lundi 14 janvier 2019

ce que je viens d'adresser à l'Elysée ---- Fwd: grand débat national et lettre du Président de la République


Cher Monsieur le Secrétaire général,


Je n’ai pas oublié que j’ai été élu sur un projet, sur de grandes orientations auxquelles je demeure fidèle. Je pense toujours qu’il faut rendre à la France sa prospérité pour qu’elle puisse être généreuse, car l’un va avec l’autre. Je pense toujours que la lutte contre le chômage doit être notre grande priorité, et que l’emploi se crée avant tout dans les entreprises, qu’il faut donc leur donner les moyens de se développer. Je pense toujours que nous devons rebâtir une souveraineté industrielle, numérique et agricole et pour cela investir dans les savoirs et la recherche. Je pense toujours qu’il faut rebâtir une école de la confiance, un système social rénové pour mieux protéger les Français et réduire les inégalités à la racine. Je pense toujours que l’épuisement des ressources naturelles et le dérèglement climatique nous obligent à repenser notre modèle de développement. Nous devons inventer un projet productif, social, éducatif, environnemental et européen nouveau, plus juste et plus efficace. Sur ces grandes orientations, ma détermination n’a pas changé.

Mais je pense aussi que de ce débat peut sortir une clarification de notre projet national et européen, de nouvelles manières d’envisager l’avenir, de nouvelles idées.

À ce débat, je souhaite que le plus grand nombre de Français, le plus grand nombre d’entre nous, puisse participer.

Ce débat devra répondre à des questions essentielles qui ont émergé ces dernières semaines. C’est pourquoi, avec le Gouvernement, nous avons retenu quatre grands thèmes qui couvrent beaucoup des grands enjeux de la Nation : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’État et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté. Sur chacun de ces thèmes, des propositions, des questions sont d’ores et déjà exprimées. Je souhaite en formuler quelques-unes qui n’épuisent pas le débat mais me semblent au cœur de nos interrogations.

je n'ai pas encore lu - ligne à ligne - la lettre du Président de la République, mais je crois nécessaire pour le bien de cet exercice de "démocratie participative" de vous proposer, aussi brièvement que je vais le pouvoir, quelques observations. Elles sont toutes de formes. 

Mais précisément, le mouvement - pour ne pas écrire : les gilets jaunes - réclame bien plus un changement dans la manière de nous gouverner (et présider, ce qui n'est pas la même chose du tout) qu'un inventaire des mesures mises en vigueur depuis les élections de Mai-Juin 2017, ou à prendre.

1° François Mitterrand, le premier, a écrit et fait publier une lettre aux Français (internet n'existait pas encore). Elle motivait sa candidature à être réélu en 1988. Elle n'intervenait pas en cours de mandat. Démocratie française fut le livre de Valéry Giscard d'Estaing, dans les dix-huit mois de son septennat pour opposer à Jacques Chirac, compétiteur déclaré quoique le Rassemblement pour la République fasse partie de la majorité présidentielle d'alors. - Quel que soit le contenu du texte présidentiel, il n'est pas - en soi - opportun, sauf s'il est présenté comme une contribution parmi des millions d'autres, non comme un cadre contraignant, encore moins comme le futur débouché des contributions citoyennes.


2° L'annonce de ce débat a porté à la connaissance des Français, plus qu'à leur mémoire, l'existence d'une commission nationale du débat public, instituée par la loi Barnier qui, traitant du développement durable, notion internationalement définie, se devait une instance organisant l'information et l'acquiescement des parties concernées. Cette instance n'a pas fait ses preuves mais cause aujourd'hui le scandale de la rémunération de certains agents publics, sa propre présidence ou celle de l'Autorité des marchés financiers.

3° L'organisation a commencé d'être spontanée : c'est la bonne parce qu'elle émane, sans truchement aucun, des Français, dits "de la base" et parce son outil existe : les mairies. C'est donc de celle-ci que doit tout dépendre.

4° Il serait faux de mettre en regard deux expressions de la volonté nationale : ce qui va être exprimé, et ce qui l'aurait déjà été du seul fait de l'élection présidentielle. Chronologiquement, en démocratie, c'est le dernier mot qui compte, pas l'avant-dernier. Factuellement, l'élection présidentielle est le choix d'une personne, non d'un programme. - Je me permets de vous donner, en pièces jointes, quatre notes écrites au moment de l'élection présidentielle de 2012. C'est la première qui développe cette affirmation.

5° Rappeler que l'acquis du mandat présidentiel en cours ne saurait être mis en cause, c'est exactement perdurer dans ce qui est principalement reproché au Président : la décision unilatérale, non dans le contenu (encore qu'il ait été très souvent contesté, mais sans aucun effet dans la pratique actuellement de nos institutions et dans la situation, actuelle aussi, des partis et des syndicats) mais par la manière.

6° Le sort de ce qui sera proposé/imaginé, et de ce qui sera critiqué, ne doit en rien être supposé pendant l'exercice. Ce doit même précisément en constituer l'un des objets. Concevoir ce qui va se vivre nationalement comme un menu proposé au président de la République et au gouvernement, serait confisqué ce qui est à tous.


Car nous ne devons pas nous y tromper. Il ne s'agit pas d'un moment d'ajustement, pas davantage de hiérarchiser ce qui est le plus ou le moins accepté dans ce qui existe. Je me suis permis dans mon précédent message de le dire, par vous, au Président. La coïncidence en durée et en acte de naissance des mandats présidentiel et législatif a permis chez nous un régime de fait, pas illégal, mais illégitime et absolument pas démocratique : l'absorption des principales fonctions exécutives et législatives par une seule : la présidentielle, qui n'est désormais plus exercée puisqu'elle est d'arbitrage entre celles-ci et de maintien de la continuité nationale.

Il n'est pas trop tard pour se fier au bon sens et à la maturité des Français - rien que leur participation en sera le gage - et ne limiter en rien son expression. Pour beaucoup de nous, ce qui a été dit, fait, établi depuis Mai-Juin 2017 ne permet - malheureusement pas - au Président d'en faire un bien acquis déjà commun. Approfondir et clarifier ? non ! Repartir, autant que possible de nos origines, non de ce qui a été fait " en dix-huit mois ", sur la plupart des sujets nationaux, les plus urgents état ceux qui, contrairement au souhait populaire, n'ont pas été traités ou sont niés.


En ardente espérance.

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