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au secrétaire général de la présidence de la République : l’audace de la question de confiance
Monsieur le Secrétaire général,
la candidature de Richard
Ferrand à la présidence de l'Assemblée nationale a un précédent.
En Décembre 1958, le général de Gaulle a souhaité - par gratitude
pour les premières origines - que Paul Reynaud soit élu à ce
poste, mais celles et ceux qu'on appellera un peu plus tard "les
godillots"... élirent Jacques Chaban-Delmas.
Nos élections présidentielles
et législatives de l'an dernier ont été contrastées. La novation
de 2017 a été double : selon plusieurs circonstances, les unes
fortuites (François Fillon déshonoré), les autres prévisibles (le
repoussoir Le Pen faisant de ce scrutin théoriquement à deux tours
une consultation en fait à un seul tour, le premier), la victoire de
la jeunesse en tout, et d'autre part, l'entrée en politique, selon
la confiance donnée en grande sincérité et en enthousiasme très
motivé, de beaucoup de nouveaux élus, ceux élus sur le nom du
nouveau président de la République, les candidats de la République
en marche.
La majorité présidentielle est
sans doute d'origine composite, des ralliés, dont le nouveau
ministre de la Transition écologique qui libère "le perchoir",
mais des personnalités jeunes et qui ont cru, qui croient à un
changement de nature de la vie politique nationale et un changement
de manière dans l'exercice du pouvoir.
Proposer à leurs suffrages
Richard Ferrand, déjà nommé pour présider leur groupe
parlementaire, après qu'il fût devenu moralement impossible de le
maintenir au gouvernement, c'est poser la question de confiance à
l'Assemblée nationale, bien plus nettement que pour l'adoption d'un
texte auquel tiendrait le gouvernement, et très spécifiquement aux
députés de la République en marche.
C'est audacieux, et va permettre
de mesurer la confiance actuelle des députés dans les choix de
personnes que fait le Président, et au-delà si le vote de
conscience est loisible dans un cours politique proclamé nouveau.
Je crois que la révision
constitutionnelle dont nous avons besoin ne requiert pas de nouveaux
textes, mais un comportement nous faisant revenir à l'esprit
originel de la Cinquième République. Le général de Gaulle ne
s'est jamais substitué à ses Premiers ministres successifs, il a
mis la poursuite de son mandat en jeu lors de chacune des
consultations nationales : référendaires, législatives, et bien
entendu en 1965 selon la réforme de 1962 qui n'était destinée qu'à
ses successeurs puisque son "équation personnelle" était
d'ordre historique et non électif. Il a eu l'humilité de s'y
prêter.
Sans relation immédiate avec
cela, les prochaines élections européennes occupent déjà - à
l'ancienne. Des idées autant que des têtes de listes sont partout
recherchées. Le "tract" électoral distribué par les
candidats de la République en marche, en Juin 2017, ne
mentionne pas l'Europe : ci-joint, sa reproduction. Un programme
"européen" est simple : 1° la démocratie par l'élection
de la présidente ou du président de l'Union au suffrage direct de
tous les citoyens européens, 2° l'esprit de défense et la
connaissance mutuelle des peuples par l'instauration d'un service
national obligatoire, garçons et filles, un an de préparation
militaire, un an dédié au développement notamment dans les pays de
notre frontière méridionale, l'Afrique, 3° et évidemment, récrire
complètement la Loi fondamentale européenne, en invitant à
l'exercice la Grande-Bretagne, puisqu'un traité périmant les
précédents périme, de ce fait, le brexit.
A plusieurs reprises, je me suis
permis de le suggérer au Président par lettre, notamment les
dernières à vos bons soins, les 9 Avril et 6 Juin - ce dont je vous
suis reconnaissant.
Très attentivement à vous et
au Président.
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