Le 15/06/2016 à 14:57, Françoise D a écrit :
à ce
communiqué, j'ajoute mon témoignage et un démenti au décompte du
nombre de manifestants de la préfecture de police (80 000) particulièrement
fantaisiste et imbécile.
Il y
a eu dans Paris 600 cars affretés par les syndicats. Si l'on compte 60
places par car, cela fait déjà 360 000 manifestant. S'y ajoutent les
co-voiturages, les déplacements en train (beaucoup roulaient !) et les
franciliens et les Parisiens. Moi même, les gendarmes m'ont empêchée de
rejoindre le cortège à Montparnasse. Et je n'étais pas seule dans ce cas. J'ai
dû attendre leur départ, qui s'est produit d'un seul coup, sans raison
particulière, pour y accéder...
Je ne
sais pas s'il y avait un million de personnes à Paris dans une manifestation
qui s'est déroulée sous tension, dans les gaz lacrymogènes et les explosions de
grenades de désencerclement. Sans compter les sommations par haut-parleur de la
police "sommation, nous allons tirer des grenades" ! J'ai vu les
casseurs de loin, en avant du cortège, et comme d'habitude, les CRS les
entouraient. Comme s'ils les protégeaient. Les manifestants sont restés très
calmes, même s'il y a eu pas mal de blessés soignés sur place sans être
hospitalisés. Presque tous avaient des drapeaux, beaucoup portaient des gilets
rouges. Les rangs étaient serrés. Partie à 13H30 de la place d'Italie, la
manifestation a pris fin vers 18H sans pouvoir atteindre les Invalides en
raison des échauffourées. Voilà pour le tableau.
Quant à l'ambiance, je n'ai jamais connu une telle détermination
chez les manifestants. Il y a de la rage, de la haine à l'égard du
gouvernement. Rien à voir 68 : c'était festif, c'est aujourd'hui
l'affrontement. Sans exagèrer, la situation est pré-insurrectionnelle. Malgré
les fermetures d'entreprises, il reste encore des ouvriers très décidés. Le
gouvernement ferait mieux de se calmer et de retirer ce texte dicté par
Bruxelles et Berlin, avec la connivence de notre haute administration et de
tous ces politiques convertis au néo-libéralisme.
SERVICE PRESSE DE LA CGT
Communiqué
de la CGT
Réaction
de la CGT aux propos inacceptables du Premier Ministre Manuel Valls
Le
Premier Ministre vient d’accuser la CGT d’être responsable des violences
intervenues en marge de la manifestation nationale du 14 juin, à Paris, contre
le projet de loi travail.
La
CGT tient à rappeler au Premier Ministre que cette mobilisation, comme les précédentes,
n’a pas été organisée par la CGT mais par 7 organisations syndicales de
salariés et de jeunesse qui, depuis 4 mois, dans l’unité, demandent le retrait
de ce texte régressif.
Quelle
est la réalité des faits ? C’est en marge du cortège de cette manifestation,
déposée par les organisations et validée par la Préfecture de police de Paris,
que des bandes de casseurs se sont à nouveau livrées à des exactions que la CGT
a d’ailleurs condamnées officiellement, une fois de plus, dans son communiqué
national.
Le
Premier Ministre ne peut ignorer qu’il incombe aux pouvoirs publics, dont il a
la première responsabilité, d’assurer la sécurité et le maintien de l’ordre.
La
CGT souligne le sang-froid et la maitrise des militants de son service d’ordre
qui, sans faillir, ont pris les dispositions nécessaires afin de garantir la
sécurité des participants à cette manifestation massive.
En
conscience et prenant en compte les informations données par les services de la
Préfecture, les organisations syndicales ont fait le choix de ne pas aller
jusqu’au bout du parcours prévu, malgré la frustration légitime des
participants, pour ne pas les exposer davantage à la violence et aux incidents
générés par des éléments extérieurs. Face à cette contrainte, une fois encore,
l’ensemble des services d’ordre des organisations ont su créer et mettre en
œuvre les conditions pour que les participants, venus de toute la France,
puissent rejoindre leurs moyens de transport.
La
CGT tient à rappeler au Premier Ministre que, comme il n’est pas de la
responsabilité des supporters d’assurer la sécurité dans et autour des stades
de l’euro de football, de la même façon il n’est pas de la responsabilité des
manifestants d’assurer la sécurité dans et autour d’une manifestation autorisée
par la Préfecture de police.
Menacer
d’interdire les manifestations est le signe d’un gouvernement aux abois.
Plutôt
que de faire l’inventaire tendancieux d’éléments à charge contre la CGT,
Manuel Valls ferait bien mieux d’entendre la majorité des salariés, des
jeunes et plus largement des citoyens qui rejettent ce projet de dumping social
et de destruction de notre modèle de société.
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