Plus de huit millions d’électeurs hongrois
sont appelés à se prononcer dimanche sur la politique européenne de répartition
des demandeurs d’asile entre les pays de l’Union.
Le Monde.fr avec AFP | 02.10.2016 à 08h12 • Mis à jour
le 02.10.2016 à 12h39
Les huit millions d’électeurs sont ainsi appelés à répondre à la question : « Voulez-vous que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l’approbation du Parlement hongrois ? »
Le premier ministre populiste, Viktor Orban, souhaite que ce scrutin se transforme en plébiscite pour lui. Dans une tribune publiée samedi, il a rappelé aux Hongrois qu’ils avaient « le devoir » d’aider le gouvernement à combattre les décisions de « l’élite à Bruxelles ».
Lire aussi notre analyse : Réfugiés :
Orban dresse la Hongrie contre l’UE
M. Orban demande aux électeurs de voter pour le « non » pour
« envoyer un message à chaque Européen : leur dire que cela dépend de
nous, les citoyens européens, de ramener l’[UE] à la raison, avec un
effort commun, ou de la laisser se désintégrer ». Samedi, la droite
radicale et la gauche se sont fait face dans les rues de Budapest pour tenter
de mobiliser leur camp à la veille de ce référendum.Le « non » donné gagnant dans les sondages
Alors que la Hongrie n’a proposé aucune place d’accueil pour les réfugiés, le gouvernement se considérera, si le non l’emporte, définitivement affranchi de toute obligation de contribuer à l’effort européen de répartition des migrants arrivant sur le continent. De son côté, la Commission européenne a affirmé que le scrutin n’aura aucun impact juridique sur les engagements adoptés.« Les Etats membres ont la responsabilité légale d’appliquer les décisions prises », a prévenu le commissaire aux migrations, Dimitris Avramopoulos. Alors que le plan de répartition de 160 000 demandeurs d’asile entre les 28 Etats membres, adopté il y a un an, est à l’arrêt, les responsables européennes craignent que ce référendum ne porte un nouveau coup à l’UE.
Si dans les sondages le « non » est donné gagnant, la seule incertitude réside dans le taux de participation. Pour que le scrutin soit validé, le nombre de votes exprimés doit représenter au moins 50 % des inscrits. Afin d’éviter que ce quorum ne soit atteint, l’opposition de gauche et les ONG de défense des droits de l’homme ont appelé au boycott ou au vote nul.
Retrouvez les dernières informations sur le scrutin par notre journaliste présent sur place à Budapest, Blaise Gauquelin, qui poste sur son compte Twitter :
Vos réactions (8) Réagir
BEADLE DAVID 03/10/2016 - 02h58
La Hongrie aux urnes pour un référendum anti-réfugiés? Mais non. Je suis là
et la question s'agit si la UE peut faire une décision ( et donc finalement
plusieurs) sur les têtes des peuples hongrois et son assemblé.
memorial 98 Hier
Qu'attend l'UE pour sanctionner Orban? Il faut rappeler que ce dernier et
son parti sont membres du Parti Populaire Européen (PPE) qui regroupe la droite
conservatrice, dont Les Républicains. D'ailleurs Orban se réclame du soutien de
Sarkozy. Zemmour quant à lui, défend ouvertement le gouvernement hongrois; voir
http://info-antiraciste.blogspot.fr/2015/09/hongrie-la-politique-criminelle-dorban.html
Fauth Yves 02/10/2016 - 22h56
Et qu'attend l'UE pour respecter l'exercice des droits démocratiques dont
les référendums font partie ?
Clarence Mollusque Hier
Le Gouvernement hongrois fait preuve d'une totale absence de solidarité
alors même que son pays bénéficie à plein des fonds européens. Mais,
visiblement, cette contradiction ne le dérange pas. https://regardssurlemondecontemporain.wordpress.com/2016/09/05/aylan-le-naufrage-des-valeurs-europeennes/
Cressida Tan Hier
« Les Etats membres ont la responsabilité légale d’appliquer les décisions
prises ». C'est précisément ce qui pose problème. Qu'ils n'aillent pas ensuite
s'offusquer de l'envolée des populismes dans les pays membres. Les traités ont
été votés et ratifiés mais les peuples aspirent à retrouver leur marge de
manœuvre naturelle. Ceci devient, un peu paradoxalement, une atteinte à
l'esprit démocratique.
Renard Hier
Le peuple est consulté par référendum, quel scandale !
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