, Paris, Fayard, dl 2015, 348 p. (ISBN 978-2-213-67176-5 et 2213671761, OCLC 905100818, lire en ligne [archive]), p. 134
Yitzhak Benhorin, « Former CIA official: Mossad behind Mugniyah killing » [archive], sur Yedioth Ahronot, 02.13.08
fr, « La mort d'un stratège » [archive], sur France24, 13 février 2008
La Depeche, « Liban: le chef du Hezbollah déclare une "guerre ouverte" à Israël » [archive], sur La Depeche, 2008
Le Figaro du 25 mars 2008 : La liquidation de Moughniyeh place le Hezbollah devant des choix difficiles.
« Quelle vengeance pour la mort d'Imad Moughnieh ? » [archive], sur Courrier International, 14 février 2008
Dexter Filkins, « Why Aren’t We Asking Iran for More? » [archive], sur New Yorker, 2015
(en) Ahmad Majidyar, « Soleimani commemorates Hezbollah commander by promising Israel’s destruction » [archive], sur Middle East Institute, 15 février 2018
Liens externes
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