jeudi 8 septembre 2016

Angela Merkel met en garde contre la montée des extrémismes - Le Monde.fr



LE MONDE | 07.09.2016 à 20h35 • Mis à jour le 07.09.2016 à 20h43 | Par Thomas Wieder (Berlin, correspondant)
Angela Merkel, le 7 septembre à Berlin.
Trois jours après la débâcle de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), arrivée en troisième position derrière le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) aux élections régionales du Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, Angela Merkel a profité du débat budgétaire au Bundestag, mercredi 7 septembre, pour appeler l’ensemble des députés à se comporter de façon responsable face à la montée des extrémismes.
Pour la chancelière, l’AfD – qu’elle n’a pas nommée directement – n’est pas seulement un problème pour la CDU : « C’est un défi pour nous tous dans cette maison », a-t-elle déclaré. Face à ceux qui proposent des « réponses qui paraissent simples », Mme Merkel a appelé les députés de tous les partis à la raison :
« J’en suis absolument convaincue, si nous restons dans la retenue et si nous respectons la vérité, alors nous gagnerons en retour ce dont nous avons besoin : la confiance des gens. […] Nous servons notre pays au mieux quand nous sommes guidés par les valeurs qui sont les nôtres : liberté, sécurité, justice, solidarité. »
C’est là pour elle l’essentiel : « L’Allemagne restera l’Allemagne, avec tout ce qui en elle nous est cher », a-t-elle estimé.

« Tout cela est bon pour tout le monde en Allemagne »

Sans surprise, Mme Merkel a défendu une fois de plus sa politique à l’égard des réfugiés, malgré les vives critiques que celle-ci suscite au sein même de sa majorité. La tonalité de son discours montre cependant qu’elle a entendu ses détracteurs. C’est ainsi qu’elle a soigneusement évité de répéter une nouvelle fois son fameux « Wir schaffen das » (« On va y arriver »), formule qui lui est reprochée à la fois par l’aile droite de sa majorité et par ses partenaires sociaux-démocrates au sein de son gouvernement.
C’était désormais manifeste : consciente que les Allemands sont de plus en plus nombreux à lui reprocher d’avoir trop généreusement ouvert les portes du pays aux réfugiés, Mme Merkel veut désormais les convaincre du contraire. Pour ce faire – et son discours d’aujourd’hui en était la parfaite illustration – elle met dorénavant l’accent sur les aspects de sa politique qui sont censés donner d’elle une image de fermeté plus qu’une image de générosité. « Les gens attendent de nous, et ils ont raison, que nous disions à ceux qui n’ont pas le droit de rester qu’ils doivent partir », a-t-elle ainsi déclaré, insistant par ailleurs sur la priorité qu’est pour elle la sécurité de ses concitoyens.
A un an de la fin de son troisième mandat, Mme Merkel est également soucieuse de répondre au reproche qui lui est de plus en plus fait ces derniers temps, celui d’avoir consacré trop d’énergie à la question des réfugiés au risque d’avoir oublié les Allemands. Rappelant les différents aspects de sa politique (réforme du droit d’asile, moyens supplémentaires pour les logements et les écoles maternelles), elle a souligné que « tout cela est bon pour tout le monde en Allemagne, et pas seulement pour les réfugiés ».
 Thomas Wieder (Berlin, correspondant)
Correspondant en Allemagne (Berlin)
Sur le même sujet
À voir aussi
"Le début de la fin pour Angela Merkel", après la percée de l'AfD dans le fief de la chancelière ?
Vos réactions (35) Réagir
Serge K. 08/09/2016 - 09h36
Bravo Mme Merkel. Il faut en effet lutter contre l'extrémisme du patronat qui impose aux dirigeants européens une immigration de masse afin de tirer les salaires et la protection sociale des Européens vers le bas. Stop à ce populisme libéral....
 
Clarence Mollusque 08/09/2016 - 08h54
Elle a tout à fait raison. La montée du populisme est malheureusement un phénomène qui concerne toute l'Europe. Son terreau est la souffrance, son ciment est la misère. Ne le laissons plus prospérer une fois encore. Le repli sur soi ne peut être la solution. Nous avons besoin d’avoir confiance en l’autre http://regardsactuels.blog.lemonde.fr/2016/09/05/leurope-des-populismes/
 
untel 08/09/2016 - 09h14
"Son terreau est la souffrance, son ciment est la misère" Vous, vous avez tout compris. Avec des visionnaires dans votre genre c'est sûr qu'on va éviter la montée du populisme.
 
Marie-Odile FISCHER 08/09/2016 - 09h40
+++++Clarence Mollusque@
 
Les lamentations sont sans effet 08/09/2016 - 09h53
Pour contrer le populisme, les bonnes intentions et les sermons ne suffisent pas. Les discussions interminables, l'émotion à chaque instant, Les remous médiatiques bene-pensants non plus. Il faut des actes significatifs. L'absorption massive de populations étrangères possédant des cultures très éloignées des populations d'accueil, la répétition des attentats et des menaces sont les causes réelles de ce populisme qu'on voit dans tous les pays d'Europe. Seule réponse : des faits concrets.
 
Openeye 08/09/2016 - 08h07
Au lieu de se plaindre des "extrêmismes", elle ferait bien mieux d'expliquer comment elle se propose de réussir à intégrer les familles de migrants qui sont arrivés en Europe. Le "nous allons y arriver" ressemble tout de même à la méthode Coué. Je pense qu'il faut fermer les frontières et mettre en place un vrai projet visant à gérer correctement l'immigration, parce que, pour le moment, on ne peut pas parler de réussite. Il ne lui est pas interdit d'améliorer ce qui a été raté jusqu'à présent.
 
Klyden 08/09/2016 - 09h35
Allez expliquer aux réfugiés que ce n’est pas une réussite qu’ils ont la vie sauve.
 
Openeye 08/09/2016 - 08h02
La frontière est quelquefois mince entre l'humanisme et la niaiserie. L'humanisme fait partie des valeurs européennes mais cela veut il dire que L'Europe doit accueillir aveuglément tous les réfugiés de la planète sans avoir les moyens de le faire ou la moindre idée sur la façon de s'y prendre. Il est grand temps de fermer les frontières et travailler correctement pour l'intégration des familles dont l'arrivée était justifiée. Et cela sera long et difficile, n'en rajoutons pas.
 
Locke 08/09/2016 - 09h48
...Et la frontière entre humanité et barbarie semble encore plus mince ces jours ci....Que fallait-il faire? Couler en mer les bateaux de réfugiés? Leur tirer dessus? La Turquie en accueille 3 millions. La petite Jordanie près d'un million. Le Liban près de 2 millions. Mais un million de réfugiés en Europe, un espace de 400 millions d'habitants, le plus riche au monde, c'est un défi insurmontable? Et on se gargarise de de nos "valeurs" après...Quelle indécence...
 
untel 08/09/2016 - 07h08
"pompiers pyromanes" Madame Merkel se désole d'une situation dont elle est responsable. Tout le monde lui disait de faire attention car sa politique allait faire monter les extrémismes. En vain. Elle n'a pas dévié et s'étonne maintenant que les extrémismes ont monté. C'est à pleurer.
 

Aucun commentaire: