Débat sur TF1 – relayé par Le Point et R.T.L. – entre candidats à la
« primaire » de droite et du centre
Jeudi 3 Novembre 2016 – 20 heures à 23 heures 08
(mise au net des notes prises pendant – à
venir)
Hier, le débat organisé entre candidats à la primaire dite de la droite et du centre – BFM/TV
23 heures 31 + Ce que je pense de ces
deux heures de débat.
06
heures 50 + Eveillé depuis cinq heures. Débat atterrant, effondrant. Quelques
évidences, je n’ai pas suivi les commentaires suivant aussitôt l’exercice et ne
sais donc pas si celui-ci a été mis en cause en tant que tel..
1° Je crois que nous devons d’abord nous
rendre compte que de « bonnes idées » en bonnes idées, nous avons
depuis 1973 complètement perdu de vue l’esprit de la Cinquième République et de
la fondation voulue puis pratiquée par de GAULLE à ses
risques et périls personnels, puisque l’élection présidentielle au suffrage
direct à laquelle il s’est soumis les 5 et 19 Décembre 1965, l’a banalisé (au
moins pour les esprits et commentateurs un peu courts, mais le Comte de Paris
l’avait également bien senti, désormais DG tiendrait son pouvoir non de’une
légitimité propre et exceptionnelle, le 18-Juin, puis les services rendus dont
la paix en Agérie, mais d’un mandat électif qu’il invoqua d’ailleuyrs en
Janvier 1969 contre la hâte de POMPIDOU) et que le referendum négatif du 27
Avril 1969 l’obligeait à démissionner.
La
« bonne idée » du quinquennat, pour démocratiser en faisant voter
plus souvent… (que GP ne put faire
passer dans les faits dès 1973) était en réalité le confort de ceux qui le
proposaient : GP sa rééelection plus proche, ce qui était nécessaire du
fait de sa maladie, et JC acceptant la proposition de ses adversaires, dont la
gauche, pour îter un argument d’âge à sa propre réélection. La coincidence de
durée des deux mandats présidentiel et législatif nous a conduit à cette
conception qu’ont désormais tous les présidents : être responsable de
tout, ne pas avoir le temps, sauf second mandat, d’où surcommunication et
gâchis médiatique, pollution des médias.
Deuxième
« bonne idée » (proposition BARRE/ROCARD) : inverser le
calendrier des consultations. Pour 2002, on avait en effet les législatives
quelques mois avant les présidentielles. Ce qui posait la question de la
recherche des parrainages pour les candidatures et mettait le nouveau président
devant le fait accompli d’une majorité qui ne serait pas forcément la sienne,
en tout cas celle qui se serait formée à son appel. Mais en légiférant pour que
les législatives, en 2002 (on ne se voulait pas fondateur à l’époque) aient
donc lieu dans les semaine suivant l’élection présidentielle, on a figé tout le
système politique français, au plan national, pour cinq ans. L’argument du
quinquennat, le Président manque de légitimité face à l’Assemblée plus
fréquemment réélue, tombait si l’on présidait à la DG : engagement
présidentiel de partir si la re,nouvellemùent de l’Assemblée ne donnait pas une
majorité conforme aux orientations et aux projets du président, et recours au
referendum sur les grandes questions ou aux grands moments. Perdu de vue
depuis : hier comme dans la littérature des candidats depuis le referendum
négatif du 27 Mai 2005 (après lequel JC se maintint alors que la consultation
était de sa seule initiative – de même qu’il s’était maintenu après la
dissolution manquée d’Avril-Juin 1997 – JC qu’on encense toutes ces années-ci alors qu’il a modélisé
et préparé toutes nos errances depuis 2002), c’était à qui mieux la définition
du referendum « machine à perdre ».
Et
troisième « bonne idée », les primaires… nous en voyons le résultat.
Un concours, niveau BEPC, sur des thèmes choisis par un jury archiscolaire,
têtes de chapitres d’une action gouvernementale sans esprit ni élan d’ensemble,
qu’on détaille paragraphe par paragraphe. Un abaissement général des candidats,
se pliant au tronçonnage des idées, des programmes et même des personnalités.
Si FH est en grande partie responsable d’un « affaiblissement » de la
fonction présidentielle, les primaires le sont autant. Résultat aussi, les partis
qui n’ont plus d’ahdhérents et d’ailleurs ne savent pas quoi leur donner à
faire, sinon de trancher par de multiples votes les compétitions entre chefs,
montrent par cet exercice les divisions et les haines internes. On aboutit
d’ailleurs à une nouvelle classification des candidatures, celles issues de
primaires et celles spontanées, hors partis, vg. MACRON ou laborieusement
négociées entre mouvements, MELENCHON et autres. Il est clair, a contrario,
qu’une candidature présidentielle ne se fait que devant le peuple, l’ensemble
des Français et non devant les adhérents d’un quelconque parti ou d’une
quelconque mouvance. C’est l’erreur totale de NS comme de FH que d’avoir à se
faire pardonner leur candidature propre en concédant le passage en primaires.
Enfin,
mais est-ce une idée ? est-ce une erreur ? est-ce un simple passage
obligé en Mai 1981 mais dont on a fait ensuite une philosophie puis une
définition de la démocratie chez nous ? « l’alternance au pouvoir ».
Elle n’a pas changé ni les mœurs, ni les paramètres français. Elle n’a abouti
qu’à rogner les aspérités de nos différences de points de vue et des
éventuelles alternatives de décisions et d’orientations politiques. Le drame de
1981 est qu’on est passé d’un clivage pour ou contre le régime fondé en 1958,
clivage qui valut jusqu’à l’élection de 1969, à un clivage gauche et son
contraire ou son opposition, à partir de 1974 et surtout du programme commun de
gouvernement convenu en 1972. Même et surtout Valéry GIUSCARD d’ESTAING, et a
fortiori Jacques CHABAN-DELMAS s’il avait été élu (ce qui eût été une
excellente chose, en Mai 1974). La gauche n’a jamais été honteuse, sauf dans
cette spirale du renoncement à se réimaginer et en tereemes de gouvernement
depuis 2012. La droite n’existait plus dans la psychologie française jusqu’à la
fin des années 1980. La défaite de la majorité parlementaire de gauche en 1986
ne fut pas vécue comme une victoire de la droite, qui ne se pensait pas encore
telle (c’est l’inspiration de NS sous BALLADUR, soyons la droite et n’en ayons
pas honte) mais ce fut comme un retour à la normale : la gauche n’a pas de
légitimité au gouvernement parce qu’elle ne sait pas gouverner et que « le
socialisme cela ne marche pas, Monsieur Mitterrand » (dixit VGE en
1974, en débat, le premier entre les deux candidats restant pour le second
tour). Depuis : le clivage soi-disant droite/gauche. Une gauche ne pouvant
plus se définir par son actif gouvernemental puisqu’elle n’en a plus en tant
que telle, et une droite ne se définissant que contre la gauche à qui est
déniée toute capacité et que l’on caricature en feignant de croire qu’elle est
socialiste au sens soviétique ou idéologique. Ce qui a dispensé, au moins la
France, depuis vingt ans d’analyser le libéralisme selon ses résultats… aussi
piteux, sinon davantage que le socialisme, version du passé. Alternance ?
mimétisme, sauf en paroles. Division droite/gauche ? soif au contraire de
consensus. Tout le centre se fait là-dessus (alors qu’originellement, il se fit
en référence strictement euroépenne, et même fédéraliste européenne). Mais le
centre se divise lui-même selon une alliance ou pas avec la droite.
Sius-entendu, le partage des sièges censément produits par des voix considérées
comme acquises par avance.
La
mise à l’ordre du jour des alliances avec François BAYROU ou de l’attitude à
avoir envers le Front national a montré, jusqu’au cri, que cette « classe
politique » dont chaque membre, chaque candidat jure qu’il faut la
renouveler, la changer, etc… est plus que jamais depuis cent cinquante ans dans
un jeu de partis, d’alliances, de combinaisons avec des sous-entendus, des
accusations souvent haineuses et pas facile à vérifier. NS et BLM (LE MAIRE) et
NKM (KOSCIUSZKO-MORIZET). Dire ‘avance avec qui l’on s’allie pour soi-disant
éclairer l’électeur etc. et qui a appelé à voter qui ? et qui a fait élire
qui ? Où sont les Français, les électeurs que l’on suppose figés et donc
exploités dans leur fixisme. Avec comme cadre, des institutions qui figent.
2° Ce qui a été dit pendant le débat est tout
aussi atterrant.
L’énumération
des énormités… A qui mieux mieux les « places » de prison, comme s’il
s’agissait de chambres d’hôtel… et les effectifs policiers. Alors que le fond
est la formation de ces forces de sécurité. Il y a des briscards, comme dans
l’armée et les adjudants, mais il y a des novices et des ambiances. Le débat
sur la légitime défense a montré des dérapages possibles effrayants. La
désinvolture vis-à-vis de la Convention européenne des droits de l’homme :
JUPPE… voire du système juridictionnel européen, ce qui n’est pas du tout la
même chose. La comparaison des salaires et des horaires des enseignants et des
policiers. La daube du travail de rédaction et d’administration des gendarmes.
L’affectation des forces de sécurité privées à des tâches publique… effrayant.
NS a donné le meilleur de lui-même… remplacer d’office à son avènement les 35
directeurs généraux d’administration centrale (pourquoi ce chiffre, selon
quelle étude de l’organigramme) pour être certain que les nouveaux seront de la
bonne obédience, alors que la tradition française, celle d’un pays qui a été
« fait » par son Etat, est l’obéissance de l’administration au
gouvernement, de même pour les armées. Ou une analyse de FH, sous influence et
domination des « frondeurs », des écolo. et de l’extrêm-gauche.
Enormités de chacun en relations extérieures. La Syrie, c’est NS qui a légitimé
Bachar en l’invitant à notre 14-Juillet en 2010. L’intervention en Libye,
exactement comme celle des Américains en Afghanistan puis en Irak instaure le
pire, pire que ce que l’on a abattu. Des slogans enfin du genre : libérer
la France de l’emprise syndicale
Deux
lacunes énormes. La première de considérer que FH n’a rien fait depuis son
élection. C’est faux. Ses réformes en matière sociale, parfois de
« gauche », mais pour l’essentiel dans le sens du libéralisme cher à
la « droite », la loi Travail, les dispositifs MACRON. Et dans
l’affaire djihadiste, il a fait tout le possible et la « droite »
aurait fait moins. Il était prêt à tirer en Syrie, si ses ambassadeurs ne
l’avaient pas induit en erreur. Tout le système sécuritaire, y compris le
fichier T.E.S. dont personne n’a parlé, est son fait, ou plutôt celui de
CAZENEUVE. La déchéance de nationalité sur laquelle FH a trébuché, le chorus y
est favorable avec toujours la même confusion sur la double nationalité
inconnue en droit positif français. La seconde et elle condamne tout l’exercice
faute que cela ait été au moins un des thèmes, sinon même le thème d’une
émission exclusive, c’est l’Europe. D’elle dépend tout. Rien ne peut se faire
ni se vivre à nous seuls et pour nous seuls. Et c’est une incitation excellente
et c’est à notre honneur, nous sommes les seuls à pouvoir relancer le
mouvement. Seul à proposer en 1950, car l’Allemagne qui était « le » sujet
ne le pouvait d’elle-même. ADENAUER le tenta (article dans le Monde précédant
d’un mois la « déclaration Schuman en 1950). Et seul maintenant car la
preuve a été faite que l’Allemagne au fait de son influence en Europe depuis
dix ans : son économie, sa cohésion entre entreprises petites et grandes,
la personnalité d’Angela MERKEL, n’a rien su proposer en matière européenne.
Proposition qui ne peut être que de passer, au plus vite, de
l’inter-gouvernemental (paravent d’une Commission travaillant sous influence,
peut-être) à la démocratie (l‘élection directe du président de l’Union,
prérogative d’en appeler au referendum européen).
3° les personnes ou personnalités, quand même.
La
moins mauvaise, et peut-être le seul qualifié pour être le prochain président
de la République, François FILLON, équilibré, n’en voulant à personne, ne s’en
prenant à personne, ne revendiquant aucune supériorité d’expérience. NS fait
peur, crispé, haineux, méprisant, les regards, sommaire. Il serait pire qu’il a
été. NKM a des idées originales, pas beaucoup mais elle est la seule à en
avoir. Comme tous, elle est sommaire pour l’éducation, elle a de l’idéal en
politique extérieure, mais elle se révèle vindicative et rancunière.
Jean-François COPE n’est pas forcément idiot mais son obsession des ordonnances
en début de mandat fait fi des possibilités de la Constitution en vtation
parlementaire et de l’état de grâce de quelques mois. Bruno LE MAIRE me paraît
sans profondeur, même si ses remarques sur la culture et notre langue sont justes.
Jean-Frédéric POISSON a commis deux types d’erreur. La première a été de
concourir à cette primaire qui van, en principe, l’empêcher de se présenter par
lui-même. Or, se présentant simplement en chrétien-démocrate aussi sommaire et
anti-européen qu’il est ce qui surprend pour cette famille de pensée, il aurait
un bon score, certainement plus de 5%. La seconde erreur, c’est évidemment ses
aveux sur la relation avec le Front national. Quant à Alain JUPPE, ce sera pire
qu’à Matignon il ya vingt ans. Son argument de vente, c’est qu’il tiendra le
cap jusqu’au bout, la persévérance, etc…
Le
point commun est la dénégation de la démocratie, sauf NKM. Soit la pétition
d’obstination pendant cinq ans, soit les ordonnances, soit le mépris les uns
des autres et pas seulement du camp adverse. Et évidemment, l’exclusion – en
parole – de l’épouvantail et du faire-valoir qu’est le Front national. Pas la
moindte explication pour son succès en intentions de vote, pas le moindre
discernement pour ramener dans l’ensemble dit démocratique et le parti et ses
électeurs.
Nous
avons donc une immense révision de vie à faire nationalement. Et en même temps
nous devons insuffler le même exercice à l’Europe. Naturellement il peut y
avoir un miracle, quel que soit l’élu, de quelque bord, expérience ou
inexpérience. Il peut aussi y avoir quelque cataclysme socio-politique. Enfin,
l’économie spéculative, libidineuse de l’ensemble occidental dit libéral
laissant à la marge ou en exploitation l’Afrique et l’Amérique latine, avec le
double jeu des deux grandes dictatures à économie centralisée mais à lucre
permis pour quelques-uns, peut p… à tout moment.
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