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Itamar Ben-Gvir |
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Fonctions |
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Ministre israélien de la Sécurité nationale |
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Premier ministre |
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Gouvernement |
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Prédécesseur |
Omer Bar-Lev (Sécurité intérieure) |
Député à la Knesset |
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Législature |
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Itamar Ben-Gvir (hébreu : אִיתָמָר בֶּן גְּבִיר), né le 6 mai 1976, est un avocat et homme politique israélien dirigeant le parti Otzma Yehudit1.
Considéré comme un symbole de l'extrême droite radicale, il a été poursuivi à de multiples reprises par la justice israélienne pour émeute, discours incendiaires, et obstruction au travail de la police. Il a également été condamné pour racisme et possession de propagande pour une organisation terroriste2.
Dans les années 90, il a été membre du parti Kach et Kahane Chai, interdit de se présenter aux élections puis classé terroriste par les autorités israéliennes et américaines. La sociologue franco-israélienne Eva Illouz estime qu'il incarne le fascisme juif3.
Ben-Gvir affirmera avoir passé tellement de temps dans les tribunaux que c'est ainsi qu'il a décidé de devenir avocat. Le barreau israélien tentera de l'empêcher d'exercer.
Profitant de la division de la gauche et des partis arabes ainsi que d'un contexte de montée de la criminalité, son parti réalise un score surprise en 2021.
Au lendemain des résultats, Benyamin Netanyahu, en procès pour corruption et risquant la prison, décide de s'allier avec Otzma Yehudit pour revenir au pouvoir. Itamar Ben-Gvir intègre le nouveau gouvernement en novembre 2022 comme Ministre de la Sécurité publique.
Il tente de présenter une image plus modérée et un discours plus lisse, plus apaisé 4 .
Le général Dan Haloutz, ancien chef d'État-Major de Tsahal, estime qu'« il n'a pas changé et ne changera pas » et avertit que ses idées pourrait entrainer la guerre civile5.
Le président d'Israël, Isaac Herzog, estime « cet individu inquiète le monde entier »6.
Biographie
Premiers engagements et carrière d'avocat
Itamar Ben-Gvir est issu d'une famille avec des origines juive irakiennes, mais pas strictement pratiquante.
Il milite au sein de l'extrême droite israélienne à partir des années 1990, rejoignant le mouvement Moledet, favorable à la déportation des Palestiniens de citoyenneté israélienne hors du territoire, avant de rallier la mouvance kahaniste7.
L'armée israélienne refuse qu'il fasse son service militaire car il est considéré comme trop radical 8.
Il fait parler de lui en 1995 lorsqu'il vole puis brandit à la télévision israélienne l’emblème d’une Cadillac, le véhicule du Premier ministre Yitzhak Rabin : « On est arrivés à sa voiture. On arrivera jusqu’à lui aussi », lance-t-il, étant profondément hostile au processus de paix engagée par la gauche israélienne. Yitzhak Rabin sera assassiné quelques semaines plus tard par un militant d'extrême droite9.
Il poursuit des études de droit à l'Ono Academic College qu'il termine avec uniquement un diplôme de premier cycle, avant de servir dans l'armée. En tant qu'avocat, Itamar Ben-Gvir se spécialise dans la défense d'extrémistes accusés de violence contre des Palestiniens10.
Carrière politique
Il a été l’assistant parlementaire du député Michael Ben-Ari9. Il est actuellement député à la Knesset.
Son parti, Otzma Yehudit (pouvant se traduire par Pouvoir juif), fondé en 2012, est le successeur idéologique du parti Kach, une formation suprémaciste juive et raciste réclamant l’expulsion des citoyens arabes du pays et l’instauration d’une théocratie11,12. Otzma revendique l’annexion de toute la Cisjordanie mais sans accorder aux Palestiniens la citoyenneté israélienne, souhaite expulser d’Israël les citoyens arabes « déloyaux » et encourage les citoyens arabes en général à émigrer afin de renforcer le caractère juif d’Israël. Le parti insiste également sur la refonte du système judiciaire israélien afin de mettre l’accent sur les valeurs juives plutôt que sur les valeurs démocratiques, en particulier en ce qui concerne les droits des minorités9.
À la tête de son parti, il organise des manifestations provocatrices dans des quartiers à forte proportion arabe, scandant avec ses partisans « mort aux terroristes »9. Il lui arrive de brandir une arme lors de ce type d'action13 et appelle la police à ouvrir le feu à balles réelles en cas de heurts avec des manifestants arabes13. Ses actions provocatrices lui assurent une forte médiatisation14.
Il exposait jusqu'en 2020 dans son salon une photo de Baruch Goldstein, l'auteur du massacre d'Hébron. Il a déclaré l’avoir retirée en janvier 2020 après s’être aperçu que cela pouvait lui nuire politiquement. Il continue toutefois de revendiquer son admiration pour le terroriste9.
L'ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou fait de lui son principal allié pour les élections législatives de 2022 et lui promet une place au gouvernement en cas de victoire14.
Ministre de la Sécurité nationale
Il est nommé ministre de la Sécurité nationale dans le gouvernement de Benyamin Netanyahou investi le 29 décembre 2022. Le 3 janvier 2023 au matin, il se rend sur le mont du Temple. Il déclare à propos de cette visite : « Le mont du Temple est l’endroit le plus important pour le peuple d’Israël. Nous maintenons la liberté de mouvement pour les musulmans et les chrétiens, mais les juifs aussi montent sur le site »15.
Cette visite est très fortement critiquée par la Jordanie, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, les États-Unis, la France et l'Union européenne. L'Autorité palestinienne qualifie cette visite de « provocation sans précédent ». Quant à Yair Lapid, chef de l'opposition et précédent Premier ministre, il a déclaré « Voilà ce qui arrive lorsqu’un Premier ministre faible est forcé de donner des responsabilités à la personne la plus irresponsable du Moyen-Orient dans l’endroit le plus explosif du Moyen-Orient »16. Quant au grand-rabbin séfarade d'Israël, Yitzhak Yosef, il critique aussi cette visite sur le Mont du Temple en rappelant que le grand-rabbinat interdit depuis longtemps la visite du mont du Temple car le mont du Temple est trop saint pour que les Juifs y mettent les pieds17
Notes et références
« Otzma Yehudit leaders attack Jewish Home over Amona » [archive], Israel National News, 11 décembre 2016 (consulté le 9 juillet 2017)
Eva Illouz, « Eva Illouz, sociologue : « La troisième force politique en Israël représente ce que l’on est bien obligé d’appeler, à contrecœur, un “fascisme juif” » » [archive], sur Le Monde, 15 novembre 2022
Calev Ben-Dor, « The Rise of Itamar Ben Gvir » [archive], sur Fathom Journal, septembre 2022
« Un ancien chef d'état-major prévient qu'Itamar Ben Gvir pourrait causer une guerre civile » [archive], sur I24, 28 octobre 2022.
« Herzog heard on hot mic saying ‘entire world’ anxious about Ben Gvir » [archive], sur The Times of Israel, 9 novembre 2022
« Israël : Itamar Ben Gvir, un extrémiste des prétoires à la Knesset », La Croix, 26 mars 2021 (ISSN 0242-6056, lire en ligne [archive], consulté le 21 août 2022)
Samuel Forey, « Législatives israéliennes : Nétanyahou, le salut par les extrêmes » [archive] , sur Libération, 2 novembre 2022 (consulté le 2 novembre 2022)
Jeremy Sharon, « Clés pour comprendre la montée inquiétante de Ben Gvir, l’ultra-nationaliste d’Israël » [archive], sur fr.timesofisrael.com, 18 août 2022
(en-US) Magid, « Otzma Yehudit candidate: Critics have to go back 30 years in order to attack us » [archive], The Times of Israel, 24 février 2019 (consulté le 25 février 2019)
Clothilde Mraffko, « En Israël, le camp suprémaciste juif de retour à la Knesset » [archive] [html], sur lemonde.fr, Le Monde, 20 avril 2021 (consulté le 13 novembre 2022).
« Une mouvance raciste anti-arabe » [archive], sur lalibre.be, La Libre Belgique, 1er janvier 2001 (consulté le 13 novembre 2022).
« Le député extrémiste Ben Gvir sort son arme lors d’un affrontement à Sheikh Jarrah » [archive], sur fr.timesofisrael.com, 14 octobre 2022
« Israël : la percée d'Itamar Ben-Gvir, visage terrifiant de l'extrême droite » [archive], sur LExpress.fr, 11 octobre 2022
« Ben Gvir s’est bien rendu au mont du Temple ce mardi » [archive], sur The Times of Israel, 3 janvier 2023
« Washington, Abou Dhabi, Paris, Ryad dénoncent la visite de Ben Gvir au mont du Temple » [archive], sur The Times of Israel, 3 janvier 2023
« La visite de Ben Gvir au mont du Temple : entre soutiens et condamnations » [archive], sur The Times of Israel, 4 janvier 2023
Liens externes
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