POLITIQUE
03/08/2018
02:35 CEST | Actualisé il y a 9 minutes
Vendredi 3 août, la première ministre britannique sera reçue à la résidence d'été officielle du chef de l'État.
BRÉGANÇON - Un peu de boulot entre deux
plongeons dans la mer. Vendredi 3 août, Emmanuel
Macron reçoit Theresa
May pour un tête-à-tête sous le soleil de
la Méditerranée, au fort
de Brégançon. Le président a donc choisi de
transformer sa résidence officielle de vacances en "Élysée
d'été".
Si François Hollande avait boudé ce lieu de
villégiature (sauf en 2012) pour finalement l'ouvrir au public et
confier sa gestion au Conseil des monuments nationaux, l'ex-ministre
de l'Économie a non seulement choisi de réinvestir l'endroit, mais
aussi d'y organiser des rencontres diplomatiques "dans
un cadre intimiste, comme les présidents américains à Camp
David", explique
l'Élysée au Monde. En somme, c'est le pari
qu'un cadre plus calme que le 8ème arrondissement de Paris permette
d'aborder des sujets sensibles, comme le Brexit
avec la première ministre britannique.
Mais comme vous pouvez le voir dans la
vidéo en tête d'article, Emmanuel Macron n'est pas le
premier à tenter ce mélange des genres entre vacances et
politique. Le HuffPost vous rappelle en images trois
rencontres politico-balnéaires qui ont marqué ce lieu où tous les
présidents de la Ve République ont séjourné.
1976 : Le fort de la discorde
Au printemps 1976, la rivalité légendaire entre
Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing est au plus fort. Quoi
de mieux qu'un séjour sous le soleil, au fort de Brégançon, pour
apaiser les relations entre les deux hommes? "L'idée ne venait
pas de moi. L'idée venait de mon épouse", raconte Valéry
Giscard d'Estaing dans le documentaire Giscard, de vous à moi:
les confidences d'un Président (Gabriel Le Bomin et Patrice
Duhamel). "Je me rappelle encore qu'on a ramené et poussé des
fauteuils pour que ça soit confortable et plaisant", détaille
l'ex-président.
Mais après ce séjour, Jacques Chirac décrira à
la presse un épisode davantage sous le signe de l'humiliation que
d'une amicale hospitalité. Selon le premier ministre de l'époque,
le président aurait agi en "monarque", "se faisant
servir à table en premier", assis "sur un trône",
alors que les invités sont laissés "sur de simples chaises".
De plus, Chirac aurait été furieux de ne pas partager un dîner en
tête-à-tête avec le président, ce dernier ayant notamment invité
à table... son moniteur de ski.
"Je rentre à Paris choqué par un tel
manque de respect", écrit Chirac dans ses mémoires. "Et
plus déterminé que jamais à reprendre ma liberté dès que je le
pourrai". Deux mois plus tard, le futur président du
Rassemblement pour la République (RPR) démissionnera avec fracas.
1985 : Le fort de l'amitié
En août 1985, c'est un chef de gouvernement
étranger qui visite Brégançon. Le chancelier allemand Helmut Kohl
est invité par François Mitterrand, un an après la célèbre
poignée de main à Verdun entre les deux hommes, marquant ainsi un
autre épisode de la jeune amitié franco-allemande d'après-guerre.
Sur les remparts du fort construit au 13e siècle,
les discussions diplomatiques mèneront en particulier à l'annonce
d'un "téléphone rouge" entre Bonn et Paris. "Nous
avons décidé de faciliter nos communications, nous allons mettre
en place un moyen plus commode de disposer du téléphone direct et
protégé", explique alors le président français devant la
presse.
2010 : Le fort... Mao
Et pourquoi pas un mini conseil des ministres
balnéaire? En août 2010, Nicolas Sarkozy convie son équipe de
Bercy et son premier ministre dans sa résidence d'été. Plus que
les discussions sur la croissance et les déficits publics, c'est
l'accoutrement de François Fillon qui marquera les esprits.
En effet, ce jour là, l'homme de Matignon arrive
au fort de Brégançon avec une veste dotée d'un col Mao. Une style
vestimentaire aussitôt moqué et interprété, certains y voyant
même le signe annonciateur de sa démission. "Le président a
profité de ce rendez-vous estival pour avoir un tête-à-tête avec
le Premier ministre, apparu particulièrement décontracté à ses
côtés à l'issue de la réunion, en pantalon de toile écrue et
veste bleu marine à col Mao", écrit alors l'AFP.
Après vérifications, il s'agissait simplement
d'une "forestière", un modèle phare du célèbre
tailleur parisien Arnys. Le costume deviendra d'ailleurs un vêtement
fétiche de François Fillon. En novembre 2016, on pouvait encore le
voir porter ce modèle "chic et décontracté" pour voter
à la primaire de la droite, quelques semaines avant d'être secoué
par un scandale qui concernait, entre autres, un
célèbre tailleur pour homme.
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