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à jour au 17 février 2019
Helmut Schmidt
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Helmut Schmidt en 1969. |
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Fonctions
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Président fédéral
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Biographie
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Nom de naissance
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Helmut Heinrich Waldemar
Schmidt |
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Date de naissance
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Lieu de naissance
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Date de décès
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Nationalité
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Parti politique
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Conjoint
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Hannelore
Glaser (1942-2010)
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Religion
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Helmut Heinrich Waldemar
Schmidt Écouter,
né le 23
décembre
1918
à Hambourg
et mort le 10
novembre
2015
dans la même ville, est un homme
politique allemand,
membre du Parti
social-démocrate
(SPD).
Porté à la présidence du
groupe
SPD au Bundestag en
1967, il renonce à ce poste deux ans plus tard pour devenir le
premier social-démocrate
au poste de ministre
fédéral de la Défense
d'Allemagne
de l'Ouest. En 1972,
Willy
Brandt le nomme
ministre
fédéral de l'Économie
et des
Finances, mais le
ministère de l'Économie reprend son autonomie dès la fin de cette
année.
En 1974, il succède à Willy
Brandt comme chancelier
fédéral et occupe
ce poste jusqu'au départ des libéraux
de sa coalition,
en 1982. Avec plus de huit ans passés à la tête du gouvernement,
il détient le record de longévité des chanceliers issus du SPD.
Sommaire
Jeunesse
Helmut Schmidt est né à
Hambourg,
fils de deux enseignants. Il étudia à l'école Lichtwark de cette
ville et dont il sort diplômé en 1937. Il est appelé pour son
service militaire et commence à servir sur une batterie
anti-aérienne à Vegesack
près de Brême durant la Seconde
Guerre mondiale. Après avoir brièvement été
sur le front
de l'Est, il retourne en Allemagne en 1942
pour travailler comme entraineur et conseiller au ministère
de l'Air du Reich. Cette même année le 27
juin, il épouse son amour de jeunesse, Hannelore
Glaser, surnommée « Loki »
(1919-2010), dont il aura deux enfants : Helmut Walter
(1944-1945), mort d'une méningite et Suzanne (née en 1947). Vers
la fin de la guerre, à partir de décembre
1944, il sert au grade d'Oberleutnant
dans l'artillerie sur le front
de l'Ouest. Il est fait prisonnier par les
Britanniques en avril
1945 dans la lande
de Lunebourg et reste prisonnier de guerre
jusqu'en août. Durant la guerre, il a été décoré de la Croix
de fer1.
Le père d'Helmut Schmidt est le fils naturel d'un homme d'affaires
juif allemand. Cela fut tenu secret dans la famille2,3
jusqu'à ce que cela soit confirmé publiquement par Helmut Schmidt
en 1984, après que l'ancien président français Valéry
Giscard d'Estaing a, apparemment avec l'accord
de Schmidt, révélé cela aux journalistes. Schmidt est de religion
luthérienne mais non pratiquant[réf. souhaitée].
Il poursuit ensuite ses études à l'université
de Hambourg, en économie et en science politique.
Débuts en politique
Schmidt rejoint le Parti social démocrate (SPD)
en 1946 et est, de 1947 à 1948, le chef de la Sozialistischer
Deutscher Studentenbund, syndicat étudiant
proche du SPD.
Après l'université, il travaille pour le
gouvernement de la ville-land de Hambourg,
au département de la politique économique. Débutant en 1952, sous
Karl
Schiller, il devient un des responsables du
Behörde für Wirtschaft und Verkehr, le ministère de
l'économie et du transport du land.
Helmut Schmidt et Willy Brandt à un congrès du
SPD (1973).
Élu député de Hambourg au Bundestag
en 1953, où il siège jusqu'en 1987, il est nommé en 1962 sénateur
à l'Intérieur de la ville-État. En 1967, il est porté à la
présidence du groupe parlementaire social-démocrate. De 1969 à
1972, il occupe les fonctions de ministre
fédéral de la Défense dans le gouvernement
de Willy Brandt et est ministre de l'Économie
et des
Finances de 1972 à 1974.
Chancelier (1974-1982)
Un successeur dans la crise
Le 7 mai 1974, Willy
Brandt démissionne avec effet immédiat de la
chancellerie après que les services secrets ont découvert que son
très proche conseiller Günter
Guillaume était un agent de la Stasi.
Le vice-chancelier libéral Walter
Scheel exerce alors l'intérim de la direction
du gouvernement fédéral. Le SPD,
toujours présidé par Brandt, choisit Schmidt pour prendre la
succession. Lors du vote
au Bundestag le 16 mai, Helmut Schmidt
remporte 267 voix pour et 225 voix contre. Il est alors le
cinquième chancelier fédéral à recevoir l'investiture du
Bundestag depuis 1949.
Il forme aussitôt son premier
cabinet dans lequel le ministre fédéral de
l'Intérieur Hans-Dietrich
Genscher prend la suite de Scheel, élu
président fédéral, aux fonctions de vice-chancelier et ministre
fédéral des Affaires étrangères. Au titre des
sociaux-démocrates, Schmidt nomme cinq nouveaux ministres
fédéraux et se sépare d'Egon
Bahr, éminence grise de son prédécesseur.
Il le rappellera moins de deux mois plus tard.
Du keynésianisme à la rigueur
Keynésien
à l'origine, il adopte dès 1972, alors en tant que ministre des
Finances, une politique économique plus libérale4.
Devenu Chancelier, il choisit de lutter contre l'inflation,
conséquence du premier
choc pétrolier, soutenu en cela par le FDP
qui préconise une approche monétariste,
mais en dépit de l'opposition de l'aile gauche du SPD et de la
Jusos5.
Sa formule, plus tard appelée le Théorème
de Schmidt6 :
« Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain
et les emplois d'après-demain » est restée célèbre.
Une diplomatie pro-européenne et orientale
Helmut Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing à
Bonn
(1977).
Helmut Schmidt a une bonne entente personnelle
avec Valéry
Giscard d'Estaing, le président
français, de huit ans son cadet, mais
gouvernant la France quand lui gouverne la RFA (1974-1981). Il
poursuit la politique
d'apaisement à l'Est
(Ostpolitik)
de Brandt, s'opposant à la politique
plus agressive poursuivie par Reagan
(en 1989, il critiquera dans son livre Men and powers: a
political retrospective la politique des « discours
télévisés, des grands gestes » et « des petits pas »
par laquelle les États-Unis
espéraient mettre fin à la partition de l'Europe entérinée
à Yalta). Il signe ainsi les accords
d'Helsinki en 1975,
et demeure au pouvoir après les élections législatives de 1976,
s'appuyant sur une coalition avec le FDP.
Le bourgmestre-gouverneur de Berlin-Ouest
Richard
von Weizsäcker, Ronald
Reagan et Helmut Schmidt au Checkpoint
Charlie, le 11 juin 1982.
Controverse sur la loi martiale en Pologne
Cela le contraint à des concessions. Le 13
décembre
1981,
il est en voyage en Allemagne
de l'Est alors que le général
Jaruzelski proclame l'état d'urgence en
Pologne.
Questionné par des journalistes ouest-allemands, il concourt avec
son hôte Erich
Honecker pour déclarer cette mesure
nécessaire afin de préserver l'ordre et la stabilité en Europe,
ce qui lui vaut des critiques de la presse de droite (Frankfurter
Allgemeine Zeitung), tandis que les
journalistes Rudolf
Augstein (Der
Spiegel7)
et Theo
Sommer (en)
(Die
Zeit) l'appuient, affirmant qu'il
s'agissait de la seule mesure permettant d'éviter l'intervention
militaire du Pacte
de Varsovie. En décembre 2000, le chancelier
social-démocrate Gerhard
Schröder s'est excusé du manque de soutien
accordé à Solidarność
lors de ces événements8.
Le problème de la RAF
Sur le plan intérieur, il réagit avec fermeté
face à la Fraction
armée rouge (RAF). Lors de l'Automne
allemand (en),
il autorise les troupes d'élite du GSG
9 à intervenir pour mettre fin au
détournement du vol
de la Lufthansa effectué par le Front
populaire de libération de la Palestine en
soutien à la « bande
à Baader ».
La première censure constructive de l'histoire fédérale
En février 1982, il obtient la confiance
du Parlement, mais le 17
septembre
1982,
la coalition éclate : quatre ministres du Parti
libéral-démocrate (FDP), menés par le
ministre des Affaires étrangères Hans-Dietrich
Genscher, quittent le gouvernement,
choisissant un renversement d'alliance en apportant leur soutien au
chrétien-démocrate
Helmut
Kohl. Schmidt cumule alors la fonction de
chancelier avec le portefeuille des Affaires étrangères, jusqu'à
ce qu'une motion
le renverse le 1er
octobre
1982,
Kohl devenant le nouveau chancelier : c'est la première fois
qu'un chancelier est renversé de la sorte en RFA.
À partir des années 1980 : journaliste et écrivain
Helmut Schmidt en 2013.
Après sa carrière politique, Helmut Schmidt travaille comme
écrivain et journaliste. Il continue de s'intéresser à la vie
sociale et politique de l'Allemagne9.
Il est chroniqueur à partir de 1983 et un des responsables de
l'hebdomadaire de gauche Die
Zeit et il a écrit une trentaine
d'ouvrages ayant souvent rencontré le succès9
comme son dernier en 2011, Religion in der Verantwortung
(« L'exercice responsable de la religion »), un essai
sur la place de la religion dans une société globalisée9.
La même année, il publie un livre d'entretiens avec Peer
Steinbrück, qu'il appuie comme candidat du
SPD à la chancellerie10.
En 2010, alors âgé de 91 ans, il était considéré par les 3/4
des Allemands comme une autorité morale, loin devant d'autres
personnalités allemandes9.
Sa femme Loki, qu'il avait épousée en 1942, est morte en octobre
2010. Deux mille personnes, dont la chancelière Angela
Merkel, ont assisté à ses obsèques à
Hambourg9.
En août 2012, Helmut Schmidt déclare avoir une nouvelle compagne :
Ruth Loah, 78 ans, une de ses plus anciennes collaboratrices11.
Dans une interview à
la chaîne publique ARD,
le 7 août 2012, il déclare que si l'Allemagne veut jouer un rôle
de leader européen, elle a un handicap majeur, à savoir son
histoire. « Auschwitz et le meurtre de six millions de Juifs
tout comme la guerre mondiale de Hitler sont des événements qui
sont ancrés dans l'inconscient des peuples européens, si bien
qu'un rôle de leader de l'Allemagne en Europe est exclu, et ce sera
le cas encore pendant longtemps12 ».
Il s'exprime à plusieurs reprises au sujet du multiculturalisme.
En 2004, il décrit la société multiculturelle comme « une
illusion d'intellectuels13 ».
Il avance que le concept de multiculturalisme serait difficile à
concilier avec une société démocratique. Pour cette raison, il
considère comme une erreur, que la République fédérale ait fait
venir des travailleurs immigrés d'autres cultures au début des
années 196014.
Dans un entretien commun avec Gerhard
Schröder dans le journal Der
Spiegel en 2013, il exprime un fort
scepticisme quant aux perspectives d'intégration des immigrés
musulmans
dans la société allemande15.
En 2014 le Grand Prix des Médias du Prix
Franco-Allemand du Journalisme (PFAJ) est
decerné à Helmut Schmidt.
Il meurt d'une artériopathie oblitérante des
membres inférieurs le 10 novembre 2015 à Hambourg.
Œuvres traduites en français
Parmi les nombreux ouvrages écrits par Helmut
Schmidt, seules quatre ont été traduites en français :
-
Un chrétien face aux choix politiques, Le Centurion, 1980 ((de) Als Christ in der politischen Entscheidung, 1976), trad. Yves Ledure, Jean Lyon et Charles Ehlinger, 184 p. (ISBN 978-2-227-35608-5)
Compilation d'articles publiés entre 1962 et 1976 dans diverses
revues allemandes.
-
La Volonté de paix, Fayard, 1980 ((de) Der Kurs heisst Frieden, 1979), trad. Suzanne Enquebecq-Boileau et Jeanne-Marie Gaillard-Paquet, 285 p. (ISBN 978-2-213-00895-0)
Recueil de discours prononcés entre 1974 et 1979. Préface d'Alfred
Grosser.
-
Des puissances et des hommes, Plon, 1988 ((de) Menschen und Mächte, 1987), trad. Monique J. Lebedel, 427 p. (ISBN 978-2-259-02059-6)
-
L'Europe s'affirme : perspectives pour le XXIe siècle, Éditions de Fallois, 2001 ((de) Die Selbstbehauptung Europas : Perspektiven für das 21. Jahrhundert, 2000), trad. Dominique Tassel, 269 p. (ISBN 978-2-87706-406-4)
Préface
de Valéry
Giscard d'Estaing.
Références
-
↑ (de) Harry Woolf, « Verleihung der Ehrendoktorwürde der Johns-Hopkins-Universität; Laudatio verlesen von Harry Woolf bei der Überreichung des Grades eines Doktors der Rechtswissenschaften an Bundeskanzler Helmut Schmidt am 16. Juli 1976: » [archive] [PDF], 16 juillet 1976 (consulté le 20 mars 2009) : « Bundeskanzler Schmidt wurde 1918 in Hamburg als Sohn eines Lehrers geboren. Er besuchte die fortschrittliche Lichtwarkschule, wo er auch seine zukünftige Frau Hannelore kennenlernte. Im Zweiten Weltkrieg gehörte er einer Flak-Einheit an, wurde mit dem Eisernen Kreuz ausgezeichnet und geriet gegen Ende des Krieges in britische Gefangenschaft ».
-
↑ (en) « Told French President of Jewish Origins - Helmut Schmidt's Revelation Reported », Los Angeles Times, 25 février 1988 (lire en ligne [archive]).
-
↑ « Relance: le maudit théorème de Schmidt » [archive], sur Marianne, 9 décembre 2008 (consulté le 10 novembre 2015).
-
↑ (de) Rudolf Augstein, « RUDOLF AUGSTEIN Die polnische Tragödie », Der Spiegel, vol. 52, 21 décembre 1981 (lire en ligne [archive], consulté le 10 novembre 2015).
-
↑ (de) Gerhard Schröder, « Ohne polnisches Freiheitsstreben wäre die Geschichte der deutschen Einheit weniger glücklich verlaufen », Frankfurter Allgemeine Zeitung, 7 décembre 2000, p. 10.
-
↑ (de) « Schmidt hält neue Beziehung mit 93 für „selbstverständlich“ - Deutschland » [archive], sur FOCUS Online, 8 août 2012 (consulté le 10 novembre 2015).
-
↑ « Les vérités d'Helmut Schmidt » [archive], sur Le Point, 8 août 2012 (consulté le 10 novembre 2015).
-
↑ (de) « Helmut Schmidt: Multikulturelle Gesellschaft „Illusion von Intellektuellen“ » [archive], sur NA-Presseportal, 20 avril 2004.
-
↑ (de) « Schmidt: „Multikulti ist kaum möglich“ » [archive], sur Hamburger Abendblatt-online, 24 novembre 2004.
-
↑ (de) « Helmut Schmidt skeptisch über Integration von Muslimen in Deutschland » [archive], sur spiegel.de, 5 mai 2013.
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
-
Helmut Schmidt, sur Wikimedia Commons
Bibliographie
-
« Helmut Schmidt. Incombustible », portrait publié dans Le Monde Magazine, no 40, 19 juin 2010, p. 32-33
Liens externes
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-
(de) « Publications de et sur Helmut Schmidt » [archive], dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale allemande (DNB).
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Présidents du groupe
SPD au Bundestag
allemand depuis 1949
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