« La situation est de plus en plus préoccupante, explique Ted Chaiban, directeur des programmes de l’Unicef. 31 millions d’enfants [un enfant sur soixante-dix dans le monde] vivent en dehors de leur pays de naissance, dont 11 millions sont des réfugiés et demandeurs d’asile et 17 millions supplémentaires ont dû migrer à l’intérieur même de leur pays pour échapper aux violences et aux conflits. »
Le rapport présente des données mondiales sur ces enfants, migrants forcés ou volontaires, et insiste sur les dangers qui les guettent au cours de leur périple puis dans les pays de destination. « Ces enfants déracinés, souvent seuls, restent des enfants, il faut les protéger. Or la communauté internationale ne les prend pas assez en compte dans les débats sur les migrations, regrette Ted Chaiban. Il faut qu’ils soient accompagnés pour éviter les violences, les trafics, l’exploitation ; des itinéraires protégés doivent être mis en place. Dans les pays de destination, ils doivent être systématiquement assistés par des représentants légaux d’ONG ou de l’Etat afin de les aider à rejoindre d’éventuels membres de leur famille. »
« En Asie, le dérèglement climatique en cause »
Les moins de 18 ans représentent la moitié du nombre global de réfugiés dans le monde, alors que 13 % du nombre de migrants internationaux sont des enfants. Plusieurs chiffres traduisent la dégradation de la situation mondiale et l’accélération des déplacements. Dans les dix dernières années, le nombre global des enfants placés sous la protection du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a plus que doublé. Pour la seule période 2010-2015, ce chiffre a augmenté de 77 %. En cause, les crises récentes, tout particulièrement en Syrie. Lors des six premiers mois de l’année 2016, près de 70 % des enfants ayant trouvé refuge dans l’Union européenne ont fui les conflits en Syrie, en Afghanistan et en Irak.Mais l’Europe est loin d’être le continent accueillant le plus grand nombre de ces enfants migrants. Trente-neuf pour cent d’entre eux vivent en Asie, 20 % ont migré à l’intérieur du territoire américain, de l’Amérique centrale et latine vers les Etats-Unis, le Mexique et le Canada. Sur le sol africain, un migrant sur trois est un enfant, soit deux fois plus que la moyenne mondiale. « En Asie, les causes sont souvent liées aux effets du dérèglement climatique quand, en Afrique, les problèmes d’eau, d’alimentation se conjuguent aux conflits politico-militaires »,explique Ted Chaiban.
Vos réactions (5) Réagir
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tous humains 07/09/2016 - 13h02
C'est ainsi que vivent tant d'enfants déplacés par la misère ou les guerres
dont personne n'est responsable ,bien sûr .C'est la faute du dérèglement
climatique ou de leurs parents qui ne sont pas "nés quelque part "
comme l'a chanté Brassens et qui n'ont pas choisi les trottoirs de Manille ou
d'ailleurs comme le rappelle Maxime Le Forestier .Certains essaient de faire
quelque chose pour eux en soutenant une ONG humanitaire ou en s'opposant aux
guerres et aux injustices .C'est mieux que rien
rantanplan 07/09/2016 - 11h21
Et on peut s'étonner que la très bien pensante maire de Paris ait prévu
d'une part un hébergement pour 700 ou 800 hommes seuls (jeunes, sans formation
et de toute évidence migrants économiques) , alors que celui pour les femmes et
les enfants sera de seulement 300 ou 350 places...
MEDJEBER Céline 07/09/2016 - 14h45
Venant d'une femme qui soutient l'impérialisme israélo américain au Moyen
orient, et qui se sert de son mandat pour en promouvoir l'image (on se souvient
de Tel Aviv plage), cela vous étonne?...
Yves Fauth 07/09/2016 - 10h38
J'imagine qu'évoquer la frénésie nataliste débile pratiquée sur certains
continents comme facteur numéro 1 des causes de ce drame représente quelque
chose de tabou ... En tout cas, ce n'est certainement pas à l'Europe de payer
les pots cassés, et de d'accueillir, contre son gré, les vagues de trop-plein
...
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