samedi 8 juillet 2017

organisation de notre ministère des Affaires Etrangères - notes pour Dominique de Villepin . 2002


Bertrand Fessard de Foucault

Reniac . 56450 Surzur
Tél. 06 80 72 34 99 & tcp. 02 97 42 04 96


Le dimanche 4 Août 2002









ce que m’a exposé Pierre Vimont de vos souhaits et de votre volonté en venant dans vos hautes fonctions de maintenant, rencontre toutes les intuitions que j’ai de ce que doit et peut faire notre pays, et de ce que vous êtes en situation de promouvoir. Vous avouerai-je que j’en suis séduit et enthousiasmé ? Lisant l’entretien que vous avez accordé au Monde, je retiens trois éléments qui sont de l’ordre de l’esprit et vont donc structurer votre démarche et celle de tous ceux dont vous voulez l’entourement, le soutien et le travail avec vous.

la cohabitation, une seule voix… mais à présent une seule volonté. La capacité d’initiative, de synergie, d’impulsion s’en trouve renforcée. On a gelé le legs gaullien en le dogmatisant en quelques formules, moins brillantes et moins suggestives que celles du Général, et en feignant de croire à un consensus. On a rendu le tout émollient et inoffensif. Depuis es années, nous n’avons plus de pointe, pas tant dans l’action qui dans le domaine dont vous avez la charge est fille d’une évaluation des circonstances et des enjeux, d‘un dessein (correspondant autant à l’éthique dont je suis heureux que vous la mentionniez si explicitement, qu’à l’intérêt du pays au sens le plus large et qu’aux perspectives), mais dans la pensée et la conceptualisation. Qui ose réfléchir, donc écrire et formaliser pour le Ministre et pour le Président ce qui serait le plus naturel mais sort des jurisprudences et des préalables à concerter ? On s’empêche de penser naturel et simple, on s’empêche de voir et du coup tout paraît compliqué et impossible.
Une imagination, fondée sur une documentation, une réflexion, des consultations en beaucoup de sens, peut parce qu’elle serait transversale relativement aux habitudes de tous, dans notre opinion nationale comme chez les dirigeants de nos principaux partenaires, désarmer des préventions et faire sauter des tabous. Les grandes avancées depuis 1945 se sont faites par des raccourcis inimaginables et pourtant osés : Mai 1950, le traité franco-allemand, la chute du mur, le processus d’Oslo, ceux qui changèrent l’URSS ou l’Afrique du sud.
L’invraisemblable est ce qu’il y a de plus sûr, rapporte Joachim Fest d’Hitler en 1920 ou 1921. Novembre 1989 ou l’abdication soviétique, ou Le Pen au second tour, qui l’aurait prévu, l’avait prévu. Tout se désarme quand arrive l’extraordinaire. Il me semble que le prophétisme et le bon sens, le hic et nunc, le principe de réalité qui n’est pas la description convenue de l’existant mais l’existant lui-même engendrent les faits qui auront raison des faits.
Nous sommes en situation de libre imagination sur la plupart des grands sujets – que ce soit des points bloquants (vous les énumérez et en faites craindre l’explosivité, si on ne les traite vite et bien) ou des vœux proches d’être universels (la démocratie mondiale, la bonne gestion de la planète). Nous avons assez de poids pour que ce que nous proposerons comme nouveaux chemins de compréhension et de solution soit entendu et considéré, et nous ne sommes plus « mastodonte » au point qu’on fasse craindre de nous donner raison. Cette renaissance de la France à l’intelligence et à l’expression, à la vue à long terme mais qui ne soit pas bénigne ni éthérée, peut certainement contribuer à rendre à nos compatriotes un sens plus vif de leur identité nationale. Le lien social dépend de la figure de nous que donne notre diplomatie et l’expression que permettent son travail et sa rénovation au Ministre et au Président de la République. S’il doit y avoir consensus, il ne sera plus selon un nivellement par le bas et de la tolérance, mais se fera sur la vivacité, l’audace et la pertinence.

le pays tout entier acteur de notre action dans le monde, donc de notre diplomatie : les Etats, les peuples, les organisations non gouvernementales, les individus, toutes les consciences, dites-vous au Monde, à commencer donc par chez nous.
Les grands sujets, les grandes causes, mais aussi les impasses, les énigmes, les quadratures de cercle doivent être analysés, débattus, disséqués, mis en dynamique de groupe et en réflexion cadrée dans le temps et dans ce que celle-ci doit produire. Nous pouvons combiner connaissance de cause et multiplicité des points de vue pour parvenir à une analyse et à une proposition de stratégie très simplement structurée, exprimée et donc naturelle à mettre en œuvre.
Je l’ai souvent fait remarquer ces sept dernières années, à propos de la question israëlo-palestinienne. La communauté française juive, articulée ou non en des composantes de représentation, est dans son élite à la fois très soucieuse du tort qu’une politique extrêmiste à Tel Aviv peut porter à toute la diaspora, et très déterminée à ce que la démocratie existe dans l’Etat hébreu.  Elle peut peser tant à Jérusalem qu’à New York, puisqu’elle est la seconde du monde. Les Arabes l’ont compris qui par cooptation montent depuis trois ou quatre ans le pendant du Congrès mondial juif. Une institution, comptant actuellement quelques 250 personnages d’élite et de liberté personnelle, qui s’active en deux directions, le dialogue avec l’Islam et l’intégrisme et les prémisses de dialogues non étatiques et apparemment non politiques avec celles des élites juives qui peuvent tout infléchir à Jérusalem. Eli Barnavi, dont les analyses sur les conséquences de notre position en Juin 1967 sont paradoxales mais pénétrantes, est de cette mouvance côté Israël. – Quand je passe à la FNAC, notamment celle de Montparnasse, je suis frappé de ce que les crises difficiles depuis Septembre 2001 ont donné lieu à des dizaines de livres bien faits, parfois corruscants, cherchant tous à être constructifs et investigateurs. Ce qui veut dire qu’en langue française, donc en mentalité française, on est capable de se documenter, que nous avons des éditeurs intelligents et que ce que ceux-ci savent propager comme socle d’une réflexion puis d’une action, ce que notre diplomatie pourrait, elle surtout, étudier, éprouver, faire.
A la réunion de talents ou de spécialistes, travaillant en flux tendu pour le Ministre, mais à huis clos et en production d’autant plus rapide que ce serait davantage la combianison, la confrontation et l’estime de vues ou d’approches déjà très approfondies par chacun quand il le schématise et le met au débat d’autres spécialistes ou « réfléchisseurs » que lui, débat auquel participent des agents du Département, peut s’ajouter une structure informelle mais permanente, pays par pays ou grand sujet par grand sujet, celle que constitueraient les anciens Ambassadeurs et premiers collaborateurs s’étant succédés sur les sujets et dans les pays, et dont presque toujours les connaissances ne sont ni exploitées ni prolongées. Le bureau géographique ou thématique compétent en serait le bureau d’ordre et en zélerait les réunions bénévoles ; les communications venant des postes seraient accessibles à ces vétérans et à ces aînés. La vue synthétisée ou approfondie, qui serait alors donnée au Ministre, participerait à la fois des diversités et des expériences françaises, du croisement de différentes professions, et d’une réelle mémoire concrète, vivante, continue. Il est probable que le passé ou l’externalité de points de vue mettraient en évidence des analogies, voire des solutions oubliées mais qui avaient failli aboutir.

nos grands partenariats. L’Amérique et l’Allemagne. Ils sont justiciables de traitements intimistes et volontaristes, mais chacun spécifique.
Avec les Etats-Unis, votre ton est juste, il évoque pour moi les couvertures de Time accordées à COUVE de MURVILLE. Ce dernier à partir de 1963, c’était généralement après un débat de politique étrangère à l’Assemblée, qu’il voulait distinct de l’actualité et aussi du débat budgétaire, allait passer trois ou quatre jours à Washington et s’enfermait sans collaborateur de part ni d’autre avec Dean RUSK. Il n’en ressortait aucun communiqué, personne ne coinvainquait l’autre, mais la France intéressait au plus haut point les dirigeants américains et même la presse américaine. Bien entendu, il était su tant au Quai que là-bas que MCM avait toute la confiance du Général et qu’il ne fallait pas compter sur lui pour qu’il en rabattît le moins du monde, au contraire, mais il disait les choses dans une langue et selon une pensée telles que les rapports de force ou les préventions disparaissaient, que le rapport n’était plus qu’entre intelligences, qu’en dialectique et qu’on se pénétrait mutuellement de ce qu’il serait convenable et adéquat d’attendre ou de faire, chacun en était mieux avisé. Ce n’était pas de l’information mutuelle, c’était de la connaissance.
Il faudrait d’une part que le flux de jeunes étudiants notamment en finance, gestion et économie soit à double sens et pas seulement de France vers les études si diplômantes que proposent les institutions américaines ; cela suppose que la France soit à la tête qualitativement d’une initiation du reste du monde à l’Europe en langues, en droit, en méthodes de gestion et de comptabilité, en histoire et perspectives de la construction européenne. Donc des unités universitaires multidisciplinaires sur l’Europe et dans des sites tels qu’outre Atlantique on ait envie d’y venir, notamment pour des trimestres d’été s’inscrivant dans les cursi habituels américains. Et d’autre part qu’il y ait aussi des échanges à contenu plus politiques. Il y a davantage de littérature américaine sur les grands moments des grands (et des petits) pays d’Europe qu’il n’y a d’historiens et d’économistes européens, français qui soient spécialistes reconnus aux Etats-Unis sur les Etats-Unis. Des Stanley HOFMAN français sur l’Amérique.
Avec l’Allemagne, il faut des éléments très forts ; nous n’avons guère qu’Arte, mais la matrice est la bonne. Que la langue de l’autre soit enseignée obligatoirement et pour tous dans chacun de nos deux pays. Qu’il existe un ou plusieurs organes quotidiens ou périodiques, rédigé respectivement dans la langue nationale, mais paraissant simultanément et avec le même contenu rédactionnel dans les deux pays. Formule qui s’étendrait éventuellement au reste des Etats-membres de l’Union européenne. C’est différent de The European ou du New York Herald Tribune qui ne sont qu’en une version. La salle de rédaction commune peut être virtuelle, le vrai coût serait la traduction, le lancement pourrait commencer par encart dans un des grands quotidiens de chacun des pays. Le Monde l’a parfois tenté, mais pour des suppléments et avec davantage de partenaires que la seule Welt.
Il y a un troisième partenariat que nous sommes acculés à réussir et dont le défi est frontal et d’honneur : faire de l’Algérie, avec laquelle nous sommes en osmose et en consanguinité quel que soit le statut d’Etat, un pays démocratique, libre, prospère, clé de notre action en Afrique et dans l’ex-Tiers Monde. Là, plus qu’avec tout autre pays, la densité des relations humaines peut être mobilisée : tous ceux qui ont fait leurs études chez nous, notamment. Ce peut être le champ interministériel pendant ce mandat de cinq ans le plus fécond, vous apportant un objet et une thématique à la plupart de vos collègues.

Ci-après, synthétiques en forme de «fiches»,  quelques propositions. Comme elles ont été dialoguées, pour certaines, avec Pierre Vimont, elles sont au vrai le fruit commun de notre conversation.

P . S .
Kaliningrad est évoquée devant vous. Depuis le Kazakhstan et du fait de l’intimité avec mon homologue allemand, j’avais indiqué au Département le flux organisé (et financé) vers cette moitié de l’ex-Prusse orientale des retours à la mère-patrie des Allemands déportés de la Volga aux « terres vierges » en 1941-1942, au lieu qu’ils aillent en République fédérale. Ils sont arrivés au temps de Catherine et de Frédéric, et parlent encore une allemand compréhensible ; ils sont très majoritairement agriculteurs, mais certains étaient au sommet de la hiérarchie dans les usines stratégiques d’Oust-Kamenogorsk, ces derniers, naturellement, n’émigrent pas.
Là est l’un des futurs points chauds, puisque les Allemands peuvent avoir à terme davantage qu’une minorité ethnique significative et que les Russes ont à résoudre la question du passage des leurs (et aussi de leurs troupes)par ce qui sera d’ici peu l’un ou l’autre des Etats membres de l’Union européenne, sur la Baltique. Contre-offensive culturelle ingénieuse quoique non concertée en ce sens, la fondation des Bénédictins de Solesmes en Lithuanie. Nous devons avoir une présence dans cette région telle qu’elle fasse éviter un voisinage qui ne serait pratiquement que germano-russe. Le traité signé par KOHL et GORBATCHEV était « significativement » un traité de bon voisinage.





A n n e x e s





Suggestions d’instruments        logo à créer pour chaque instrument
 
    1   Bibliothèque courante du Ministre

   2   Apport de nos anciens Ambassadeurs dans un pays donné
à la réflexion sur l’action à mener et à la mise en perspective de celle-ci
avec nos acquis ou nos lacunes traditionnels

3         Séminaires à huis-clos
     documentant et structurant une relance française  sur commande thématique du Ministre


Missions 

1 pour un sujet à approfondir et renouveler          
Le développement durable


2  pour un sujet à approfondir et renouveler          
Le développement durable et l’éthique des entreprises
au sein de l’Union européenne
dans le droit positif naissant et la pratique syndicale et entrepreneuriale


  3  pour dépayser la recherche de solutions à des conflits installés  
Vg. le dialogue judéo-musulman


  4  pour rénover un partenariat acquis 
France Allemagne : capillarité et interpénétration
pour une imagination commune de l’Europe et du monde




Suggestion d’instruments           1



Bibliothèque courante du Ministre



Une lecture et une veille qui ne soit pas aléatoires mais organisées,
Pour profiter du flux édiutorial sur les grands thèmes, atteindre l’opinion à son niveau naissant,
Faire participer éventuellement le Département ou les Ambassades concernées à un débat en forme de livres,
Ecrire ou répondre directement à des auteurs français ou étrangers, en recevoir ceux dont le texte inspire ou dérange,
Mobiliser les éditeurs dans leur connaissance du milieu dont est sorti le livre,
Faire réfléchir et recadrer le débat en termes d’action française, d’initiative ou de contre-offensive en utilisant les instruments 2 et 3
Communiquer aux Ambassades les titres que le Ministre a lus ou considère



Suggestion d’instruments           2



Apport de nos anciens Ambassadeurs
dans un pays donné
à la réflexion sur l’action à mener et à la mise en perspective de celle-ci avec nos acquis ou nos lacunes traditionnels



Une structure permanente au Quai pour accueillir :
leurs réactions et souvenirs au fil de l’actualité
leurs soucis de connaître ce qu’il se passe dans leur « ancien pays » et ce que l’on fait de ce qu’ils ont fait
                                                           pour utiliser :
les réseaux personnels qu’ils s’étaient faits
les faire contribuer à l’accueil en France des boursiers, stagiaires, officiels du pays considéré
les faire écrire et opiner

                                                           pour qu’ils rencontrent :
systématiquement leurs successeurs plus ou moins longtemps après leur propre service, et accompagnent, certains des plus notoires ou topiques, le Ministre s’il rend visite audit pays

Retombée : 1° une diplomatie de la continuité, de la mémoire, de la discussion
2° des égards marqués pour les personnes, ce qui ne peut qu’impressionner les cadets aspirant à la fonction et les étrangers plus habitués à ce que le nouveau efface l’ancien
3° un vivier pour l’Ambassadeur en partance et pour l’écriture des instructions, pour représenter le Département sans l’engager dans les seminaires (3)
4° une contribution à la veille pour la bibliothèque-lectures du Ministre  (1)
5° la tenue à jour de fichiers « connaissance du pays » qui donneraient les réseaux, les mentors locaux ou expatriés, un lexique pour les revues de la presse locale
6° une disponibilité plurielle du Département pour les intervenants culturels, syndicaux, commerciaux bâtissant de France leur périple dans le pays

Moyens
1° quelques salles à tout faire au Département où la convivialité soit possible
2° un jour fixe auquel le bureau géographique ou thématique concerné anime dans une de ces salles  (une périodicité d’une fois par mois ?)
3° une mise à disposition des télégrammes et de la presse reçus du pays, consultable au bureau d’ordre géographique ou thématique (ce qui valorise également du personnel d’archives et d’ « exécution »)

Suggestion d’instruments           3



Séminaires à huis-clos
documentant et structurant une relance française
sur commande thématique du Ministre




1° Durée la journée, ou au maximum deux jours

2° Composition :
experts, autorités, notoriétés avec agents du Département en activité (en centrale ou en postes) ou honoraires ; éventuels appels à des étrangers compétents ou à des fonctionnaires d’autres ministères français à raison non de leur représentativité, mais de leur personnalité

3° Travail en flux tendu :
capacité de tenue de l’exercice et d’écriture du compte-rendu conclusif
dans le mois de la commande par le Ministre

4° Lieu :
au Département
ou dans un local excentré mais appartenant au Département qui permette la dynamique de groupe de repas et de la soirée, puis du petit déjeuner ensemble = atmosphère conclave

5° Débouchés matériels :
livre blanc du Département
publications d’auteurs & pénétration des médias classiques nationaux et/ou étrangers

6° Moyens :
une cellule permanente pour l’organisation pratique et pour le discernement des participants à convoquer ou à inviter
une indemnisation pour les frais de déplacement et (personnels extérieurs à la fonction publique française) pour le temps accordé à l’exercice
disposition de la bibliothèque du Ministre
et au Département de la cellule géographique ou thématique correspondante

7° éventuel compte-rendu oral au Ministre
personnellement en dynamique de groupe pour une heure de conclusion et d’évaluation

Mission  1 pour un sujet à approfondir et renouveler          

Le développement durable



  Définir le thème, ses appelants et ses conséquents, ses acteurs actuels, ses acteurs potentiels, les contrefaçons et déviations – finance, éthique, bien commun, service public, liberté individuelle d’entreprendre, relation avec les parties prenantes territoriales, sociales, culturelles

Repérage d’initiatives d’ensemble prises ailleurs pour le même objet ou son analogue


  Applications

1° Une nouvelle intelligence dans les institutions financières internationales (pour évaluer, analyser, proposer, juger, sanctionner, avaliser)

bilan des plans et médications d’inspiration F.M.I.
critères de prêts de la Banque mondiale
Une novation à oser : les pays d’Amérique latine et leur dette respective
Quels instruments inventer ou retrouver ?
Pour quels objectifs ? Quelle stabilisation ? Dans quel champ géographique ?

Nous appuyer sur l’échec des médications, sur la nouvelle génération des administratifs et des experts dans les deux institutions, et notamment les Africains et ceux venant des pays de l’Est, sur l’effort d’imagination des pays en impasse, sur l’expérience pratique des entreprises françaises ou européennes implantées localement, sur les propositions des mouvements locaux d’opposition politique ou syndicale, sur les analyses de l’Eglise et des grandes confessions – notamment

Retombée : essai d’auto-réforme de l’intérieur et en esprit des institutions internationales pas assez prises dans le schéma des Nations Unies, enceinte d’une gouvernance et d’une démocratie mondiale

2° L’Amérique latine, pendant mondial de l’Europe

Champ d’examen et lieu d’application d’une novation des pratiques financières, commerciales internationales – Mise en interrogation des relations nord-sud en Amérique et des relations Europe.Amérique latine  - Stabilisation des régimes politiques et sociaux
Moyens : enquête libre et pluridisciplinaire dans chacun des pays par le dialogue avec des élites rencontrées en tête à tête et listées à mesure de fil en aiguille ; contre-épreuve avec l’expérience de nos partenaires de l’Union européenne sur ces pays (recueillie dans leurs représentations locales, à Bruxelles, et dans leur capitale respective) ; synthèse et praticabilité dialoguée avec les institutions financières internationales et l’administration américaine
Débouché : proposition française à l’Union européenne, et de celle-ci aux institutions financières et commerciales internationales

3° L’Afrique, pierre de touche d’une mondialisation responsable

trois contributions évidentes :  a) la croisade contre le SIDA
b) les communications intérieures et panafricaines par avion
c) l’eau

Véritable jumelage à opérer de l’Union européenne avec l’Union africaine
Application aux trois thèmes ci-dessus
a) Mise au point d’un prélèvement universel et obligatoire dans le système de santé des Etats-membres de l’Union pour financer ou alimenter en nature les prophylaxies et thérapies en Afrique – Enquête dans le même système européen sur tous autres moyens et solidarités à mettre en œuvre
b) Pot commun des compagnies aériennes d’Europe pour réorganiser et rentabiliser une compagnie aérienne panafricaine continentale ; éventuelle péréquation des liaisons intérieures africaines avec les liaisons euro-américaines ou intra-européennes les plus rentables et bénéficiaires – Enquête dans les milieux du voyage et dans les compagnies aérienens en Europe pour tous autres moyens
c) Politique de l’eau : reconnaissance et exploitation des ressources naturelles, grands travaux de retenue et de production énergétique, application des techniques nouvelles pour les cultures en milieu très aride  - Péréquation et modélisation analogue à la bonne pratique de Suez en Amérique du sud et du nord – Invention d’une solidarité financière entre les populations très bien dotées d’eau en Europe et celles qui en sont pratiquement privées en Afrique

Retombée : invention d’une parafiscalité levée en Europe pour servir des objectifs matériels très précis en Afrique : thérapie du SIDA, distribution de l’eau

Débouché : droit d’ingérence démocratique de l’Union européenne en Afrique
Expertise pour refonte des législations électorales et des listes
Volontariat (coopérants universitaires ou associatifs) pour l’observation des opérations sur une grande année entourant la consultation ; retombées, monographies sur tous aspects nécessaires à la connaissance de ces pays
Garanties offertes macro-économiques ou tenant aux personnes physiques aux régimes qui acceptent l’alternance et la mise en cause démocratique

Le développement durable participe de la prudence, de la gestion globalisante et responsable du long terme, donc de la culture de masse, du respect des identités personnelles et collectives, donc de la démocratie

Démarrage de la mission :

Inventaire des expériences, des jurisprudences et des acteurs depuis Paris : livre blanc sur la problématique, mise en évidence du calendrier des urgences en 2 et en 3 a) b) c)
Détermination de missionnaires par thèmes et par zones : enquêtes
Livre blanc pour chaque thème avec exposé des recommandations  des enquêteurs ou d’autorités morales et scientifiques reconnues, puis des engagements pris ou à prendre par des intervenants, Etats, entreprises, associations, ONG

Effet :              Approche neuve de nos champs et instruments de coopération
Interministérialité (notamment avec les Finances et avec l’Ecologie)
Décloisonnement et relationnement du ministère de la Coopération
Démonstration de la vertu des francophones

Ce thème est tellement transversal, actuel et volumineux
qu’il peut être considéré comme le chantier du quinquennat en interministériel et destiné à définir rétrospectivement le second mandat de Jacques Chirac ; le Département en serait l’intuition « en amont » et l’expression « au plus aval », le corps du sujet étant une novation intérieure française selon le thème le plus fort de ce début de siècle et qui incombe à l’ensemble du Gouvernement y appelant l’ensemble des Français. Notre pays menant en tête par sa diversité et son imagination la réalisation de cette grande prise de conscience humaine dont le mondialisme et l’anti-mondialisme ne sont que l’étape de départ et de tâtons.


Mission   2  pour un sujet à approfondir et renouveler          

Le développement durable et l’éthique des entreprises
au sein de l’Union européenne
dans le droit positif naissant
et la pratique syndicale et entrepreneuriale






Quoique la question paraisse du marché intérieur et donc appelée à se développer sans intervention ni cadrage des gouvernements, il apparaît que ce brassage des pratiques sociétales et des relations au niveau du groupe européen de nos grandes entreprises est une source de connaissance intime du fonctionnement social et financier de nos partenaires et concurrents, et un enjeu de démocratie et de particiipation dans l’entreprise.

La compétence gouvernementale en France n’est pas encore vraiment située, encore moins assumée (en réelle connaissance de cause) à un haut niveau.

La solidarité d’un actionnariat européen suscitée par la nouvelle pratique d’information et de direction en comité européen d’entreprise serait un des facteurs de relative émancipation  du système européen des bourses de valeurs vis-à-vis de Wall Street

Moyens

Documentation sur le mouvement syndical et social dans chacun des Etats-membres
Id° sur la tradition d’entreprise
Id° sur la formation du droit positif national
(coopérations inter-universitaires, savoir oral des milieux syndicaux, réseaux)

Mise en présence des parties prenantes (françaises et étrangères) avec une thématique propre au Ministre

Retombées

Chantiers communs à plusieurs entreprises ouverts par l’éthique au lieu de l’alliance financière ou commerciale. L’éthique peut devenir une technologie

Capacité et savoir français dans un domaine d’avenir et de dimensions européennes
Relativisation et universalisation des expériences d’entreprises

Chef de file
Ministre délégué aux Affaires européennes

Mission   3  pour dépayser la recherche de solutions à des conflits installés  

Vg. le dialogue judéo-musulman


Partir de la constatation que le chemin politique est trop miné, qu’il est bloqué 

Appeler les élites concernées par leur fond intime : l’identité et l’ouverture religieuses

Enquêter sur ce fond dans les deux parties

Etablir l’histoire parallèle et les points de rencontre ou qui sont communs

Identifier ce qui est Terre sainte, Lieux saints, Lieux et dates de mémoire

Aborder la préparation de rencontres par les cercles les plus excentriques de chacune des deux parties

Rencontrer les tenants de chacune dans les principaux pays occidentaux

Faire opiner des tiers : autorités en herméneutique et en ontologie, responsables religieux disposant de réseaux (l’orthodoxie russe et grecque, le Vatican, les méthodistes, le Dalaï Lama)

Recouper avec la D.G.S.E. et les R.G.

Avoir quelques mentors qui seront discernés par ricochets des rencontres plutôt que par a priori de notoriété ou de hiérarchie institutionnalisée

Examiner la possibilité de créer un « lieu » de rencontre ; le rendre proche des Nations Unies pour une formalisation éventuelle en forme de résolutions

Préparer et relayer par des livres blancs gouvernementaux, par des prises de parole médiatique de ceux qu’on aurait suscités ou assurés

Etre un constructeur du dialogue mais s’effacer devant la construcion pour l’étayer et la soutenir d’assez loin

Donner au dialogue inter-confessionnel
1° une convergence religieuse appelant à terme à y faire entrer les religions chrétiennes
2° une ambition éducative en direction de l’opinion, des medias, de la jeunesse

Le détacher de la race et de l’Etat-nation
l’ancrer dans une optique d’exemplarité faisant matrice pour une éthique planétaire
& aboutir à l’organisation pratique de la Terre sainte et de l’interpénétration des Etats temporels, accrocher à celles-ci, mais dans un esprit nouveau et selon d’autres fondements l’arsenal des traités, résolutions et propositions assemblé depuis 1947-1948




Mission  4  pour rénover un partenariat acquis 



France Allemagne : capillarité et interpénétration
pour une imagination commune de l’Europe et du monde









Des gestes visibles pour fêter le 40ème anniversaire :

1° publication par chacun des deux Gouvernements de leur compte-rendu respectifs des entretiens franco-allemandes depuis 1954 et plus particulièrement depuis 1958 (la comparaison de la saisie par chacun du mouvement de l’autre à des moments censément les mêmes et communs sera de soi intéressante)

2° périple du Président de la République et du Chancelier :
Aix-la-Chapelle, Thoiry, Colombey, Reims, Rohnsdorf ( ? la propriété d’ADENAUER non loin de Bonn et du Kaisersberg)
Séance commune de chacune des deux Chambres avec son homologue allemande à Berlin : proposition d’une déclaration européenne sur la gouvernance, la tolérance, l’espérance sur la planète
Assemblée des Ministres-Présidents des Laender et des Présidents de conseil régionaux : adoption d’un texte sur les régions et diversités d’Europe
Portage des textes à Strasbourg, Luxembourg et Bruxelles
Eventuelle inhumation d’un soldat inconnu allemand de la Seconde guerre sous l’Arc de Triomphe de l’Etoile côte à côte avec le soldat inconnu français de la Première guerre mondiale
Gestes vers les mutins de 1917 et vers les « malgré-nous » alsaciens-lorrains des deux guerres
Manifestation culturelle : musique, littérature, cinéma, philosophie montrant l’admiration et le relais mutuels
Reconnaissance mutuelle d’une capacité exceptionnelle du peuple allemand à avoir manifesté une repentance historique et positive et du don français pour avoir orchestré cette mise en attelage des deux peuples ; expression d’une co-responsabilité historique pour que ne se dilue pas l’ambition européenne
Inauguration d’un musée de l’histoire et de l’esprit franco-allemands à Weimar (GOETHE) et/ou à Verdun (la bataille)

De nouvelles structures dans la mentalité des deux peuples

enseignement obligatoire de la langue de l’autre dès le primaire (responsabilisation des Laender, délégation de chantiers aux régions en même que certaines de celles-ci seront reconnues dans leur droit à cultiver une langue traditionnelle localement)

média (support papier et sur le « net ») commun aux deux pays en rédactionnel, mais dans la langue de chacun : matrice d’un media de rédactionnel commun à toute l’Europe, qui sera instrument d’une opinion publique européenne (et de carrières politiques européennes électives) distinctes de la somme ou de la soustraction l’une par l’autre des opinions nationales

Les chantiers communs :

les institutions européennes : la conférence V.G.E. n’est pas innovante, on ne sort pas de la matrice des traités de Rome, le peuple n’est pas assez consulté, le cadre est préconçu
= faire vibrer les imaginations, les fantasmes et les présupposés de chacun
apprendre mutuellement
à concéder, composer et trouver l’expression consensuelle
à en appeler ensemble aux tierces nationalités dans l’Union européenne

Moyens : (séminaires cf. intrument 3) & enquêtes

la logistique et l’esprit de défense par soi-même du Vieux Monde
une D.O.T. commune à tous les ressortissants de l’Union
des périodes et des actualisations de capacités et connaissances individuelles
une harmonisation des éducations et des matériels miliitaires tant pour l’encadrement professionnel que pour les citoyens réservistes
entrainement permanent des volontaires pour l’humanitaire et la coopération (cf. mission 1 – 3°)

Retombées

Coopération dans les « hinterlands » respectifs : pays de l’Est et Afrique
Réapparition d’un modèle européen de pensée
Ecriture en commun de l’avenir ; réévaluation de l’Histoire ; défrichement d’une géographie paneuropéenne ayant comme structures les transports, les universités, les jeunesses itinérant, se rassemblant, s’embrassant, critiquant et proposant

Bertrand Fessard de Foucault

Reniac . 56450 Surzur
portable 06 80 72 34 99 & télécopie 02 97 42 04 96


Paris, le mercredi 7 Août 2002








voici ce dont nous avions convenu, en conclusion provisoire de la conversation que vous avez bien voulu avoir avec moi.

De celle-ci, je vous suis très chaleureusement et amicalement reconnaissant.

Je ne signe que la lettre au Ministre si vous jugez bien qu’il y en ait une qui couvre les fiches que je vous prie de trouver ci-joint. Je ne les identifie pas, pour que leur évaluation puisse se faire par des tiers sans référence à moi.

Bien entendu, aucune n’aurait pu être écrite sans ce que nous avions dialogué ensemble, et si le Ministre a envie d’en parler avec moi, je ne vois qu’avantage à ce que nous soyons vous et moi ensemble dans son bureau ; l’ « opérationnalité » y gagnera sans doute et l’emploi par le Ministre de son temps en sera allégé. Je vous laisse naturellement juge de cela./.










à l’attention personnelle de l’Ambassadeur Pierre VIMONT,
directeur du cabinet du ministre des Affaires Etrangères

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