Discours de M. Valéry Giscard d'Estaing, Président de la République française
Palais de l'Elysée - 27 mai 1974
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Mesdemoiselles,
Messieurs,
De ce jour, date une ère
nouvelle de la politique française. Ceci n'est pas seulement dû, M. le
président du Conseil Constitutionnel, à la proclamation du résultat que vous
venez de rappeler et dont, par respect pour la France et pour sa longue
histoire, je mesure l'honneur. Ceci n'est pas seulement dû aux 13 396 203
femmes et hommes qui m'ont fait la confiance de me désigner pour devenir le
vingtième Président de la République française. Ceci est dû en réalité à la
totalité des suffrages du 19 mai 1974. Ces suffrages égaux selon la règle
démocratique qu'il s'agisse de ceux des femmes et des hommes, des jeunes et des
moins jeunes, des travailleurs et des inactifs, et qui se sont prononcés chacun
à leur manière et selon leur préférence en témoignant leur volonté de
changement.
J'adresse le premier salut du
nouveau Président de la République à ceux qui dans cette compétition aspiraient
à le devenir et qui avaient la capacité de le faire et notamment M. François
Mitterrand et M. Jacques Chaban-Delmas. Ainsi c'est moi qui conduirait le
changement, mais je ne le conduirai pas seul. Si j'entends assumer pleinement
la tâche de Président, et si j'accepte, à cet égard, les responsabilités
qu'une telle attitude implique, l'action à entreprendre associera le gouvernement
dans ses initiatives et le Parlement dans son contrôle et dans ses droits. Je
ne le conduirai pas seul parce que j'écoute et que j'entends encore l'immense
rumeur du peuple français qui nous a demandé le changement. Nous ferons ce
changement avec lui, pour lui, tel qu'il est dans son nombre et dans sa
diversité, et nous le conduirons en particulier avec sa jeunesse qui porte
comme des torches la gaieté et l'avenir.
Messieurs les présidents,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, voici que s'ouvre le livre du temps avec
le vertige de ses pages blanches. Ensemble comme un grand peuple uni et
fraternel abordons l'ère nouvelle de la politique française.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire